L'un des secrets les mieux gardés de cette époque - qui suscita tant de nostalgie dans la bourgeoisie - est que tous ces danseurs de charleston, ces buveurs de champagne, ces mangeurs de caviar des années vingt profitaient en réalité de l'exploitation monstrueuse des pauvres. C'est ce qui rend leur arrogance, leur orgueil et leur indécence si répugnants.
Ceci nous amène à parler de la vie dans les grandes villes durant les années vingt. Dix cherchait en quelque sorte à en retrouver les structures internes et à les traduire dans son tableau. Pour lui, la vie dans les grandes villes consistait surtout en stimulations de toutes sortes offertes à la perception et au sens. D'une manière générale on peut considérer que cette vie, qu'une succession rapide et incessante d'impressions extérieures et intérieures rend de plus en plus trépidante - comme le décrit le philosophe Georg Simmel - est la caractéristique essentielle des grandes villes d'aujourd'hui. L'aspect majeur en sont les impressions momentanées et l'effet de "choc électriques" qu'elles suscitent. ( A propos du tableau "Grande ville" Triptyque 1927/1928)