La beauté du coloris ne consiste pas toujours dans la grande multiplicité des teintes ou leur grande variété, de même que la richesse ne consiste pas à posséder beaucoup, mais à savoir user de ce qu’on a.
Si, dans le courant de votre travail, vous vous apercevez que votre papier, fatigué par le frottement du doigt, refuse de prendre le crayon, il faudra enlever légèrement un peu de son épiderme, soit par l’emploi de la pierre ponce mise à plat, soit avec du papier de verre très fin (00), soit, ce qui nous paraît préférable, avec un morceau de sèche.
Malheureusement, lorsque le papier se trouve dégraissé, la place conserve un inconvénient qui est de goder plus ou moins ; pour remédier à cela il existe un procédé des plus simples, qui est de l’humecter à l’envers avec une éponge fine à l’endroit où il gode, avec de l’eau dans laquelle vous aurez fait dissoudre un peu d’alun ; en séchant, le papier se tendra de nouveau, et l’alun lui aura rendu, en l’encollant, sa qualité primitive.
Le liquide à fixer consistait simplement dans de la colle de Flandre dissoute dans l’eau par moitié, s’appliquant derrière le dessin, à chaud par derrière d’abord, puis après avoir laissé sécher cette première fixation à chaud, on en appliquait une couche par devant avec un large pinceau doux. Cette couche, une fois sèche, à son tour fixait parfaitement la peinture restée mate.
Il est facile de s’assurer de la qualité du papier qu’on veut employer. Il faut étendre sur un ton vigoureux et frotter légèrement avec le doigt, puis, mettre par-dessus un ton plus clair : si ce dernier conserve sa couleur malgré la vigueur de celui qui d’abord a été mis dessous, le papier essayé est convenable.
Pour les tons noirs ou noirâtres qui doivent être fins : mélange de terre de sienne brûlée, d’ocre et d’indigo, comme on le fait par l’aquarelle, et, au lieu d’avoir un ton cru, lourd et discordant, on obtient un ton harmonieux et léger qui jette de la chaleur et du mystère dans les ombres.
Le goût peut s’exercer partout. La science de l’arrangement constitue le goût. Elle est instinctive chez certaines personnes, chez d’autres, elle est le résultat de l’étude et de la réflexion.
Si on voulait lui donner l’aspect d’une peinture à l’huile, il suffisait d’y passer une couche de vernis à tableaux mêlée d’essence de térébenthine par moitié.
Les crayons brisés et usés seront rebroyés avec addition de craie et de lait, ou de gomme adragante, pour en faire des pastels demi durs ou craies d’art.
Beaucoup de gens aiment à faire des collections, achètent des estampes, des aquarelles ou des dessins ; mais fort peu savent les mettre en valeur.