Booktrailer du livre L'âge de la Colère. Fernando J. López. Sol y Lune Éditions.
Marcos, 16 ans, est accusé d'avoir tué son père et d'avoir blessé grièvement l'un de ses frères. Intrigué par ce crime, un journaliste décide d'interviewer ses professeurs, camarades de classe et sa famille afin d'élucider le pourquoi d'un événement si brutal.
« Avec « L'âge de la colère », j'ai voulu écrire un roman noir qui attrape le lecteur et qui présente en plus une analyse multiple et complexe d'un sujet qui nous touche tous : l'éducation. Comment sont les classes du XXI siècle ? Qu'est ce qu'il s'y passe réellement ? À quoi est due l'augmentation des rapports conflictuels dans nos écoles et lycées ? Est-ce que la société 2.0 nous a dépassés ? Avons-nous perdu la capacité de communiquer avec la nouvelle génération ? » dit l'auteur.
Les pages de ce livre sont remplies de réalité. Des histoires et des personnages qui composent un puzzle où tous ont des choses à dire, mais où tout ce qu'ils disent n'est pas vrai... Dans leurs mots et leurs silences se trouve la clé du meurtre.
D'autres sujets comme la vie en communauté, le harcèlement, ou l'homophobie sont également traités. « Il s'agit à la fois d'un roman où je lance une invitation au débat entre professeurs et élèves, entre parents et enfants et dans laquelle moi, en tant qu'auteur, je ne donne pas des réponses mais je pose seulement des questions. le lecteur devra se positionner et décider avec lesquels de ces personnages il est d'accord ».
Adolescents, parents, professeurs, médias... Tous les protagonistes de cette histoire y expriment leur vision des faits. Tous avec une voix qui leur est propre et tous, sans exception, se demandent si cette colère est propre à l'âge ou si, au contraire, c'est le signe d'une époque qui préfère la violence au dialogue et la rage à la compréhension.
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- Dieu je suis désolé de ne pas te plaire;
vraiment, mais si je dois être franc, je crois que je devrais te confesser quelque chose: je ne t'aime pas non plus.
- ce que tu proposes me fait penser aux arguments homophobes de beaucoup de thrillers des années quatre-vingt-dix, dans lesquels l'homosexualité était utilisée comme un appât malsain afin de la stigmatiser ensuite en tant que germe des crimes les plus atroces. ( p 170)
Il se peut que tout ça ne soit rien d’autre que la conséquence d’une société erratique qui ne sait plus comment canaliser sa rage. Le résultat d’un âge – le leur ou le nôtre ? – qui ne sait pas comment canaliser sa colère.
"Généralement, tu travailles plus d'heures que celles que l'on te payes pour la simple raison que "c'est bien pour tes lecteurs"? Donc, ici c'est un peu pareil. Le salaire est bon, oui, mais il n'invite pas à s'engager davantage. Et si tu t'impliques, personne ne te remercie. Qui plus est, avec un peu de chance, on te punit. p. 223
Ce boulot a quelque chose d'un one man show, il faut juste faire semblant, s'inventer un personnage et s'y tenir. Moins tu t'impliques, mieux tu t'en sors. Et de cette façon, parfois, ils arrivent même à apprendre quelque chose. P125
Parce que l'enfance c'est de la merde, tu piges rien et après, tout à coup, tout te pète à la gueule. Comme si, en cadeau pour tes quinze ans, on t'offrait une entrée gratuite pour l'Enfer. Tiens, la voilà, la putain de réalité.
Il se peut que tout ça ne soit rien d'autre que la conséquence d'une société erratique qui ne sait plus comment canaliser sa rage. Le résultat d'un âge - le leur ou le nôtre ? - qui ne sait pas comment canaliser sa colère.
[...] Marcos, comme n'importe quel autre garçon de son âge, avait passé plus de temps au lycée que chez lui. Ma théorie était basée sur ça. Sur jusqu'à quel point le temps que nous passons entre ces murs pendant notre adolescence nous conditionne. Si nous faisons un effort, il n'est pas si difficile de se rappeler comment chacune de ces minutes nous ont marqués. Comment ces murs deviennent les autres limites de notre monde, le seul, d'une certaine façon, comme s'il s'agissait d'un jeu de réalité virtuelle.
" Ici nous sommes les seuls à prendre de l'âge, tu vois ? Pas eux. Eux, ils arrivent toujours avec le même âge. quinze. Seize. Dix-sept. Dix-huit. C'est nous qui chaque fois sommes un peu plus loin d'eux. Et beaucoup plus fatigués. Mais le public est le même chaque année. Et avec la même énergie, lui." p 70
Je suis arrivé très tôt à Madrid,parce que chez moi je n'en pouvais plus. Là-bas non plus, ils ne dialoguaient pas beaucoup...En réalité, je n'ai pas entendu beaucoup de mots sortis de la bouche de mon père. Par contre , des baffes, oui, beaucoup de baffes. Sans aucun motif, ni rien pour les justifier. Je pense qu'il avait du mal avec mon cas, c'est pas un père moderne et tout ça. Il est de ceux qui continuent à penser que nous sommes des dégénérés, des pédés, des pervers.