Franck Bonnet

Les pirates de Barataria. C’est un élève qui m’a suggéré cette série de bandes dessinées après avoir abordé le thème des pirates en classe. Je ne la connaissais pas, pareillement pour Marc Bourgne et Franck Bonnet. Curieux, je me suis procuré les premiers tomes et je suis tombé sous le charme : tant le scénario que le graphisme sont fantastiques. Je ne m’attendais pas à ce niveau de qualité. Les dessins ont su bien représenter cet univers fascinant, les beaux paysages, les détails des bateaux et l’écume des mers, les scènes de combat et d’autres plus intimes… Au début du XIXe siècle, on y découvre Artémis Delambre, une jeune Française qui cherche refuge à la Nouvelle-Orléans. Le mystère est entretenu. Quelle est sa véritable identité ? Pourquoi a-t-elle besoin d’un garde du corps ? Pourquoi se cacher à la Nouvelle-Orléans alors que les cachettes en France doivent être plus nombreuses et sûres que dans une petite ville à l’autre bout du monde ? Et auprès de pirates ? Est-ce vraiment sécuritaire ?



Mais toutes ces questions s’effacent devant l’action et l’aventure, le grand air, cette vie de liberté sur les mers. Bon, une bonne partie de ce premier tome se déroule sur terre mais elle donne le ton et est rempli de promesses. L’autre élément intéressant, ce sont des personnages de soutien colorés. Mention spéciale à Roustam, le silencieux et efficace garde du corps d’origine égyptienne. Je ne voudrais pas me retrouver devant cette armoire à glace ! Puis, il y a les frères Laffite. Ils sont davantage des corsaires, des contrebandiers. Des hommes d’affaires ? Peu importe, ces personnages historiques réels sont complexes. Autour de ceux-là gravitent Dominique You et surtout Catherine Villars, une femme noire qui ne s’en laisse impressionner par personne, qui peut diriger un bateau et combattre aussi bien qu’un homme. D’ailleurs, Artémis Delambre n’est pas plus une jeune ingénue sans défense. Quand ses ennemis réussissent à l’approcher, elle se défend en démontrant des habiletés. À suivre…

C’est une quatrième époque qui débute pour les pirates de Barataria. Littéralement. En 1818, quelques années après les événements racontés dans le dernier album, Artémis Delambre et Dominique You continuent leurs activités mais l’âge d’or de la piraterie tire à sa fin. Les contrebandiers, harcelés par les Américains malgré l’assistance qu’ils ont porté au jeune pays lors de la guerre anglo-américaine, ont abandonné leurs repères des bayous de Louisiane et se sont installés à la frontière du Mexique, à Galveston. Là, ils sont bientôt rejoints par des soldats de l’empire qui veulent fonder une nouvelle colonie française. Parmi eux se trouve un ancien ami, Roustam, qui tente de convaincre Artémis de l’accompagner dans une nouvelle mission : libérer Napoléon de l’île Sainte-Hélène. Je m’y attendais y peu, à cette aventure, mais Marc Bourgne a réussi à la personnaliser tout en puisant dans l’histoire. Galveston, l’arrivée des soldats français, le sort des frères Laffite, tout ça respecte vraiment la chronologie des événements !



Dans cet album, les ennemis se font discrets. Il y a bien l’espion anglais Nigel Fitzpatrick qui complote dans l’ombre, les Américains qui menacent Galveston mais ils n’ont pas le temps de faire peser leur menace. Non, le véritable danger, c’est un ouragan qui détruit navires, maisons et entrepôts. Las de lutter, Jean Laffite, le célèbre pirate, choisit l’ultime sortie, dans un geste digne des plus grandes tragédies. Même Didon de Carthage pourrait en pâlir. Artémis et Dominique n’ont d’autre choix que de suivre Roustam dans sa nouvelle aventure. À suivre. Je termine en mentionnant l’excellent travail de Franck Bonnet, comme d’habitude. Cette fois-ci, je louange la façon dont il a dessiné les cases de tempêtes. Tant sur l’eau, avec les bateaux emportés par la houle, que sur terre. Il n’est pas facile de représenter la pluie mêlée à des bourrasques de vent. Et pourtant il y est arrivé, ça faisait très réaliste.

Cette brève troisième époque de la saga Les pirates de Barataria ne ménage pas ses lecteurs en batailles, tant sur mer que sur terre. En effet, en décembre 1814, la guerre entre la Grande-Bretagne et les États-Unis culmine. Les troupes anglaises ont débarquées et menacent la Nouvelle-Orléans. La défense de l’état se fera sur le Mississipi et sur la plaine de Chalmette, d’où le titre de l’album. Et Artémis Delambre, avec ses amis les contrebandiers Dominique You et les frères Laffite, contribuent à l’effort de guerre. Mention spéciale à Catherine Villars. Elle était un peu sur la touche dans les derniers épisodes et je suis content de la voir revenir au premier rang. Si on me permet l’expression, je la trouve «bad ass». Non seulement elle est rusée mais elle sait mener «ses troupes» lors des combats. C’est bien de la part du scénariste Marc Bourgne de réussir à faire évoluer chacun des personnages principaux. Ceci dit, s’il y a une chose à retenir de cet album, c’est la futilité des guerres et comment les grands de ce monde se servent des simples soldats comme de la chair à canon, sans respect ni considération. C’est dégueulasse.



Sur une note plus positive, je suis toujours ravi des dessins. Évidemment, après autant de tomes, il devient difficile d’en reparler sans se répéter. Toutefois, il y un élément qui a attité mon attention et que j’ai aimé, ça n’a pas rapport avec les dessins de Franck Bonnet mais plutôt avec le travail de la coloriste Isabelle Charly. Les couleurs terreuses (un mélange de brun et de beige, grisâtre, avec parfois du vert-sauge délavé) me paraissaient tout à fait approprié à ce paysage de bayous pluvieux, de marécages de la Louisiane. C’est réaliste et harmonieux.

Comme dans le tome précédent, la bande dessinée s’ouvre sur Jean Laffite, Dominique Youx et Catherine, les vrais pirates de Barataria, question de se rappeler d’eux même s’ils seront absents du reste de l’album. Leur brève apparition me permet de mentionner l’humour présent dans cette série. Je ne parle pas de blagues à se rouler par terre mais de jeux de mots, d’ironie subtile. Par exemple, quand Laffite voit dans les rues de la Nouvelle-Orléans des affiches avec son nom et une récompense de 500$, il riposte en faisant de même : il placarde ces affiches avec des nouvelles, mais avec le nom du gouverneur et une offre de 1500$. Je l’ai bien rit celle-là !



Mais bon, le reste de ce tome se déroule loin de là, en Égypte. Artémis Delambre y était en mission secrète pour le compte de son père (Napoléon 1er, rien que lui !) mais elle a été capturée par ses vieux ennemis, Inga Schot et M. Fitzpatrick qui la produisent devant le gouverneur Mehémet Ali. Elle tombe dans l’œil du pacha qui décide de l’intégrer à son harem, au grand dam des espions prussien et anglais qui souhaitaient la ramener prisonnière.



Là, comme dans les tomes précédents, je dois signaler les merveilleux dessins de Franck Bonnet. L’oasis de Siwa, le désert, la ville blanche du Caire, les riches décorations du palais du pacha, son harem, les étals des marchands, les costumes de tout ce beau monde, etc. Que de détails ! Je tiens à signaler également le travail de Bruno Pradelle aux couleurs. Celles dépeignant l’Égypte étaient très différentes de celles retrouvées en Louisiane. Et que dire de ces multiples ciels et mers aux teintes dégradées, selon le moment de la journée ou en accord avec le paysage !



Pour en revenir à Artémis Delambre, on se doute bien qu’elle finira par se sortir de sa mauvaise situation. Elle peut compter sur son austère et fidèle garde du corps qui avait réussi à échapper à leurs poursuivants et qui fera tout pour la secourir. Et de nouveaux amis aussi. Mais elle peut également compter sur la rivalité entre ses ennemis et, surtout, sa ruse. Ce sixième tome se termine à dos de dromadaire, face au soleil couchant. À suivre…

Carthagène est le deuxième tome de la série de bande dessinée aventure/historique Les pirates de Barataria. Au début du XIXe siècle, Napoléon a vendu la Louisiane aux Etats-Unis mais quelques Français y sévissent encore, comme les célèbres frères Laffite. Leurs activités de contrebande les mettent en conflit avec les nouvelles autorités américaines et avec les Anglais qu’ils piratent. Ainsi, ils cherchent des appuis, comme ceux des colombiens révolutionnaires, d’où cette délégation à Carthagène. Il ne sortira pas grand chose de ce voyage. Incidemment, c’est surtout l’occasion pour le scénariste de développer ses personnages. Artémis Delambre dévoile quelques éléments de son secret (son identité, les raisons de sa fuite en Amérique) et entreprend un apprentissage du métier de marin. Manœuvrer et monter les gréements lui semble si naturel ! Elle est clairement douée. Elle doit surtout montrer à tous qu’elle n’entend pas s’en laisser imposer par cet univers d’hommes. Enfin, presque seulement d’hommes. Une autre femme forte gravite dans le même univers : Catherine Villars. Évidemment, il y a le séduisant Dominique You ainsi que les frères Laffite. Ceux-là sont basés sur des personnages réels et ils ont été dépeints avec beaucoup de nuance. Mêmes s’ils sont du côté de la protagoniste, ça ne les empêche pas de se servir d’elle et de tirer profit de la vente d’esclaves. Après tout, il sont des pirates… je veux dire, des corsaires !



Comme je l’écrivais plus haut, l’intrigue de ce tome est assez vague. Il y a bien ce voyage à Carthagène, des espions anglais et prussiens qui rôdent mais c’est tout. Action et aventure, ça plait toujours. Romance, avec parcimonie. Les scènes de nudité étaient plutôt nombreuses. Je suppose que c’est très réaliste pour des histoires de pirates. Quoiqu’il en soit, ce tome met surtout en place les éléments pour la suite. Ainsi, si le scénario n’était pas aussi puissant que je l’aurais souhaité, les dessins sont toujours aussi réussis. Les scènes sur mer n’étaient pas si nombreuses (j’adore voir les bateaux qui écument les mers !) mais je suppose qu’on a verra beaucoup tout au long de la série. En attendant, j’ai découvert la Louisiane et l’Amréqieu du Sud.

Le livre commence de façon très intéressante en nous offrant en grande dimension sur une double page un plan détaillé du vaisseau USS Constitution, représentant à partir des des soutes jusqu'au pont supérieur les différents aménagements et leurs fonctions.

L'auteur Franck Bonnet est Membre titulaire de l'Académie des Arts & Sciences de la mer (une source d'informations exclusives pour amoureux de la mer).

Des dessins montrant avec précision les visages des membres d'équipage et détaillant les navires et l'ambiance générale; dans le but principal de décrire avec précision la vie sur un navire de combat. Un ouvrage très instructif, avec, même, à la fin, un glossaire des termes de marine utilisés. En arrière plan l'auteur retrace la vie privée du personnage principal, l'aspirant Pierre-Mary Corbières qui ajoute un côté romanesque à l'aspect technique et historique.

Ce huitième tome de la série de bande dessinée Les pirates de Barataria réunit à nouveau – enfin – Artémis Delambre et ses amies contrebandiers de la Nouvelle-Orléans. En 1814, la jeune et belle française reçoit une énième mission de la part de l’ex-empereur Napoléon. Laquelle ? On ne sait pas, et c’est un élément qui commence à m’agacer. Dans les premiers tomes, ça ajoutait un peu de mystère mais procéder ainsi systématiquement n’est pas nécessaire, à mon avis. Dans tous les cas, sur le chemin du Nouveau monde, Artémis capture un vaisseau anglais et met la main sur les plans d’invasion de la Louisiane la Grande-Bretagne. Elle les communique à ses amis et le passage du temps devient évident : elle a un jeune fils, son ancien amoureux Dominique You s’est marié avec une princesse d’un peuple amérindien et les frères Laffite ont refait fortune mais se tiennent profil bas.



Le titre de ce huitième tome, Gaspésie, a créé chez moi un faux espoir. Ce nom, c’est celui d’une région du Québec, où je suis né et où j’habite toujours. Quoi ? Les aventures d’Artémis vont la mener au nord, dans l’ancienne colonie de la Nouvelle-France ! Mais non, on reste en Lousiane. C’est le nom d’une plantation, donnée par un type né au Canada. Tant pis. Cet album est plutôt tranquille, Marc Bourgne met en place plusieurs éléments, dont la jalousie de la princesse Hopiah et la défense de la région par les Américains. Ces derniers perdent un vaisseau important, pris par les troupes anglaises, dans une des deux attaques navales. Franck Bonnet est toujours aussi bon à saisir les personnages en pleine action. Devant l’avancée inéluctable des Anglais – on apprend qu’ils ont brûlé Washington –, les autorités n’ont d’autres choix que de faire cause commune avec les pirates de Barataria. Bref, avec une guerre et des combats importants en perspective, le prochain tome semble prometteur.

Rendu au quatrième tome de cette série de bandes dessinées, Les pirates de Barataria, mon engouement est toujours aussi grand. Ce tome, intitulé Océan, dévoile enfin une des énigmes qui perduraient depuis le début, c’est-à-dire l’identité d’Artémis Delambre : elle est la fille naturelle d’un personnage important du premier empire. Pour tout dire, ça ne révèle qu’une partie de l’énigme parce que je ne comprends toujours pas pourquoi cette jeune femme a dû fuir la France et se réfugier en Louisiane au milieu de pirates. Mais bon…



Justement, ces pirates, les frères Laffite, subissent un terrible revers et Artémis Delambre doit retourner en France. Aussitôt arrivée, aussitôt repartie. Mais le chemin est parsemé d’embuches, à commencer par un vaisseau anglais qui les pourchasse ; il y a même quelques échanges de tirs. Toutefois, l’abordage sera pour une autre fois.



Ainsi, si les combats navals sont réduits au minimum, le reste de la vie sur mer est assez bien racontée : la présence d’esclaves, le sort des femmes, des rixes dans des tavernes quand on s’arrête dans un port pour ravitailler, des écarts de conduite sur le bateau et la façon dont le capitaine doit sévir, etc. C’était très instructif tout en étant divertissant. Ça me semblait très réaliste. J’apprécie beaucoup quand un ouvrage sur les pirates sort un peu des sentiers battus et évite les stéréotypes milles fois évoqués d’aventures épiques et de chasses au trésor.



J’en profite pour mentionner que le scénariste Marc Bourgne s’est beaucoup renseigné. J’ai remarqué pour la première la bibliographie qui l’avait aidée dans son travail, elle est indiquée au début de l’ouvrage. Ce travail, on l’observe dans l’intrigue (par exemple, dans les conditions de vie sur mer, comme je l’écrivais plus haut) mais également dans les dessins qui sont très réussis. Donc, chapeau aussi au dessinateur Frank Bonnet. C’est hallucinant, tous les détails qu’on retrouve sur les bateaux, de la coque aux mâts en passant par les grééments. Je dois admettre que les gros plans sur les navires voguant sur l’eau au soleil couchant m’ont fait rêver !

J'ai embarqué à bord du USS Constitution.

Franck Bonnet m'a enrôlé.

Oh ! Il n'a même pas eu besoin de me menacer, moi qui n'ai pourtant pas le pied marin et c'est peu de le dire, moi qui nage aussi bien (et surtout aussi profondément) qu'un boulet de canon...

Non, mais j'étais là sur le quai à admirer ce magnifique navire, à envier ces marins, à imaginer le grand large...

Alors j'ai suivi l'aspirant Pierre-Mary Corbière qui du haut de ses 16 ans m'a présenté le bateau, son équipage, ses rituels et les fonctions de chacun.

J'ai grimpé tout en haut du mât pour assister au lever du jour, me suis bouché les oreilles  au son du canon, j'ai navigué de jour comme de nuit.

J'ai appris le langage de la mer et des marins.

C'est pas toujours facile, mais ils ont pensé à tout chez Glénat, ils ont même mis un glossaire à la fin...

Et sinon ?

Vivement le tome 2.

J'ai même pas été malade et surtout, il y a une révélation à la fin de ce livre I... j'en suis encore tout retourné. Hâte de connaître la suite.

Là je vais profiter d'une escale pour aller boire quelques bières et soulever quelques jupons à la taverne du coin...

Dans ce livre II, Franck Bonnet nous offre de nouvelles balades en mer à bord de l'USS Constitution, mais celle-ci ne sont pas de tous repos, il va falloir partir au combat, l'ennemi sort du brouillard.

À l'abordage !!!

Pierre Mary, l'aspirant, se lance lui aussi dans la bataille, à ses risques et périls, au risque surtout de voir son secret dévoilé à ses compagnons.

Pourtant, son esprit de vengeance est encore bien présent et il sait qu'il doit sortir vivant de cette bataille s'il veut arriver à ses fins.

Powlett, le seul à bord à connaître la vérité sur le jeune marin, en profite, mais......

Voilà, un nouvel opus qui tient en haleine jusqu'à la dernière page.

Moi qui suis aquaphobe, je n'ai même pas peur d'embarquer, au contraire, cet album me donnerait presque le courage d'affronter mes démons. J'aurais envie d'y vivre les aventures de ses personnages, de frotter le pont, de grimper au plus haut mât, de hisser les voiles, de faire tonner les canons, et de me jeter à corps perdu dans la bataille...

Il faut dire que les planches sont magnifiques, qu'elles nous invitent à prendre le large sur l'USS Constitution.

La suite Mr Bonnet, vite, la suite...

La patience est peut-être une vertu de l'homme en mer, elle n'est pas celle du lecteur que je suis.

L'aventure continue en Louisianne avec les frères Lafitte et l'héroïne de l'histoire Artémis. Les dessins sont réussis, en particulier ceux des navires, qui sont magnifiques.

Quand Artemis s'échappe du harem de Méhémet Ali, (un exploit déjà en soi), cela provoque presque une guerre anglo-égyptienne. C'est dire la capacité de nuisance de notre trublionne au service de la France.

Les dessins sont toujours aussi somptueux, et le scénario, véritable hameçon, vous accroche jusqu'à votre capture définitive. Sauf qu'il vous laisse en plan à la fin du tome 6.... Bouhouhou, reviens vite, Artemis, ne nous laisse pas seuls en plein désert....

Dans cet opus, nous apprenons enfin le secret de la belle Artemis. Je ne vous en dirai rien, mais j'avoue que je l'avais deviné dès le premier volume. Ce qui est plus intéressant c'est les conséquences psychologiques que cet aveu entraîne et les nouveaux rapports entre les personnages. Eh oui, n'est pas pirate qui veut, et encore moins quand on est ce qu'est Artemis, en dépit de toutes ses redoutables compétences, à l'escrime comme sur un navire.

Bourgne et Bonnet nous entraînent dans de formidables batailles dignes des meilleurs romans de piraterie, avec en plus de sublimes reconstitutions graphiques, et on continue d' apprendre beaucoup de choses sur la vie en mer.

Ce livre clos le premier cycle des aventures d'Artemis mais donne franchement envie de continuer à la suivre.

Bien que la présence d'une femme à bord d'un navire au XIXe siècle (et avant!) soit une chose hautement improbable, les marins considérant que cela porte malheur, acceptons une exception pour la charmante et courageuse Artemis agent secret dont je ne révèlerai pas ici le commanditaire, tant pis pour vous.

En route vers la Louisiane et protégée par le redoutable Roustam (une armoire à glace celui-là), elle découvrira le métier de corsaire sur deux bateaux au pavillon d'emprunt, tellement d'emprunt que les deux équipages ont manqué s'étriper alors même qu'ils sont tous deux au service de la France. Corsaires ou pirates (on apprend la différence entre les deux mots), voilà nos héros à la découverte d'un monde sur lequel règne Jean Laffite, personnage bien réel -toute ressemblance avec personnage ayant existé n'étant certes pas fortuite- dans l'île de Baratarabia (quel charabia) située dans les Bayous de la Nouvelle-Orléans.

Et voilà encore une splendide BD de pirates, au récit palpitant, aux dessins travaillés et où les personnages, loin d'être stéréotypés, ont une personnalité riche et complexe.

J'adooooore, et comment dire ? me sens de plus en plus l'âme d'un poor lonesome pirate, I'm a long long John Silver, oh pardon a long long way from home... (hum ! elle est très mauvaise celle-là, je sais bien...)

La suite des pérégrinations d'Artemis Delambre en Egypte dans le désert, sur le Nil et aussi un passage dans le harem de Méhémet Ali. Les dessins pour ces différents décors sont magnifiques avec des détails, des gestes et faces de personnages réalistes.

Les anglais ont débarqué leur troupe sur le sol de la Louisiane et la belle Artémis est parvenue à convaincre les frères Laffite, célèbres pirates, de défendre la cause des Etats Unis qui pourtant les avaient trahis. mais leur engagement ne sera pas de tout repos car les anglais sont venus en force.



Les bayous de Louisiane seront le lieu de biens des affrontements. Bataille navale et combat au sol, il y a de l'action à revendre dans ce tome. Artémis, comme à son habitude, est toujours en première ligne, prête au combat et pleine d'idées pour remporter la bataille.

Ce qui est sur c'est que l'on s'ennuie pas!

Le contexte à l'air plutôt bien documenté, pour le peu que je connaisse bien sur. En tout il est traduit de telle manière qu'il parait réaliste.

Le seul détail qui m'a gêné dans le scénario c'est l'utilisation faite de Hopiah, la femme indienne de Dominique You. Les auteurs auraient pu lui donner une meilleure place de femme bafouée. Elle reste plus que secondaire, et disparait comme si on voulait se débarrasser d'elle sans trop se fatiguer. Toutes les questions qui tournaient autour d'elle sont laissé en l'état. Etait-elle à la solde de quelqu'un? Que voulait-elle faire du bébé d'Artémis? Jalousie ou intérêt? Le saura-t-on jamais ? Peut être pour le prochain épisode, qui sait...

J'ai appris des choses très intéressantes vis à vis de cette lecture qui s'inscrit dans un cadre historique assez méconnu. En effet, lors de la création des États-Unis, cette jeune nation a perdu le bénéfice de l'accompagnement anglais qui maîtrisait les mers pour assurer la sécurité.

Or, le commerce en Méditerranée faisait l'objet de grandes menaces émanant de ce qu'on a appelé les états barbaresques. Ces derniers pratiquaient un véritable pillage digne de la piraterie. Il faut dire que celle-ci s'est maintenu pendant des siècles depuis le Moyen-Age.



Les historiens estiment à des millions de chrétiens qui ont été enlevé pour ensuite être revendu comme de simples esclaves. Oui, il n'y a pas que les européennes qui ont pratiqué l'esclavage à grande échelle mais également les arabes qui ont leur part de responsabilité dans ce crime contre l'humanité. Il s'agit de restituer les choses dans leur vérité aussi cruelle soit-elle.



Les navires américains qui faisaient route vers Istanbul étaient systématiquement arraisonnés et pillés. L'une des premières guerres qu'a mené les États-Unis était contre ces états barbaresques situé entre l'actuel Maroc, l'Algérie, la Tunisie et la Libye.



La riposte américaine a commencé en 1803 date à laquelle démarre notre histoire avec un navire plus puissant qu'auparavant. C'est le début de l'US Navy avec ses 6 frégates. On va suivre l'une d'entre elle : l'USS Constitution.



C'est extrêmement minutieux dans la présentation et dans les informations données. Il faudra s'accrocher à un langage plutôt châtié avec des termes maritimes. Il y aura un lexique en fin d'album pour nous aider.



A noter une intrigue qui réserve bien des surprises notamment à la fin où l'on découvre la véritable identité de notre héros Pierre-Mary Corbières. Graphiquement, c'est très soigné surtout au niveau des navires qui sont de toute beauté.



Au final, une aventure historique assez captivante qui se base sur des faits réels.

Un nouveau cycle s'ouvre pour l'impétueuse Artémis Delambre, fille cachée de Napoléon Bonaparte.

Elle coule des jours heureux en compagnie de son corsaire, Dominique You, en coulant quelques bateaux espagnols dans les alentours de la Nouvelle Orléans. Mais bientôt arrive un navire arborant le drapeau tricolore, et à son bord Roustam qui souhaite monter une expédition pour faire évader Bonaparte de Sainte-Hélène.



Dans ce tome c'est donc les retrouvailles entre Artémis et son ancien garde du corps, Roustam. Il n'a guère de mal à la persuader, et Dominique avec elle, de participer à l'évasion de Bonaparte.

Nous revoyons également les frères Lafitte, et Catiche. Nos pirates de Barataria n'ont pas le vent en poupe dans cette jeune Amérique qui, après s'être défait des anglais avec l'aide des corsaires, aimerait tirer un trait définitif sur la piraterie...

Une intrigue qui se met bien en place. Un enjeu, des aides, des espions et des traitres. Si ce n'est que le début et que l'histoire a besoin de prendre de l'ampleur, de bonnes bases sont installées. Il n'y a plus qu'à se laisser porter, vent arrière et grand-voile déployée, sur les eaux de l'Atlantique!



Nous retrouvons avec plaisir le dessin de Franck Bonnet qui nous livre de splendides pages navales, qui sont de loin les plus belles de l'album.

De plus en plus historique, cette BD devient de plus en plus interessante. On savait que Napoléon avait vendu la Louisiane aux Etats-Unis, mais on sait moins les conséquences que la guerre franco-anglaise eut pour l'Amérique, jusque dans les bayous. Notre toujours charmante Artemis est maintenant amie du pirate Jean Laffite et de sa clique, et courtisée par la non moins charmante Catherine, chef pirate associée et belle noire au fort tempérament. Saura-t-elle, en apprenant le métier de pirate, échapper à ses ennemis anglais et à une redoutable prussienne, aussi sadique qu'habile ? Je vous promets une belle ballade dans les bayous, où les crocodiles feraient presque figure de gentils..

"Scénario efficace, dessin vif et travaillé" nous dit le journal "Le Parisien". je confirme en tous points.

Méditerranée, 1804



Les frégates américaines naviguent en Méditerranée pour protéger leurs navires marchands d'attaques de pirates barbaresques.



Mais changement de stratégie, les navires reçoivent une nouvelle mission, faire le siège et bombarder Tripoli.

Ainsi, les Américains entendent marquer cette guerre de leur empreinte, et passer à l'offensive.



Pendant plusieurs jours, et nuits, Tripoli va subir le bombardement intensif de la flotte sans pouvoir leur porter le moindre dégât, tout au plus quelques pertes humaines.



L'opération est un succès, et au moment de devoir rejoindre les États-Unis, l'USS Constitution doit faire route vers Malte pour y effectuer quelques réparations avant de traverser l'Atlantique.



Une chance inespérée pour Pierre -Mary d'y retrouver son oncle, Consul à La Valette, et de mener à bien sa vengeance familiale....



Une superbe série qui nous fait vivre la vie de marin de frégate en temps de guerre de l'intérieur.

Une petite mine d'or d'informations donc, et une histoire qui nous tient en haleine tout au long des trois tomes de cette série.