inédits de Manille
inédit 1
pluie de décembre sans saison
on est parti en plein après-midi dans les rues désertées de la
ville
on rêve marcher dans la fraîcheur de ce qui s’enfuirait le
ciel et la terre lourde enfin d’un hiver à venir ou la terre
écrivant au ciel comme un fragile adieu
on rêve cette étreinte mais le ciel est sans déchirure
immuable et lisse ciel sans arrière-pays
et à l’éclat des verts, pourtant lavés d’enfance, à l'éblouissant
feu des fleurs d’hibiscus
manque l’obscure sève que seule éveille la blessure