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Critiques de Francisco Sionil José (2)
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Le dieu volé

Neuf nouvelles extraites de quatre recueils différents par l'éditeur français qui a eu la bonne idée de donner à lire cet auteur anglophone des Philippines (de l'ethnie Illokanos par sa mère, qu'on retrouve dans les premières histoires axées sur plusieurs époques du passé). Neuf histoires variées en personnages (homme, femme, jeune ou moins jeune : espagnol immigré, enfant indien, fils de chef de tribu, touriste japonaise, employée administrative, ministre, médecin) et en contextes (ville, montagne, province, palais, jungle) qui me font regretter que l'auteur soit mort en janvier : plus aucune chance d'obtenir le prix Nobel, comme l'espéraient apparemment les milieux littéraires d'Asie, ce qui aurait probablement permis un meilleur accès à ses livres et peut-être une autre traduction (celle-ci signale avoir choisi de traduire The God Stealer en le dieu volé plutôt que le voleur de dieu sans expliciter un choix qui ne m'a pas paru pertinent en lisant la nouvelle éponyme...).
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La Saga de Rosales, tome 1 : Po-on

Je n’ai aucune idée de comment j’ai découvert et acheté ce livre probablement plus ou moins au moment de sa parution. Et je n’ai aucune idée de pourquoi j’ai mis tout ce temps à le lire… Enfin si, il était gros et n’était jamais dans les cartons des déménagements de ces dernières années. Mais maintenant que je l’ai lu, je me sens prête à lire les suivants dans cette série. Car il s’agit d’une série de cinq livres qui retrace, à travers l’histoire d’une famille, l’histoire des Philippines au cours des deux derniers siècles.

Po-on est le premier volume au sens chronologique de l’histoire, mais pas de la publication, c’est même le dernier que Francisco Sionil José a écrit et, d’après ce qu’il écrit dans la postface, un des plus difficiles à écrire. Peut-être à cause de la distance historique, ou peut-être parce que c’est à ce moment que l’auteur place la naissance de cette famille qui lui tient tant à cœur, les Rosales. Et tout commence avec Eustaquio, un jeune enfant qui bénéficie d’une éducation poussée grâce à la sollicitude d’un père jésuite, mais qui ne pourra entrer dans les ordres et suivre la voie toute tracée d’une ascension sociale limitée mais désirée. Mais Eustaquio sera un paysan, comme ses parents et comme ses frères, et il le sera dans un nouveau village, arraché à la forêt luxuriante. Il sera aussi le chef officieux du village, et il sera le guérisseur, se partageant entre sa famille et sa communauté, et s’écartelant entre les traditions qu’il a toujours connues et les croyances auxquelles il a été initiées. Mais nous sommes encore au temps de la domination espagnole, et c’est aussi une question d’allégeance.

C’est tous ces tiraillements que Francisco Sionil José met en scène dans ce roman, celui d’un homme et celui d’un peuple aussi, un peuple qui cherche sa voie et qui cherche son indépendance. Le roman ne finit pas bien, parce qu’après la colonisation espagnole, c’est celle des Etats-Unis qui se met en place, mais c’est aussi un livre d’espoir, un livre sur le chemin. Le chemin qu’un homme doit faire pour apprendre à être lui-même, et en parallèle le chemin qu’un peuple doit faire pour trouver sa voix.

Un livre très intéressant, probablement le premier roman philippin que je lis, qui m’a beaucoup appris sur l’histoire des Philippines au XIXème siècle, que j’ignorais encore plus que je ne le pensais. Mais un livre intéressant aussi pour les portraits qu’il brosse, diversifiés dans leurs origines ethniques et sociales, dans leurs parcours et leurs opinions, à l’image de la société philippine dont Francisco Sionil José veut rendre compte, et surtout, au centre de cette histoire, le portrait tout en nuances, en contradictions peut-être même parfois, d’Eustaquio, cet homme à la croisée de plusieurs mondes qui incarne, probablement à son corps défendant, les Philippines en construction, une nation en devenir dont ce livre illustre les premiers pas.
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