J’ai souvenir d’une peau brune qui savait se défendre contre les rigueurs des sept climats. Alors que je suis devenue aujourd’hui blanche et sans hâle, respirant l’air vicié de la capitale française, l’impression, certains jours, de moisir comme un objet dans une cave. Tant de couleurs ont disparu. Le blanc éclatant de la chaux sur les murs des mausolées, le pourpre des pavots et ce ciel lavé à grandes eaux par les chaudes averses de l’été finissant, avant de se couvrir de l’ocre des sables venus du Sahara.