En réalité, la question des origines n’intéressait pas grand monde à Ebba. Et, si l’on en venait parfois à parler d’Althuberos, l’ancienne cité qui s’étendait en ruine tout près de nous, c’était pour arguer de la puissance divine qui avait réduit en poussière ce lieu de paganisme. Ou bien pour rapporter les quatre cents coups d’une bande d’adolescents désœuvrés qui avaient élu domicile sur ce site archéologique, lézardant au milieu des mosaïques anciennes, fumant et se soûlant à l’ombre des dieux puniques et romains.