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EAN : 9781090090904
Steinkis Editions (27/08/2016)
3.79/5   50 notes
Résumé :
Dénonçant la corruption et les violations des libertés publiques, Anna Politkovskaïa s'attire les foudres du régime. Ses révélations sur le conflit en Tchétchénie lui seront fatales. Le 7 octobre 2006, elle est assassinée dans l'ascenseur de son immeuble à Moscou. L'onde de choc de sa disparition est mondiale. Journaliste courageuse et femme déterminée, elle fut et reste la voix de la Russie qui résiste.
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Bonne idée de mettre en lumière le tragique destin de la journaliste Anna Politkovskaia assassinée dans l'ascenseur de son immeuble. Femme de caractère, féministe, couvrant notamment le conflit Tchétchène, elle était l'une des voix libres d'un pays, ou les vieux démons de l'ex URSS sont plus que jamais de retour. Son assassinat confirma que la liberté d'expression est un combat de chaque instant. L'album montre quel courage il faut pour ne pas céder aux pressions, aux menaces, aux découragements. Les dessins assez banals servent finalement parfaitement un texte. Bien qu'assez courte, cette BD est plutôt réussit. Merci aux Editions Steinkis et à Babelio.
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Bande-dessinée engagée, témoignage courageux d'une réalité politique qui dérange, cette biographie illustrée de l'engagement de la journaliste russe assassinée, Anna Politovskaia, serre les tripes.

Dessin monochrome pour traiter d'un sujet qui va au-delà de la noirceur et exprime la violence d'un système dictatorial qui ne dit pas son nom.

Témoignage mais aussi hommage.
Hommage à la femme, à la citoyenne, à la journaliste que fut Anna Politovskaia, très investie sur la question de la guerre de Tchétchénie et dénonciatrice identifiée des agissements et des non-agissements du gouvernement Poutine sur la question.

Une bande-dessinée volontairement non récréative mais informative, conçue comme un acte de dénonciation et d'accusation, de laquelle on ne sort pas indemne.

Plus que le dessin, c'est bien le contenu qui m'aura interpellée, ayant l'occasion de voyager en Russie et ayant déjà constaté par moi-même que la liberté d'expression (sans même parler de la liberté de la presse) n'a pas lieu d'exister dans le plus vaste pays du monde.


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La journaliste d'investigation Anna Politkovskaïa a été tuée le 7 octobre 2006 en bas de chez elle. Célèbre pour son opposition à la politique de Poutine et à la guerre en Tchétchénie en particulier, elle était, à la date de sa mort, la 211e journaliste assassinée en Russie depuis l'élection de Poutine en 2000 (source : Reporters sans Frontière).
Il y en a eu d'autres, il y en aura encore : « En engageant des tueurs à gages qui agissent au beau milieu de la ville, en plein jour, et vont chercher leurs victimes jusque dans le hall de leur immeuble, ils envoient un message clair : nous punissons et nous sommes intouchables. » (p. 219)

Les pages de la bande dessinée évoquent le combat de cette femme engagée et courageuse, son travail d'investigation en Tchétchénie, les mesures de répression subies par ceux qu'elle a interviewés (exécution des "bavards" par des soldats russes), son intervention lors de la prise d'otages au théâtre Doubrovka de Moscou, les tentatives d'intimidation à son encontre (censure de ses articles, menaces de mort)...
La préface et la postface complètent bien le propos, en précisant le contexte politique russe de ces dix-sept dernières années qui ont vu reculer les droits de l'homme et la liberté d'expression.

Un bel hommage à Anna Politkovskaïa qui « ne voulait pas d'une Russie bâtie sur le sang et le mensonge. » (Buchet-Chastel, son éditeur).
Un bon complément au reportage diffusé jeudi 15/12 sur France 2 'Le mystère Poutine'.
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Cette bande dessinée m'a été présentée lors de mon Club de lecture du mois de novembre. Et je dois dire que la bibliothécaire (elle se reconnaîtra!) nous l'a tellement bien vendu que j'ai dû réserver l'ouvrage pour pouvoir la lire!

Anna Politkovskaia, Journaliste dissidente, s'articule autour de trois parties :
- la première (environ les deux tiers) est la bande dessinée proprement dite. Elle permet de découvrir la journaliste russe au travers de sa personnalité et éclaircit également les circonstances de son assassinat, en 2006.
- la seconde est une chronologie biographique de la journaliste.
- la troisième (le dernier tiers) est composée de deux interviews : l'une d'un journaliste italien de la Rai et fondateur de l'association Annaviva, Andrea Riscassi et la seconde de l'auteur de deux documentaires consacrés à Anna, Paolo Serbondini.

Anna Politkovskaia était une journaliste russe opposée au régime de Vladimir Poutine. Elle a été célèbre pour avoir couvert la seconde guerre en Tchétchénie (1999-2009) mais surtout pour avoir été une des rares à aller à l'encontre du discours officiel et dénoncer les exactions des soldats russes sur la population tchétchène. Elle a également été connue pour avoir servi de médiatrice lors de la prise d'otage au théâtre de la Doubrovka, à Moscou, en 2002, par des terroristes tchétchènes. A la suite de laquelle, on dénombre près de 130 morts et plusieurs centaines de blessés. La dénonciation de l'intervention musclée des soldats russes lui vaudra de multiples menaces. Ainsi, deux ans plus tard, en se rendant sur les lieux d'une nouvelle prise d'otage d'une école à Beslan par des terroristes tchétchènes, elle échappera de peu à un empoisonnement. Malheureusement, en 2006, elle finira par être assassinée dans le hall de son immeuble, le jour du 54ème anniversaire de Poutine.

La première partie en bande dessinée est très émouvante car elle permet au lecteur de mieux cerner la personnalité de la journaliste : passionnée, combative, déterminée et intègre. Elle n'hésite pas à risquer sa vie pour dénoncer la corruption ou les dérives du gouvernement de Poutine. Elle n'a pas non plus sa langue dans sa poche et doit régulièrement faire face à la censure ou à des menaces de mort.
La seconde partie rend davantage hommage à son travail de journaliste. Elle montre à quel point il est très difficile de nos jours pour un journaliste d'exercer son métier dans la Russie de Poutine et de défendre la liberté d'expression sans être victime de censure ou de pression.

En conclusion, cette bande dessinée rend un bel hommage à cette journaliste éprise de justice et intègre qu'était Anna Politkovskaia. Elle permet au lecteur de reconstituer sa carrière et de mieux cerner sa personnalité tout en dénonçant le fait qu'aujourd'hui encore, un journaliste ne peut pas exercer son métier sereinement en Russie. le seul petit bémol est la première partie, en bande dessinée, certes émouvante, mais un peu courte et décousue. J'ai donc préféré la seconde plus concise et instructive.

Retrouvez également ma chronique sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Si vous ignorez qui est Anna Politkovskaïa et les circonstances de son décès, alors il est urgent que vous lisiez cette bande dessinée.

Anna Politkovskaïa est une ancienne journaliste russe assassinée à Moscou en octobre 2006. Les autorités semblent avoir fait des efforts fructueux pour que le véritable commanditaire de ce crime ne soit pas inquiété, et pour cause… Anna Politkovskaïa n'était pas seulement une opposante affirmée à Vladimir Poutine : elle avait sérieusement mis en doute la version officielle de l'Etat russe au sujet de prises d'otages ou d'attentats attribués à des indépendantistes tchétchènes. Ces événements servaient de prétexte à la guerre en Tchétchénie. L'image de l'instigateur de cette politique risquait d'être sérieusement ternie, à l'intérieur même du pays...

L'ouvrage met en évidence les méthodes de gouvernance de l'administration dirigée par Poutine, notamment vis-à-vis des médias. Il est inquiétant de voir des politiques français (de Mélenchon à le Pen, en passant par une grande partie de la droite) faire des ronds de jambe à ce dirigeant, au nom d'un réalisme politique qui fait fi des enseignements de l'Histoire.

Ma seule réserve concernant cette bande-dessinée porte sur le graphisme que j'ai trouvé disgracieux (pas seulement pour les scènes de guerre).

Merci à Babelio et aux éditions Steinkis.
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critiques presse (3)
BulledEncre
03 octobre 2016
Retour nécessaire sur le parcours et la vie d’une journaliste qui a donné sa vie pour dénoncer les crimes commis par le gouvernement russe pendant les conflits en Tchétchénie.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
BoDoi
16 septembre 2016
Cette convergence de discours artistiques et journalistiques fait toute la pertinence et l’intérêt de ce livre.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
16 septembre 2016
Le seul défaut du livre est son dénouement tragique. Mais nous ne sommes pas en Russie, c'est la vérité qui est donnée ici, pas ce que l'on préférerait croire.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
[...] si on pense justement à Anna [Politkovskaïa] et à sa famille, il me vient à l'esprit une histoire qui, d'une certaine façon, illustre bien les changements [...] liés au passage de l'URSS à la Russie. Anna a étudié à l'université de Moscou, à la faculté de journalisme. Quelques années auparavant, Elena, sa soeur, Sasha, celui qui deviendra le mari d'Anna, et Youri, qui allait ensuite épouser Elena, étudiaient à la même faculté. Alors qu'ils sont sur le point d'obtenir leur diplôme de fin d'études, Sasha et Youri sont approchés par un agent du KGB qui leur propose d'exercer leur futur métier de journalistes en collaboration avec les services secrets soviétiques. Sasha décline l'offre, tandis que Youri accepte. Youri deviendra un véritable agent du KGB, tout en pratiquant le journalisme, d'abord en Angleterre, puis au Nicaragua. Peu après l'effondrement de l'URSS, on le retrouvera à la direction d'une grande banque dont il est copropriétaire. De journaliste, Youri est donc devenu agent des services secrets, puis banquier : voilà, je crois, une histoire très représentative du passage de l'URSS à la Russie.
(p. 106-107, postface)
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[Andrea Riscassi, postface]
Dans 'Tchétchénie, le déshonneur russe', le livre d'Anna que je considère comme le plus intense, elle écrivait encore : « Rien ne me débarrassera d'un sentiment de culpabilité à l'égard de ceux qui ont sacrifié leur vie pour mon travail - pour ma résistance à ce type de journalisme qui s'instaure, grâce à la guerre 'à la Poutine', en Russie. Je parle d'un journalisme 'idéologique', sans accès à l'information, sans rencontres ni conversations avec les 'sources', sans vérification des faits, à l'exemple de mes confrères qui, assis derrière trois rangées de barbelés dans les bases militaires russes, font état à Moscou de 'l'amélioration quotidienne' dans les villages tchétchènes. Ce travail-là - que je croyais mort avec le communisme - est désormais considéré chez nous comme la norme, et salué par les autorités. Quant à l'autre type de journalisme qui suppose un regard direct sur ce qui se passe, il n'est pas simplement persécuté, il peut se solder par la mort. Quel bond en arrière, dix ans après la chute de l'URSS ! »
(p. 98-99)
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Pourquoi je lui en veux autant ?
Pourquoi je le déteste autant ?
Je ne suis pas une adversaire politique, juste une citoyenne.
J'en veux à Poutine pour son cynisme, son racisme et ses mensonges.
Pour une guerre qui n'en finit pas, pour le gaz utilisé à la Doubrovka.
Pour tous ces innocents morts par sa faute.
Parce que c'est l'exemple même du colonel du KGB qui en a gardé la mentalité.
Parce qu'il a fait de nous des êtres serviles.
Alors que nous ne voulons pas être réduits en esclavage.
Et j'en veux aux chefs d'Etat étrangers qui se bousculent pour lui apporter leur soutien.
Se rendant ainsi complices de ses crimes.
(p. 80-81)
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Une image est gravée dans ma mémoire : nous sommes un 7 octobre, le jour de l'anniversaire de la mort d'Anna, et devant chez elle, à Moscou, quelques femmes accrochent un panneau en souvenir de la journaliste. Un militaire se présente, saisit le panneau et le décroche. L'une des femmes, une dame âgée, menue mais pleine de courage, le prend elle aussi. Elle ne cesse de discuter avec le militaire et se fait finalement emmener attachée au panneau. Voilà : c'est l'expression déterminée de cette femme qui j'aimerais offrir à ceux qui viennent voir l'hommage que nous - auteur, metteur en scène, actrice, musicien et techniciens - rendons à Anna Politkovskaïa.
--- propos d'Ottavia Piccolo, l'actrice qui a interprété 'Donna non rieducabile', monologue théâtral dédié à Anna Politkovskaïa et écrit par Stefano Massini
(préface, p. 7)
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Disons qu'en Russie on compte deux catégories de journalistes. Les bons et les méchants. Les bons sont "pour la Russie". Ce sont les porte-paroles de l'État, fidèles à Poutine et à ses partisans. Moi, je les surnomme "les bouffons", ce sont des clowns. Les méchants sont "contre la Russie". Pour faire bref, ce sont ceux qui disent la vérité.
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