C'est une société italienne peu reluisante qui nous est décrit dans « Lune du matin » avec un portrait d'une jeunesse assez paumée. Il est vrai que j'ai très vite été dégoutté par cette lecture qui nous amène dans la drogue, l'alcool, le porno, la paresse et les entourloupes.
Par ailleurs, il s'agit d'un récit chorale dont on peut perdre assez rapidement le fil passant d'un personnage misérable à un autre détraqué sans vouloir porter le moindre jugement disgracieux. Les faits décrits parleront d'eux-même. Certes, l'auteur introduit une petite dose d'humour et de lueur d'espoir mais cela ne prend pas.
A noter que la présente œuvre a été récompensé du Prix Micheluzzi 2018 de la meilleure bande dessinée à Naples et du Prix de la Meilleure bande dessinée de l’année à Rome. Cette référence qui peut parler favorablement pour certains lecteurs n'a aucune incidence en ce qui me concerne.
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Un graphisme épuré, une histoire de vacances dans une atmosphère chaude et une tension sourde. Au début de cette bande-dessinée tout semble idyllique pour cette famille réunie dans une petite île italienne. Les parents lézardent dans un bateau pendant que les enfants nagent et crapahutent sur les falaises rocheuses. Le soleil frappe fort, les gestes sont lents, tout semble arrêté sur cette étendue d'eau à perte de vue. Très vite on décèle une gêne entre les protagonistes. Le malaise s'installe doucement jusqu'à éclater dès le retour à la maison. Les enfants épient ces adultes ravagés par la solitude, ce qui ne fait que renforcer l'étrangeté générale de l'ambiance de cette petite famille.
Le trait est élégant et s'attarde avec précision sur le dessin des corps et des éléments naturels. Il y a quelque chose de très cinématographique dans les compositions des paysages, et l'histoire rappelle ces petites comédies de moeurs où l'on parle de tout et de rien pour ne pas évoquer les vrais problèmes, la honte de l'éloignement d'un couple, la crainte de l'isolement pour une tante plus âgée.
Pour un premier album c'est très réussi. Avec Barcazza Francesco Cattani nous plonge immédiatement dans un climat lourd et blafard, où la médiocrité des êtres surgit peu à peu au milieu de ces paysages paradisiaques.
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Je me suis fait berner par des mentions dithyrambique telles que : "sélectionné au Festival d’Angoulême, et multiprimé en Italie («Meilleure bande dessinée de l’année» au festival de Rome ainsi qu’à celui de Naples)".
Vraiment une très mauvaise surprise que cette BD ... Je m'attendais à un OVNI undergound et j'ai été servi au-delà de mes espérances, mais pas dans le bon sens malheureusement ! Le dessin est nul, ainsi que la colorisation. Les histoires n'ont ni queue ni tête et les dialogues font pitié. Un mélange difforme de scatologie/pornographie/violence auquel il est difficile de trouver un sens. Cette lecture a été extrêmement laborieuse et me laisse l'impression amère d'avoir perdu mon temps ...
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Une farce d’anticipation très sombre et trash, souvent drôle… Bien vu !
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Francesco Cattani nous propose l'image d'une Italie à la dérive. C'est dur, fort, compliqué, onirique par moment. Aucune concession pour montrer le quotidien de ces personnages paumés, violents ou ordinaires.
Ici pas de vrai suspens ou de véritable histoire avec un début et une fin. Juste une carte postale d'un moment particulier dans la vie de ces 5 personnes.
Étonnant.
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La présentation éditeur et la maison d'édition m'avaient donné envie de postuler pour Barcazza lors du Masse critique spécial BD. Pourtant, après l'avoir lu plusieurs fois, je reste perplexe...
L'atout principal de Barcazza à mes yeux est son aspect graphique assez réussi : le dessin est affirmé et maîtrisé (bien que ce ne soit pas mon style de prédilection), et surtout le découpage des cases, la "mise en scène", sont beaux, originaux et évocateurs (d'une ambiance, de petites choses).
Là où ça se gâte, c'est au niveau de l'histoire. Je reste une indécrottable amatrice d'histoires construites, qui nous mènent quelque part, que l'intérêt premier soit dans la destination ou dans le voyage. Mais là, je n'ai rien trouvé d'assez tangible à quoi m'attacher, j'ai trouvé les événements trop cryptiques et/ou anecdotiques, et au final je n'ai pas compris où l'auteur voulait nous emmener...
Un peu trop "tranche de vie" à mon goût donc, pas assez à se mettre sous la dent, malgré ses qualités graphiques indéniables.
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