Que l'Arc de Triomphe soit au bout de l'avenue ne me fait ni chaud ni froid. Il est trop loin pour jouer un rôle dans ma vie. Parfois, en sortant du lycée, je jette un coup d'oeil dans sa direction, plus pour voir s'il y a des voitures que pour vérifier s'il est encore là. Cela dit, on le supprimerait, j'agirais. Je rêve d'aller manifester. J'irais, je marcherais, je crierais et je pourrais enfin rentrer à la maison le coeur chaud : j'aurai accompli quelque chose. (p. 9)