Une peau. La prison c'est une peau.
On la porte en soi d'avance, en tout petit et comprimé. Et d'un coup ça remonte à la peau, on comprend que sans y penser on l'avait déjà en soi. Comme on préfère se coucher contre un mur, là-bas on retrouve d'instinct la trace d'un reste ancien, une grotte où rien ne vous arrive, où on est protégé.
Une fois que c'est dans la peau, ça s'enlève pas. On se frotte ; on se gratte, on rentre chez soi mais on ne la perd pas.
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