Eau des deltas des fleuves posée, assagie :
comme dans le pays de mon père...
Eau riche, gravide de particules de matière charriées avec peine.
Eau enfin sage, qui n'attaque pas les obstacles avec furie,
mais les contourne, se faufile, décrit des méandres -
et progresse quand même.
Eau qui repousse la matière des pigments,
qui les ravine par des cataclysmes microscopiques,
qui se déplace dans des flaques étendues comme des mers aux berges plates, qui emprunte les graphismes comme des canaux.
Eau entêtée qui n'arrête jamais un travail commencé.