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Critiques de Francesco Matteuzzi (38)
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Looking for Banksy, la légende du street art

Je connais Bansky à travers les frasques d'un tableau qui s'est autodétruit lors d'une célèbre vente aux enchères chez Sotheby's. Il faut dire que ses œuvres se vendent des millions de dollars. On ne connaît pas le visage de cet artiste qui demeure assez mystérieux et qui a commencé en taguant des mures dans les rues de Londres.



J'avais envie d'en savoir un peu plus en lisant cette biographie adaptée en bande dessinée sur cet artiste moderne hors du commun. Pour ma part, j'ai toujours beaucoup apprécié ses œuvres qui me parlent vraiment.



Tout d'abord, j'ai trouvé la manière de présenter cet artiste tout à fait original à travers un jeune qui s'adonne au street art et qui se fait coincer avec une jeune fille désirant résoudre le mystère de son identité. Evidemment, on ne le sera sans doute jamais.



Pour autant, il s'agit de nous décrire l'essence de son art et surtout ses faits d'arme à travers le monde en utilisant la technique des pochoirs pour se rendre plus rapide et échapper aux forces de l'ordre.



Il y a tout d'abord une dénonciation contre les multinationales qui engendrent des profits sur le dos de plus pauvres en les faisant travailler dans des conditions parfois déplorables dans les pays du tiers-monde.



Sa première œuvre date de 1999 à Bristol dans une œuvre pour dénoncer la répression policière contre les raves notamment à Cologne et surtout à Seattle non autorisés. Par la suite, il y aura des liens avec les manifestations contre le GE et l'organisation mondiale du commerce. On saura que Bansky est anticapitaliste et contre le consumérisme et surtout contre l'argent. La destruction de son œuvre en sera d'ailleurs la preuve formelle comme pour délivrer un message sur le fait qu'il garde le contrôle sur ses œuvres.



Il est également contre les guerres. On se souvient de la photo de la petite fille nue du Viet-Nam qui échappe aux bombes de napalm qui court avec Mickey et Ronald McDonald comme pour dénoncer l'américanisme qui fait la guerre alors que les habitants vivent dans un monde presque féerique. Il met en avant de façon humoristique un gros décalage qui concourt à rendre un sens tout particulier à ses œuvres.



Idem sur le mur de Gaza pour dénoncer Israël qui attaque constamment les palestiniens en les cloîtrant et en les isolant du reste du monde. Il fera construire un hôtel cloîtré de dix chambres à Bethléem face au mur.



Il utilise surtout l'ironie comme une arme en faisant un contraste entre ce qu'il souhaite dénoncer et les choses futiles et artificielles. On peut par exemple citer les billets de banque à l'effigie non de la reine Élisabeth II mais de la défunte Lady Diana.



Bansky est le roi du street art car il a su s'adapter à l'environnement pour la création des ses œuvres. Parfois, elles sont réellement très éphémères entre la destruction et le vol.



J'ai adoré cette biographie sur Bansky qui est pour moi un artiste de légende par le message qu'il véhicule au monde entier en s'affranchissant de toutes les règles comme quand il s'immisce dans les plus grands musées du monde entier pour afficher ses toiles et dessins. Oui, je l'avoue, il me fascine réellement.



Que dire sinon qu'il a réussi à être très bien côté ce qui est un comble quand on connaît l'aversion de l'artiste contre l'art traditionnel ? Il restera un mystère mais bien plus encore une sorte d'icône inaccessible qui suscite toujours une réaction du public.



Comme dit, il laisse une œuvre intangible qui peut se manifester n'importe où, n'importe quand. Personne ne pourra jamais la posséder. Il a gagné en quelque sorte. Finalement, qu'importe de savoir qui il est vraiment ; c'est son œuvre que l'on retiendra pour la postérité.

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Hokusai : A la découverte du Japon

Il est certainement l'artiste peintre japonais le plus célèbre au monde ayant d'ailleurs inspiré les principaux tenants du mouvement impressionniste en France que l'on parle de Claude Monet ou encore Van Gogh.



Ses aquarelles, ses estampes notamment les 36 vues du mont Fuji et la grande vague de Kanagawa sont exposés dans les plus prestigieux musées du monde entier. Ses fameux cerisiers en fleurs sont également d'une beauté sans pareille. Hokusai reflète véritablement l'âme du Japon dans une période qui a constitué l'âge d'or de la peinture japonaise.



Hokusai a transformé l’art du portrait en peignant des scènes de la vie quotidienne dans les villes japonaises et en prenant souvent comme modèle les courtisanes et les acteurs de théâtre qui côtoient les paysages, les plantes, et les animaux. Rien ne résiste à ce perfectionniste de la peinture qui ne cesse de se remettre en cause afin de progresser davantage.



Sans cette BD, j'aurais sans doute ignoré toute ma vie l'influence qu'avait cet auteur venant d'Asie et influencé par le bouddhisme. C'est également bien de voyager à travers les autres pays de la planète et ne pas rester cantonner à l'occident surtout en matière d'art.



J'ai trouvé cette biographie fort intéressante car il nous fait découvrir l'homme époustouflant mais également le pays ainsi que l'époque. On découvre une ville d'Edo en 1760 qui est déjà la plus grande ville du pays du soleil levant.



J'ai retenu de cet auteur que c'est avec l'âge qu'on progresse vraiment dans la technique pour percevoir l'art. Il disait : « À 90 ans, je pénétrerai le mystère des choses ; à 100 ans je serai décidément parvenu à un degré de merveille, et quand j’aurai 110 ans, chez moi, soit un point, soit une ligne, tout sera vivant ». On souhaite tous de vivre aussi longtemps afin de voir s'il dit vrai.



Bref, cette BD constitue un très bel hommage à cet artiste japonais tout à fait atypique.
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Anna Politkovskaïa : Journaliste dissidente

Bonne idée de mettre en lumière le tragique destin de la journaliste Anna Politkovskaia assassinée dans l'ascenseur de son immeuble. Femme de caractère, féministe, couvrant notamment le conflit Tchétchène, elle était l'une des voix libres d'un pays, ou les vieux démons de l'ex URSS sont plus que jamais de retour. Son assassinat confirma que la liberté d'expression est un combat de chaque instant. L'album montre quel courage il faut pour ne pas céder aux pressions, aux menaces, aux découragements. Les dessins assez banals servent finalement parfaitement un texte. Bien qu'assez courte, cette BD est plutôt réussit. Merci aux Editions Steinkis et à Babelio.
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Anna Politkovskaïa : Journaliste dissidente

Bande-dessinée engagée, témoignage courageux d'une réalité politique qui dérange, cette biographie illustrée de l'engagement de la journaliste russe assassinée, Anna Politovskaia, serre les tripes.



Dessin monochrome pour traiter d'un sujet qui va au-delà de la noirceur et exprime la violence d'un système dictatorial qui ne dit pas son nom.



Témoignage mais aussi hommage.

Hommage à la femme, à la citoyenne, à la journaliste que fut Anna Politovskaia, très investie sur la question de la guerre de Tchétchénie et dénonciatrice identifiée des agissements et des non-agissements du gouvernement Poutine sur la question.



Une bande-dessinée volontairement non récréative mais informative, conçue comme un acte de dénonciation et d'accusation, de laquelle on ne sort pas indemne.



Plus que le dessin, c'est bien le contenu qui m'aura interpellée, ayant l'occasion de voyager en Russie et ayant déjà constaté par moi-même que la liberté d'expression (sans même parler de la liberté de la presse) n'a pas lieu d'exister dans le plus vaste pays du monde.





Challenge MULTI-DÉFIS 2017
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Anna Politkovskaïa : Journaliste dissidente

La journaliste d'investigation Anna Politkovskaïa a été tuée le 7 octobre 2006 en bas de chez elle. Célèbre pour son opposition à la politique de Poutine et à la guerre en Tchétchénie en particulier, elle était, à la date de sa mort, la 211e journaliste assassinée en Russie depuis l'élection de Poutine en 2000 (source : Reporters sans Frontière).

Il y en a eu d'autres, il y en aura encore : « En engageant des tueurs à gages qui agissent au beau milieu de la ville, en plein jour, et vont chercher leurs victimes jusque dans le hall de leur immeuble, ils envoient un message clair : nous punissons et nous sommes intouchables. » (p. 219)



Les pages de la bande dessinée évoquent le combat de cette femme engagée et courageuse, son travail d'investigation en Tchétchénie, les mesures de répression subies par ceux qu'elle a interviewés (exécution des "bavards" par des soldats russes), son intervention lors de la prise d'otages au théâtre Doubrovka de Moscou, les tentatives d'intimidation à son encontre (censure de ses articles, menaces de mort)...

La préface et la postface complètent bien le propos, en précisant le contexte politique russe de ces dix-sept dernières années qui ont vu reculer les droits de l'homme et la liberté d'expression.



Un bel hommage à Anna Politkovskaïa qui « ne voulait pas d'une Russie bâtie sur le sang et le mensonge. » (Buchet-Chastel, son éditeur).

Un bon complément au reportage diffusé jeudi 15/12 sur France 2 'Le mystère Poutine'.
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Hokusai : A la découverte du Japon

La ville d'Edo au Japon a vu naître le plus célèbre de ses artistes : Hokusai !.. qui n'a jamais vu son iconique vague et les estampes du Mont Fuji?..Cet homme excelle dans le domaine de la peinture en maîtrisant toutes sortes de techniques : estampes, aquarelles et peintures...il travaillera sous de nombreux pseudonymes.



Cet album est un enchantement : un véritable voyages dans ses oeuvres, au travers d'explication sur l'histoire du Japon. On découvre la vie de cet homme consacré tout à son art, les dessins de l'album sont superbes.



Un grand coup de coeur pour ce sublime album pour les grands et petits ! Une belle envie de partir découvrir ce magnifique pays !



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Anna Politkovskaïa : Journaliste dissidente

Cette bande dessinée m’a été présentée lors de mon Club de lecture du mois de novembre. Et je dois dire que la bibliothécaire (elle se reconnaîtra!) nous l’a tellement bien vendu que j’ai dû réserver l’ouvrage pour pouvoir la lire!



Anna Politkovskaia, Journaliste dissidente, s'articule autour de trois parties :

- la première (environ les deux tiers) est la bande dessinée proprement dite. Elle permet de découvrir la journaliste russe au travers de sa personnalité et éclaircit également les circonstances de son assassinat, en 2006.

- la seconde est une chronologie biographique de la journaliste.

- la troisième (le dernier tiers) est composée de deux interviews : l'une d'un journaliste italien de la Rai et fondateur de l'association Annaviva, Andrea Riscassi et la seconde de l'auteur de deux documentaires consacrés à Anna, Paolo Serbondini.



Anna Politkovskaia était une journaliste russe opposée au régime de Vladimir Poutine. Elle a été célèbre pour avoir couvert la seconde guerre en Tchétchénie (1999-2009) mais surtout pour avoir été une des rares à aller à l'encontre du discours officiel et dénoncer les exactions des soldats russes sur la population tchétchène. Elle a également été connue pour avoir servi de médiatrice lors de la prise d'otage au théâtre de la Doubrovka, à Moscou, en 2002, par des terroristes tchétchènes. A la suite de laquelle, on dénombre près de 130 morts et plusieurs centaines de blessés. La dénonciation de l'intervention musclée des soldats russes lui vaudra de multiples menaces. Ainsi, deux ans plus tard, en se rendant sur les lieux d'une nouvelle prise d'otage d'une école à Beslan par des terroristes tchétchènes, elle échappera de peu à un empoisonnement. Malheureusement, en 2006, elle finira par être assassinée dans le hall de son immeuble, le jour du 54ème anniversaire de Poutine.



La première partie en bande dessinée est très émouvante car elle permet au lecteur de mieux cerner la personnalité de la journaliste : passionnée, combative, déterminée et intègre. Elle n'hésite pas à risquer sa vie pour dénoncer la corruption ou les dérives du gouvernement de Poutine. Elle n'a pas non plus sa langue dans sa poche et doit régulièrement faire face à la censure ou à des menaces de mort.

La seconde partie rend davantage hommage à son travail de journaliste. Elle montre à quel point il est très difficile de nos jours pour un journaliste d'exercer son métier dans la Russie de Poutine et de défendre la liberté d'expression sans être victime de censure ou de pression.



En conclusion, cette bande dessinée rend un bel hommage à cette journaliste éprise de justice et intègre qu'était Anna Politkovskaia. Elle permet au lecteur de reconstituer sa carrière et de mieux cerner sa personnalité tout en dénonçant le fait qu'aujourd'hui encore, un journaliste ne peut pas exercer son métier sereinement en Russie. Le seul petit bémol est la première partie, en bande dessinée, certes émouvante, mais un peu courte et décousue. J'ai donc préféré la seconde plus concise et instructive.



Retrouvez également ma chronique sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Henri de Toulouse-Lautrec

De tout temps j'ai été fascinée par Henri de Toulouse-Lautrec, par l'homme d'abord, par sa vie ensuite et bien sûr par le peintre . Alors me plonger dans cet album graphique signé par Valerio Pastore et Francesco Matteuzzi a été un plaisir.

Nous découvrons la vie que l'artiste a menée de son arrivée à Paris en 1862 à sa mort en 1901 à l'âge de 36 ans.. Tout est évoqué à grands traits, sobrement, l'essentiel est dit. le lecteur curieux se fera un plaisir de découvrir l'oeuvre picturale De Toulouse Lautrec.

Autour de lui il y a Montmartre, le Moulin rouge, Pigalle, les incontournables artistes qui habitaient ces lieux entre autres Van Gogh, Degas.

J'ai beaucoup apprécié le scénario , un peu moins je l'avoue le graphisme et en particulier l'usage quasi exclusif de la dominante rouge .



Une lecture à la fois agréable et instructive, le regard transalpin des auteurs apporte un plus .



Un grand merci aux éditions Eyrolles et à babelio pour ce partage lors de la masse critique graphique .













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Looking for Banksy, la légende du street art

Alors qu'il est en train de réaliser des tags la nuit dans les rues de Londres, un jeune homme est surpris par une jeune femme qui est à la recherche du mystérieux Banksy, cet artiste que nul n'a jamais vu. Elle souhaite faire un reportage sur l'artiste et sa façon de travailler. Mais ils sont tous deux arrêtés par la police et doivent faire un travail d'intérêt général qui pourrait les rapprocher de son but, nettoyer les graffitis sauvages qui dénaturent les murs de la capitale anglaise.



Voilà l'accroche de ce roman graphique dans lequel la rencontre de ces deux jeunes gens va être prétexte à expliquer la carrière, ou plutôt les actions, créations, performances de l'artiste inconnu.



Car Banksy est un véritable mystère. Qui, quand, comment, pourquoi, autant d'interrogation restées encore à présent sans réponses. Est-il unique ou protéiforme ? Homme ou femme ? Anglais ou étranger ? Que cherche-t-il à démontrer en réalisant ces oeuvres et coups médiatiques ? Se faire connaître ? Choquer, surprendre, réveiller les spectateurs endormis d'un système trop figé ? Ici point de réponse, mais beaucoup de questions et un intéressant tour d'horizon des actions et réalisations de Banksy.



Et après tout, à qui appartient l'art ? À celui qui le réalise, à l'acheteur, au propriétaire des murs sur lequel s'étalent fresques ou dessins ? Quelle est la durée de vie d'une oeuvre, quand comme c'est ici le cas elle est réalisée sur un mur d'une ville qu'elle quelle soit ?



Banksy bouleverse l'art et les principes établis, change la donne de la propriété intellectuelle et artistique pour un réveil évident des consciences et du sens de la protection de l'oeuvre artistique. le graphisme particulièrement sombre m'a un peu gênée. Couleurs foncées, papier mat qui renforce l'impression qui restitue par le travail de nuit et le besoin d'anonymat de Banksy. mais après tout il est aussi le reflet de l'univers de Banksy, la nuit, l'anonymat, l'interdit, la non reconnaissance de l'artiste et du lien indéfectible qui le relie à son oeuvre.



https://domiclire.wordpress.com/2022/09/18/looking-for-banksy-la-legende-du-street-art-francesco-matteuzzi-marco-maraggi/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Anna Politkovskaïa : Journaliste dissidente

Anna Politkovskaïa fait partie de ces journalistes « non rééeducables », selon l’expression du président Poutine, ex-agent du KGB qu’elle accuse à longueur d’articles de réorganiser l’État sur le modèle de la hiérarchie militaire.

(...)

La force du scénario rend compte de la personnalité exemplaire de cette journaliste incorruptible, dotée d’une éthique et d’un courage exemplaire. L’auteur a su se débarrasser des détails pour retenir l’essentiel et brosser un portrait plutôt percutant qui donne envie de se pencher sur ses reportages.



Article complet en suivant le lien.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Anna Politkovskaïa : Journaliste dissidente

Si vous ignorez qui est Anna Politkovskaïa et les circonstances de son décès, alors il est urgent que vous lisiez cette bande dessinée.



Anna Politkovskaïa est une ancienne journaliste russe assassinée à Moscou en octobre 2006. Les autorités semblent avoir fait des efforts fructueux pour que le véritable commanditaire de ce crime ne soit pas inquiété, et pour cause… Anna Politkovskaïa n'était pas seulement une opposante affirmée à Vladimir Poutine : elle avait sérieusement mis en doute la version officielle de l'Etat russe au sujet de prises d'otages ou d'attentats attribués à des indépendantistes tchétchènes. Ces événements servaient de prétexte à la guerre en Tchétchénie. L'image de l'instigateur de cette politique risquait d'être sérieusement ternie, à l'intérieur même du pays...



L'ouvrage met en évidence les méthodes de gouvernance de l'administration dirigée par Poutine, notamment vis-à-vis des médias. Il est inquiétant de voir des politiques français (de Mélenchon à le Pen, en passant par une grande partie de la droite) faire des ronds de jambe à ce dirigeant, au nom d'un réalisme politique qui fait fi des enseignements de l'Histoire.



Ma seule réserve concernant cette bande-dessinée porte sur le graphisme que j'ai trouvé disgracieux (pas seulement pour les scènes de guerre).



Merci à Babelio et aux éditions Steinkis.
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Hokusai : A la découverte du Japon

Merci à Babélio et aux éditions du Seuil pour le livre.

Comme beaucoup, je connaissais les ouvres majeures d’Hokusai.

J’avais eu la chance de voir l’exposition Hokusai au Grand Palais.

Ce livre m’a permis de découvrir le contexte de l’époque, les écoles artistiques et la vie d’Hokusai.



Quelle forme ?



C’est une bande dessinée/roman graphique qui alterne épisodes de la vie d’Hokusai et textes explicatifs de remise en contexte.

Le trait est épuré. Je ne connais pas les autres travaux du dessinateur, mais il me semble qu’il est arrivé à mi-chemin entre un style occidental et une épure japonaise.

Il ne tombe pas dans le piège de raconter l’histoire h’Hokusai en pastichant le style d’Hokusai (y a-t-il un style « Hokusai » d’ailleurs ?).



Qu’y ai-je découvert ?



Hokusai s’est battu pour établir son propre style. Un combat de tout une vie. Une exigence vis-à-vis du travail des autres et encore plus de son propre travail.

Je me rends compte à quel point l’art est contraint par le travail en atelier, le maitre qui le dirige et les commandes qu’il faut honorer.

On découvre qu’il a réussi, difficilement, à sortir du carcan pour trouver son propre chemin.



Je me suis rendu compte encore une fois à quel point l’oeuvre d’Hokusai est diverse : paysage, personnages, vie quotidienne, érotisme, humour… Diverse aussi en moyens et en taille : du grain de riz à l’oeuvre gigantesque.



Faiblesse



Je me suis dit au premier abord qu’il était dommage que le livre ne soit pas illustré par les oeuvres d’Hokusai ou de ses contemporains…

Mais j’ai pensé aux contraintes : le livre est sur papier mat avec une palette de couleurs restreinte.

Reproduire les oeuvres de l’époque n’était sans doute pas possible ou au résultat décevant.



En conclusion



Une excellente façon de découvrir la vie, l’époque, l’environnement artistique d’Hokusai.

C’est un complément idéal à un beau livre qui ne présenterait que les oeuvres.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Hokusai : A la découverte du Japon

Roman graphique publié par les éditions du Seuil.



« Hokusai, à la découverte du Japon » est le résultat d'un travail commun, celui d'un dessinateur italien, Giuseppe Latanza, et d'un écrivain, Francesco Matteuzzi.



Sur un peu plus de cent pages sont évoquées la vie et l’œuvre d'un des plus célèbres artistes de l'époque Edo (1600-1868). Hokusai est né et a vécu à Edo (l'ancien nom de Tokyo), il s'est formé auprès de plusieurs maîtres avant de choisir d'être indépendant. Il acquiert diverses techniques parmi lesquelles la xylographie ou gravure sur bois, art dans lequel il va exceller. Durant ses premières années de travail, il va traiter des thèmes habituels de cet art connu sous le nom d'ukiyo-e: paysages, guerriers, lutteurs de sumo, geishas et courtisanes. Son succès sera confirmé et ses œuvres se vendront très bien. Encore jeune homme, il devient le membre important de l'école katsukana où il travaillera une quinzaine d'années. Il se marie et a trois enfants durant cette période.



Le roman apporte d'utiles connaissances sur les traditions japonaises, notamment la chronologie (le temps est découpé en âges (préhistorique, classique), eux-mêmes divisés en périodes, constituées de plusieurs ères. A chaque changement d'empereur, il y a un changement d'ère, d'une durée donc très variable selon la longévité du souverain. La plus longue fut celle correspondant à l'empereur Hirohito.



Certains thèmes d'inspiration sont abordés, notamment celui des geishas et des courtisanes, personnages féminins fréquemment représentés dans les estampes. Les canons de la beauté féminine sont ainsi précisés : peau très blanche et regards fuyants procurent une sensation de mystère, de personnages impossibles à comprendre et envoûtants. Hokusai introduit également dans son œuvre des illustrations du bouddhisme ainsi que les traditionnels cerisiers en fleurs.

On le considère comme le père des mangas.



D'autres grands artistes japonais sont évoqués : Shiba Kôkan, le premier à utiliser la perspective ; Matsumura Goshun, intéressé par le réalisme européen fonde une nouvelle école ; Hiroshige produit environ 400 estampes qui influenceront la peinture européenne ; Utamaro est connu jusqu'en Europe pour ses portraits féminins.



On considère qu' Hokusai aura largement influencé la peinture européenne (Degas, Renoir, Manet ; Van Gogh lui-même aurait affirmé que d'une certaine manière, tous ses travaux (ex : Japonaiserie) auraient été inspirés de l'art japonais (pas de référence bibliographique).



Un roman graphique intéressant, qui offre quelques indications sur des thèmes bien connus du Japon, sans toutefois aller très loin dans l 'analyse et le commentaire des œuvres citées, elles-mêmes assez peu représentées. Un bon outil pour la découverte de ce grand artiste, de cet art extraordinaire qu'est l'art japonais ici limité aux estampes. A compléter absolument par d'autres lectures et documents.

Un grand merci à Babelio pour ce cadeau, ainsi qu'aux éditions du Seuil.
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Anna Politkovskaïa : Journaliste dissidente

Je connaissais Anna Politkovskaïa pour ses positions courageuses et son assassinat ne m'avait, à l'époque, pas laissé indifférente. Quand j'ai trouvé cette B.D. à la bibliothèque de mon quartier, j'ai sauté dessus pensant y trouver plus de détails sur ce qu'elle a été et la place qu'elle a occupé dans le paysage politique de la Russie, une analyse de la guerre en Tchétchénie ou même l'enquête qui a suivi son assassinat … Malheureusement, la B.D. comme telle est un peu décousue et n'a fait que me rappeller quelques faits saillants mais sans l'approfondissement que j'attendais. Suit une courte chronologie de sa vie, très factuelle, pas inutile mais ans intérêt littéraire; et finalement, des entrevues (malheureusement pas avec Anna Politkovskaïa elle-même) qui constituent la partie la plus intéressante pour mieux comprendre la personne qu'elle a été.

Je suis sortie de cette lecture avec un sentiment mitigé: celui d'une lecture enrichissante par certains aspects mais en même temps décevante; l'impression que les auteurs ont perçu le médium BD comme servirait bien le devoir de mémoire qu'ils souhaitaient réveiller mais que le scénario — qui me semble indispensable, même pour un propos documentaire —était quasi absent. L'objectif est atteint puisque j'ai emprunté ce livre alors que je n'aurais sans doute pas cherché un documentaire sur cette journaliste et je recommande sans doute cette lecture relativement facile et rapide (à comparer à un documentaire) avec toutefois les réserves évoquées plus haut.
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Anna Politkovskaïa : Journaliste dissidente

Voilà une bande dessinée intelligente. Ce qualificatif peut paraître surprenant mais c'est le mot qui me vient à l'esprit quand Francesco Matteuzzi évoque Anna Politkovskaïa.

Cette biographie en bande dessinée intitulée « Anna Politkovskaïa : Journaliste dissidente » complète le travail de Stefano Massini qui a écrit une pièce de théâtre en hommage à la journaliste russe assassinée le 7 octobre 2006 à Moscou. Ses investigations sur la guerre en Tchétchénie ont dérangé le pouvoir russe et Poutine à manoeuvré pour la faire disparaître.

Le scénariste Francesco Matteuzzi et la dessinatrice Elisabetta Benfatto font de la pièce de théâtre « Femme non-rééducable » une référence. Certes j'ai préféré cette pièce très bien écrite et bouleversante mais leur travail est aussi à signaler. On retrouve à la fin de la bande dessinée un texte d'Andrea Riscassi, journaliste et fondateur de l'association Annaviva) et une interview de Paolo Serbandini, réalisateur de deux documentaires sur Anna Politkovskaïa.

Le petit format très agréable de la BD contient la grandeur de cette femme courageuse, journaliste de Novaïa Gazetta et militante des droits de l'homme.





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Hokusai : A la découverte du Japon

La question que je me suis posée en refermant cet album était : à qui s’adresse ce livre ? Les quelques anecdotes sur la vie de l’homme Hokusai ne satisferont pas les esprits curieux. Pour connaître l’art de ce maître de l’estampe japonaise, il vaut mieux se procurer l’un des nombreux ouvrages qui lui sont consacrés. Quant aux petits résumés présentant le sumo, la geisha, l’empereur Jinmu, le mont Fuji, etc, ils sont trop succincts pour entrer véritablement dans la culture et l’histoire japonaises.

Pour les illustrations, les tons bruns, beiges et ocres dominent ; ce parti pris de Giuseppe Latanza surprend quand on connaît la virtuosité du maître dans la couleur. L’illustrateur opte pour un dessin sage, trop terne à mon goût, qui n’a pas soulevé mon enthousiasme.

Une déception pour cet ouvrage qui hésite entre roman graphique et petit précis de vulgarisation.
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Anna Politkovskaïa : Journaliste dissidente

10 ans après, l'assassinat d'Anna Politkovskaia les éditions Steinkis sortent cette bande dessinée encore terriblement actuelle. À travers le récit de cette femme d'exception, nous lisons l'histoire sanglante de la Russie de la fin du XXe siècle et l'emprise de Vladimir Poutine que l'on observe encore aujourd'hui dans l'actualité internationale. La particularité de ce titre, c'est le dossier final établi par les auteurs italiens faisant des ponts intelligents avec la société italienne. Finalement cette bd est une belle synthèse de l'action d'Anna servie par un dessin non-intrusif.
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Hokusai : A la découverte du Japon

Merci à Babelio et au Seuil de m'avoir permis de découvrir l'univers du grand artiste que fut Hokusai dont je connaissais surtout les « Vues du Mont Fuji » et son « statut » d'inventeur du manga.

Né à Edo, ancien nom de Tokyo, en 1760, Hokusai, né Tokitarô, développe très tôt des talents pour le dessin. Il intègre un atelier de xylographie et rejoint, dès l'âge de 18 ans, l'école de Katsukawa spécialisée dans le ukiyo-e, estampe sur bois.

Pour parfaire sa technique, il passe d'institution en institution mais son aspiration pour l'indépendance et, disons-le, son orgueil, l'amènent au constat qu'il n'a plus besoin de maître.

Il peut alors laisser libre cours à son imagination et affirmer sa singularité en passant du statut d'artisan à celui d'artiste à part entière. Il est capable aussi bien de peindre un gigantesque portrait de Bouddha avec un balai que de dessiner un vol d'oiseaux sur un grain de riz !

Ce n'est qu'à 66 ans qu'il commença à réaliser ses fameuses « Trente-six vues du Mont Fuji ». S'il est célèbre dans le Japon de son vivant, sa postérité internationale s'étend avec la sortie de l'isolement de son pays natal dès le milieu du 19ème siècle. Son travail influencera des peintres aussi géniaux que Monet, Degas ou encore Van Gogh.

Entre bande dessinée et roman graphique, avec un dessin largement inspiré du style de son sujet, « Hokusai » nous raconte, en prenant parfois des libertés avec la vérité qui n'est jamais certaine, le parcours du plus célèbre des Japonais ainsi que le processus de construction de son œuvre tout en inscrivant son histoire dans un récit plus large : celui de l'Empire du soleil levant avec sa culture et ses traditions si étranges pour un esprit occidental.
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Henri de Toulouse-Lautrec

Suis je bien placé pour commenter un roman graphique? Je n'en suis pas sûr, tellement je ne suis pas un adepte du genre. Dans le cadre de Masse Critique, j'ai reçu cette biographie dessinée de Toulouse-Lautrec, et j'en remercie l'éditeur et Babelio, et me dois de donner mon avis.

J'ai apprécié la qualité des dessins. En revanche, je suis resté sur ma faim en ce qui concerne le texte. C'est comme si on voulait m'expliquer la vie de Toulouse Lautrec avec les mots d'un enfant de 8 ans. Ce pourrait donc être un livre à l'attention de la jeunesse, mais la vie de Toulouse-Lautrec, grand connaisseur des bordels de Montmartre, est elle le sujet idéal pour un enfant de 8 ans? Le livre serait donc destiné à un public plus adulte qui se contente de peu, tout en s'intéressant à ce grand peintre. Je suis un peu sceptique quant au public visé, je ne suis pas dans la cible, mais ce n'est guère mon affaire…

Pas sûr d'être un bon lecteur pour ce genre d'ouvrage. Personnellement, j'aurais préféré une monographie des œuvres du peintre, ou une bonne biographie…

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Anna Politkovskaïa : Journaliste dissidente

« Dénonçant la corruption et les violations des libertés publiques, Anna Politkovskaïa s’attire les foudres du régime. Ses révélations sur le conflit en Tchétchénie lui seront fatales. Le 7 octobre 2006, elle est assassinée dans l’ascenseur de son immeuble à Moscou. L’onde de choc de sa disparition est mondiale. Journaliste courageuse et femme déterminée, elle fut et reste la voix de la Russie qui résiste. » (synopsis éditeur).







Reste baissée. Dans la région, pour survivre, mieux vaut ne pas se faire remarquer.







Tout commence par une scène dans laquelle des civils essuient des tirs nourris. Les militaires mitraillent, cela les fait rire. Les civils, quant à eux, font les morts. Anna fait partie des tchétchènes, elle est ventre à terre, comme eux. Un dessin au trait fin réalisé à l’encre de Chine, veillant à la fluidité des mouvements comme à l’expressivité des visages et des corps. A d’autres moments, comme pour donner de la consistance à ces paysages déchirés par la guerre, le pinceau prend le relais et brosse, par vagues épaisses, des noirs accentuant les formes qui cassent la morne ligne d’horizon sur laquelle s’endort le regard. Une ambiance graphique faite de noir, de blanc et de dégradés de gris permis par la dilution de l’aquarelle



Anna Politkovskaïa apparaît comme une femme de caractère sachant situer avec exactitude ses missions et son rôle de journaliste. Farouchement opposée à toute forme de censure, elle se bat pour la liberté d’expression et revendique son droit à dénoncer abus, crimes, répression…

La Tchétchénie. Anna Politkovskaïa y est revenue à mainte reprise. Parler du quotidien des hommes et des femmes coincés dans un conflit interminable, du climat de terreur qu’entretient les soldats (les russes comme les tchétchènes), des moyens de survivre en traficotant ou en chapardant du pétrole (permettant la fabrication d’essence artisanale). Francesco Matteuzzi décrit aussi ce lien si chaleureux que la journaliste entretenait avec les populations. Une écoute attentive, le souci d’être exacte, la responsabilité de dire… autant de qualités qui faisaient d’Anna Politkovskaïa une grande professionnelle.



« ‟- Si vous promettez d’écrire tout ce que je dis, je parlerai. J’ai confiance en vous… comme tout le monde ici… mais je veux que vous écriviez absolument toutˮ. Je sais que c’est faux. Tout le monde n’a pas confiance en moi. Mais je le lui promets. » Anna n’avait jamais la garantie que son rédacteur en chef conserverait l’intégralité des articles qu’elle lui transmettait. Mais elle n’a pas été seulement amenée à témoigner ou à rendre compte du témoignage de civils. Elle était reconnue, appelée par des commandos tchétchènes qui voulait qu’elle transmette leurs desiderata au gouvernement de Poutine dans des cas de prises d’otages, elle recueillait le témoignage d’individus qui ont été mouillés dans les sales affaires du gouvernement et qui ont souhaité témoigner… pour se protéger… mais c’était peine perdue. »



Francesco Matteuzzi fait la part belle aux convictions de la journaliste assassinée. Le scénario utilise son intégrité et sa ténacité pour trouver sa force. Il y a quelques années, Igort en avait fait de même dans « Les Cahiers russes » (Futuropolis, 2012). Il me semble qu’il est impossible de parler d’Anna Politkovskaïa et omettre sa force de caractère. Il est aussi question de la pression que le gouvernement lui a fait subir (« Anna Politkovskaïa ? C’est une journaliste non rééducable. Il faut la traiter en conséquence. »), des menaces, du chantage, des tentatives de corruption, etc.



Les dessins d’Elisabetta Benfatto ne semblent servir qu’à une seule chose : illustrer le récit. Dépourvu de toute force, sans hachures, sans trop de profondeur… un dessin très doux qui contraste fortement avec le ton narratif. Et même si ce style graphique permet une grande lisibilité, on peut tout de même regretter que le trait ne soit pas plus mordant et donnant l’impression que le scénario est linéaire et plat alors que ce n’est pas le cas.
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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