Citations de Fanny André (135)
Je n’ai pas échoué, j’ai simplement trouvé dix mille solutions qui ne fonctionnent pas.
Thomas Edison
Je me réveillai dans un lit à côté d’un type pas aussi beau que j’aurais pu l’espérer ou, en tout cas, pas assez pour supporter son haleine – sûrement proche de la mienne, celle des lendemains de cuite.
— Salut…
— Je… désolée, croassai-je. Les toilettes ?
Nue comme un ver, je suivis la direction qu’il m’indiquait aussi dignement que possible. J’attendis que la nausée passe et me promis de ne plus jamais boire autant. Promesse déjà faite deux semaines plus tôt, mais cette fois-ci j’allais m’y tenir.
Assise sur un carrelage qui aurait dû être plus blanc, devant un tas de linge sale aux airs de tour de Pise, j’accueillis une série de constatations brutales. Surtout vu mon mal de crâne.
D’abord, le goût dans ma bouche était exécrable, il me fallait régler ça. Ensuite, je me rappelai ce qui m’avait poussé à trop boire : un furieux besoin d’oublier que j’avais planté mon année aux Beaux-Arts dans les grandes largeurs et, comme si ça ne suffisait pas, que je me sentais nulle et seule.
À ce moment, j’aurais pu pleurer de dépit entre le bac à linge et le lavabo. Mais j’avais la glande lacrymale mesquine en général. Sinon, j’aurais pu rejouer une tragédie et refaire l’acte deux, scène trois : « Pourquoi moi ! Ô rage, ô désespoir », etc. Sauf que je m’étais doutée que j’allais rater mon année. Ce n’était pas plus simple à admettre, mais ce n’était pas non plus la surprise du jour.
La poésie fait partie des choses que les gens achètent pour la laisser bien en vue dans leurs salons, mais qu’ils n’ouvrent jamais.
Les habitudes ont la peau dure.
Le rire est une forme de prière. Bien plus qu'on ne le croit.
Réduire la romance à une recette toute prête mille fois réitérée est comme croire qu'un polar se cantonne à un crime et à un meurtrier à coincer via la résolution d'une enquête.
Après avoir envoyé un SMS à Jackson pour savoir qui était cette fille, je participai aux conversations et aux quelques délires qui émaillèrent la soirée. Mais dès qu’une des filles parlait de Maden – c’est-à-dire toutes les deux minutes – un pincement au cœur me rappelait à l’ordre. Ce qui se révéla rapidement plutôt douloureux et m’enragea un peu. J’étais dépitée de me montrer si faible. Notre entrevue était encore trop récente, à peine quelques semaines, et je n’avais pas eu le temps de bien cicatriser.
Je croisais chaque fois le regard inquiet de Miou posé sur moi, mais je tentais de donner le change. Souris, rigole ! Allez, tu es avec tes amies, tu ne connais pas… nom interdit, tu zappes tout ça ! me morigénai-je pour la centième fois.
— Je me demande quand sortira le dernier volet, lança Janis à mes côtés.
— Dans mille ans au moins ! pleurnicha Lou en déclenchant un fou rire général. J’ai trop hâte…
Je crois que je grimaçais pour de bon, vu l’air sombre de Miou en face. Je replongeai illico dans mon deuxième Mai Tai, pas sûre de marcher droit à la fin de la soirée.
Baile regardait la télé d’un œil distrait, la guitare sur le canapé semblait le narguer. Il n’arrivait plus à y toucher depuis deux semaines or, il était censé composer un album déjà payé par sa maison de disques il y a cinq ans de cela. Avec son passif, il avait reçu un délai de trois ans, qu’il faisait traîner depuis… Mais la maison de disques avait signalé à son agent que cette période était révolue. Le contrat menaçait d’être rompu et on lui réclamerait l’avance allouée. Il avait été tellement heureux lors de la signature et, maintenant, il se sabordait tout seul.
Il se leva et alla chercher la bouteille de whisky dans le bar. Il y a quelque temps maintenant qu’il préférait les alcools forts à la bière. Il vida d’un trait son verre ; crevé d’une mauvaise fatigue, celle qui n’a pas de cause et vous rend lent et apathique. Il était cinq heures du matin. Après avoir remâché son script cent fois, mangé, bu, lu un peu et gratté sa guitare… Il devait se rendre à l’évidence : il serait viré lundi.
Peut-être laissa-t-elle juste son sourire trahir l'intensité du bonheur qu'elle éprouvait, comme si le reste du monde avait cessé de tourner.
Lorna avait la sensation de reprendre son souffle pour la première fois depuis des mois. Elle comprit à quel point elle avait besoin de cette chaleur, de ce contact, et d'être ainsi celle que l'on réconforte pour une fois.
La mort devrait rester personnelle et privée, nous ne devrions pas avoir à suivre des consignes préétablies par d'autres pour survivre à notre chagrin.
Ci-gît Bane Seed, Banshee respectée, occupée, mais organisée.... sa vie a volé en éclats par la faute d'un Incube, d'un bébé Banshee et d'une hiérarchie pourrie - voire, à cause d'une certaine Morgane, squatteuse à ses heures.
Cléa eut envie de lui arracher les yeux avec la petite cuillère en bambou qu'elle tenait a la main. Elle fixa un moment ledit objet, puis admit que ce serait compliqué.
Méfiez-vous des apparences, même le sel ressemble au sucre.
Je ne croyais pas aux grandes déclarations et preuves d'amour théâtrales. Seulement aux petits gestes que les gens font pour se montrer leur attachement chaque jour, à la présence et aux attentions, qui créent les belles histoires, les vraies.
Ce baiser m’avait rappelé tant de souvenirs ! Une nostalgie douloureuse me submergeait, réveillant un manque que je devais ignorer depuis des années.
Elle finirait par dormir aux aurores, s’avalant jusqu’à quatre heures du matin un thriller politique de plus. Si elle s’enfilait encore un Anne Perry ou un Don Winslow, elle aussi elle allait assassiner quelqu’un. Après un marathon de ce style, elle frôlait l’overdose. Il était temps de repasser à des valeurs sûres. Belle du seigneur ou L’Idiot ? Mieux, L’Étranger, cela faisait une éternité qu’elle ne n’avait pas lu en français.
J'observai les lieux. Bien que j'aie peu de retard sur Dorian, je ne le voyais nulle part. Je me dirigeai donc vers cette chaumières qui semblai tout droit sortie d'un vieux conte. le toit traditionnel en ardoise aux abords légèrement recourbés vers le haut, le jardinet et les fenêtres étroites donnaient l'impression que la maison était roulée en boule comme un gros chat endormi.
Lorsqu’il saisit ma main, tenant toujours Gaby contre lui, quelque chose passe entre nous. Ça a le goût de la douceur… et de l’amour. Je ressens leur lien presque palpable d’où je me trouve et le fait que Niels garde ma main dans la sienne ainsi, comme pour me relier à eux, me touche plus que je ne saurais le dire.
Être mère, c'est une affaire de chaque minute. Même quand tu es épuisée et à bout de forces. Ça te...transcende. C'est l'expérience de ta vie, celle qui te permettra d'apprendre, de frémir, grandir, te dépasser. Parce que tu n'as pas le choix, tout simplement. Pour tout le reste, tu peux te défiler. Mais tu ne le pourras jamais en tant que mère, face à un être qui est en vue par ta putain de faute.