Une cloche de deuil
Une cloche de deuil a sonné au seuil de l’exil
et la tornade du matin a tonné vers la mer
tu marcheras le cœur au poing
tu mâcheras un soir l’amer kola du veuvage
sur le désert nostalgique de ta naissance
une cloche d’alarme une cloche d’alarme
qu’importe l’aigreur des mots hongres
tu seras ici au carrefour des vents dénudés
sur la barque qui tangue
sur la pirogue qui chavire
tu viendras au bout du petit matin
écouter le chant du griot
entendre la voix des eaux
ton royaume sera de nostalgie
ton langage la prison d’un exil
Absente Absente Absente
l’harmattan est venu
l’harmattan est venu
un matin
un câlin
matin
et le ressac de mer
et la peur de dire
et la peur de tuer…
Une cloche de deuil a sonné au seuil de l’exil
et la tornade du matin a tonné vers la mer
(…)
(extrait d' « Au seuil de l'exil », 1976)
Rien ne s’éternise sinon
La tension de l’être vers la chair
Que de mots nomades
Réinventent
" J'ai des raisons de croire à ma folie. Aux autres je n'ai tendu la main que pour me diluer dans l'humain."