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Citation de Charybde2


Avec Novarina, nous sommes effectivement en présence du cas rare, sinon exceptionnel dans le contexte théâtral, d’un dramaturge doublé d’un théoricien, non seulement du théâtre mais de sa propre œuvre : l’auctor n’a eu de cesse d’établir le cadre spéculaire d’un dialogue très serré, qu’on aurait envie de qualifier d’impitoyable, d’une confrontation entre ses textes dits dramatiques, et ses textes dits théoriques issus d’une réflexion continue, aiguë, inquiète sur son activité d’auteur écrivant « vers le théâtre ». Ce faisant, il a instauré entre lui et lui une dynamique de questionnement, de relance et de mise à distance, d’analyse et de synthèse, dont on ne peut que souligner la singularité, la fécondité, la rigueur ; mais il a aussi institué, entre lui et ses lecteurs, un appareil théorique dont la séduction et l’efficacité sont redoutables. Où que se tourne le lecteur dans ces essais admirables, il semble que toute question trouve sa réponse et que toute réponse trouve la voie d’un questionnement plus vaste ; que toutes objections soient anticipées, toutes perspectives déroulées, que tout détail trouve à se ramifier dans l’architecture d’ensemble, que tout thème trouve à se cristalliser dans l’une de ces formules denses et simples dont l’auteur a le don. Par la puissance de son style et la profondeur de sa réflexion, Valère Novarina donne autant à penser qu’il canalise la pensée. Pour le dire sans détour : il est difficile d’échapper à l’emprise de ce discours théorique que Novarina offre tout apprêté aux lecteurs et aux chercheurs. Tel est le double risque que prend tout colloque qui, non content de se consacrer à un auteur vivant, dont la présence oriente inévitablement les propos, a en outre l’ambition d’offrir à son œuvre un autre miroir.
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