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Citation de Woland


[...] ... Cette nuit-là, pour la première fois, je reçus la visite de quelqu'un d'autre que l'Ombre du cimetière. Il était grand, enveloppé dans une cape noire, le visage caché sous un masque figurant une tête de mort. Le visiteur se tint un peu plus loin que ne restait d'habitude l'Ombre du cimetière, taciturne, immobile, debout. C'est en vain que je tentai de lui parler, d'apprendre qui il était. Soit je n'arrivais pas à articuler un mot, en dépit d'efforts surhumains, soit je parvenais à dire quelque chose, mais l'autre ne m'écoutait pas, ou bien il m'écoutait mais refusait de me répondre. Je sentis se poser sur moi son regard pénétrant, je distinguai, à travers les deux trous de son masque, ses yeux étincelants, et je m'assis sur mon lit, le front baigné de gouttelettes de sueur, sous le sombre rayon de lumière qui venait de la lucarne. Je me demandai si j'étais éveillé ou si je rêvais. La porte de ma chambre grinça, quelqu'un sortit, la referma et dans l'air il ne resta que le mot "corde." Il se mit à voleter comme une chauve-souris d'un mur à l'autre, puis alla se pendre à la lucarne. A la fois étonné et terrifié, je vis que la lucarne était munie de lourdes barres de fer. A une des barres, une corde était accrochée, avec un noeud coulant au bout. "Tu dois faire la même chose, te pendre ! Tu dois te pendre ! Tout de suite, sans perdre de temps !" La voix était autoritaire, insupportable, comme un coup de fouet sur chaque partie du corps, qui vous meurtrit et vous ensanglante, qui vous torture, comme un supplice de damné que je n'arrivais plus à endurer, et je pensais qu'il n'y avait pas d'autre issue pour moi que de me pendre. Au dernier instant, je m'adressai à l'inconnu, je voulus savoir qui il était et de quel droit il m'intimait cet ordre. Pour toute réponse, je n'obtins qu'un rire. Ainsi qu'un "Devine !" prononcé sur un ton menaçant et narquois ... [...]
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