Vu les impôts dérisoires que rapportent les entreprises de hautes technologies, il est logique que le secteur public ne parvienne pas à évoluer assez vite. D’autre part, en donnant systématiquement au secteur privé une longueur d’avance au moyen d’innovations qu’elles conçoivent et maîtrisent, les élites de la technologie peuvent être pratiquement sûres que la population préférera toujours les technologies privées, mais fluides à leurs équivalents publics un peu désuets.
On devrait s’inquiéter, et non se réjouir, de ne plus pouvoir distinguer la philanthropie de la spéculation. Face à une Silicon Valley si désireuse de sauver le monde, on ferait bien de se demander qui nous sauvera enfin de la Silicon Valley.
Je crois qu'il ne faut pas nécessairement réparer tout ce qui est censé l'être.
De la même façon, les amateurs de livres n'avaient aucun moyen de savoir si la librairie où ils se trouvaient leur offrait le meilleur prix. Alors, ils prenaient le risque de payer trop cher pour soutenir leur libraire. Désormais, il leur suffit de dégainer leur smartphone pour trouver le prix le plus intéressant grâce à Amazon. Il s'agit, sans conteste, d'une victoire pour les consommateurs - mais pas pour la culture du livre, qui suppose l'existence de librairies physiques. (p.29)