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4/5 (sur 1 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Évariste Sanchez-Palencia, directeur de recherche émérite au CNRS (mécanique théorique et mathématiques appliquées), membre de l’Académie des sciences. Il est l’auteur de Promenade dialectique dans les sciences, Hermann, 2012.

Source : http://www.editions-apogee.com/
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
D'après Bachelard, la science progresse par des ruptures épistémologiques avec la science du passé. La connaissance se développe non pas en résolvant les problèmes contre lesquels elle butait, mais en surmontant les obstacles épistémologiques que sont les opinions, généralisation et certitude du passé. L'ignorance est un tissu d'erreurs positives, tenaces, solidaires ; les erreurs sont coordonnées. Pour vaincre ces résistances à la connaissance scientifique, on doit se livrer à une analyse de l'origine de nos illusions, mythes et erreurs. Voici une citation sur la dialectique qui va un peu dans le même sens :
« on devrait donc toujours se méfier d'un concept qu'on n'a pas encore pu dialectiser […] Nous souffrons d'une incapacité de mobiliser notre pensée. Pour que nous ayons quelque garantie d'être du même avis, sur une idée particulière, il faut, pour le moins, que nous n'ayons pas été du même avis. La vérité est fille de la discussion, non pas fille de la sympathie. »
Il me semble utile, avant de quitter Bachelard, de faire une citation concernant le lien entre l'empirisme et le rationalisme :
« L’un triomphe en donnant raison à l'autre : l'empirisme a besoin d'être compris ; le rationalisme a besoin d'être appliqué. Un empirisme sans lois claires, sans lois coordonnées, sans lois déductives ne peut être ni pensé ni enseigné ; un rationalisme sans preuves palpables sans application à la réalité immédiate ne peut pleinement convaincre. »
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Le monde en tant que tel (dont nous faisons partie) et son évolution nous sont largement inconnus. Nous en savons certaines choses, de plus en plus et de mieux en mieux. Il se trouve (c'est un fait expérimental) que certaines structures locales de ce monde, lorsqu'elles se présentent à peu près sous la même configuration, donnent lieu à des conséquences (évolutions) à peu près analogues, localement dans l'espace et le temps. Nous en dégageons des recettes, des règles, des lois extrêmement simplificatrices et donc utiles, puisqu'elles nous permettent d'appréhender de façon synthétique une immense diversité de situations en quelques mots (« en lâchant un corps, il tombe »). Mais surtout leur utilité, leur pouvoir prédictif : « je sais que si je lâche ce corps, il tombera. » Cet exemple n'est pas très précis, on peut facilement trouver des situations où la prédiction ne se réalisera pas, mais toute personne normalement conformée acceptera l'énoncé comme correct. Il en va de même avec des règles ou lois plus précises, quantitatives : leur pouvoir prédictif ne peut être vérifié qu'approximativement, suivant les possibilités des moyens de mesure.
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Peut-on persister à construire des modèles de plus en plus précis ? Oui, c'est la démarche scientifique même, et elle ne peut finir : si l'on avait un modèle exact, prenant en compte toutes les influences, on aurait un modèle exact de l'univers, rendant impossible sa vérification, puisque l'évolution de l'univers est une pièce qui ne sera jouée qu'une fois. Ce serait un modèle inutile, invérifiable, spéculatif, purement idéologique, certainement pas scientifique.
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L'auteur cite Niels Bohr :
" Le contraire d'une vérité triviale est une erreur stupide, mais le contraire d'une vérité profonde est toujours une autre vérité profonde. "
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Deux remarques s'imposent maintenant.
La première est que le processus d'élaboration de concepts pour appréhender des formes simplifiées de la réalité dans le but de la comprendre, fût-ce de manière partielle et imparfaite, permettant ainsi de la maîtriser, est un des éléments de base de l'activité cognitive et ne sauraient donc être mis en cause dans le processus d'idéalisation qui vient d'être décrit. Il en va de même de l'activité consistant à nommer une nouvelle entité. Or, donner un nom c'est réifier, c'est extraire du magma de l'innombrable une individualité avec laquelle on pourra par la suite entretenir une relation privilégiée. Cette affirmation n'est nullement spéculative, bien au contraire, elle est parfaitement ancrée dans les activités cognitives inconscientes. On sait, par exemple, que l'une des règles déontologiques que doivent observer les scientifiques effectuant des expériences sur des cobayes consiste à ne jamais donner de noms propres aux animaux, qui ne doivent être identifiés que par des numéros matricule ; autrement une charge affective serait automatiquement attribuée à chaque individu, avec les conséquences que l'on peut imaginer sur le déroulement du travail et sa pénibilité.
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