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Critiques de François Puget (4)
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Encyclopédie des peintres : Emile Jourdan

Emile Jourdan



Grand peintre, vraiment. Un des rares "régionaux de l'étape" à être reconnu par Gauguin à Pont Aven. Seul maître breton à écumer de son talent la contrée basse-Bretagne à cette époque (je veux bien ouvrir une parenthèse pour Maufra, peintre nantais dont Gauguin appréciait le travail de prospective).



Né à Vannes avec une cuillère d'argent dans la bouche et mort à l'hospice de Quimperlé comme un gueux. Alcoolique les vieux jours venant, bon mais ça c'était couramment répandu chez les bretons qui picolaient autant que les polonais pour alléger leur souffrance dans cette terre rugueuse, du temps où les veuves étaient pléthore : elles se conjuguaient non rarement avec tromperie en feignant de ne voir un retour de manivelle du bon Jésus !..



Il y apporte quoi alors cet Emile Jourdan que personnellement j'admire. C'est quoi sa plus value, comme on dit ? Ben d'abord d'être le rare breton à émerger à Pont-Aven et à y faire haute figure. Franchement, il n'avait pas à trouver incongrue sa présence aux côtés de Gauguin et autres grosses pointures Emile Bernard, Paul Sérusier, Jan Verkade, Gustave Loiseau, Maurice Denis .. Il y apporte enchantement, couleurs vives, précurseur participatif, des vues sur abers étourdissantes, des harmonies à la fois audacieuses et souveraines, une recherche chromatique fort talentueuse, des bleus et des rouges sur des fonds vert rembrandt, parfois le jaune s'en mêlant. Il me semble que sur une toile, on voit même un arc-en-ciel, ce qui n'a rien pour surprendre. Un fort, fort tempérament ce Emile Jourdan, cultivé qui plus est.



Je regrette qu'il n'ait pas cerné davantage ses valeurs, c'eût été prodigieux !



Petite ombre au tableau cependant, ses personnages sont lointains, microscopiques comme des mouches, les scènes en pâtissent. Il n'était pas à l'aise, semble-t-il à souligner la présence humaine dans ses toiles, au combien de caractère : on la sent absente en effet. Sa cohérence dissipera toutefois cette faiblesse, quand il sera pour tout dire dans son élément, peut-être seul avec lui-même !.. Et puis s'il fallait à son crédit considérer les toiles de Monet jusqu'en 1870, c'eût été dérisoire aussi. Il ne faut donc pas mélanger les périodes ! cela me paraît clair pour Emile Jourdan.



Il semble que tant qu'il a été dans une forme de douceur irresponsable de la vie, étant à peine capable de faire vivre sa famille d'ailleurs, et vivant aux crochets de sa mère fortunée, sa production est moyenne. Pour une fois je vais donner raison à ceux qui pensent que pour créer, il faut souffrir. Dans les années 1910, éjecté de sa location à Pont Aven, allant en bohème de village en village, c'est là que le grand peintre Emile Jourdan émerge. Des amis locaux vont tour à tour l'héberger, lui offrir le gîte et le couvert, sa petite famille l'abandonnant dans ces conditions, lit-on dans sa bio. En fait c'est plutôt lui qui l'abandonne ! Des lors, à part quelques éclaircies passagères à travers quelques mains généreuses et mécènes qui viennent à son secours, dont il ne sut vraiment tirer profit pour se remettre en selle, la pauvreté et l'alcoolisme vont avoir raison de lui et emporter son caractère indépendant et ombrageux, ombrageux comme les ciels côtiers du sud breton que l'on retrouve dans ses toiles qu'il hisse farouchement au sommet de son art avec une fierté bretonne.



En décembre 2021, soit 110 ans après la mort de l'artiste breton, je ne sais pas si le Musée de Pont-Aven avec sa nouvelle figure retouchée consacrera quelque chose à ce rare personnage du cru haut en couleur. Je suis sûr en tout cas que Gauguin là où il est lui fera un petit coucou de sa main si exigeante et puissante, de niveau cosmique.





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Yachting : Histoire des yachts en fer (Nant..

Ouvrage assez spécialisé... qui intéressera donc surtout les... "amateurs connaisseurs (d'où sans doute l'absence de lexique des termes nautiques. et la longue série de comptes-rendus détaillés des résultats de régates, rébarbatif pour un non spécialiste.) mais pas seulement car il évoque un aspect de Nantes, de l'Erdre, de la Loire et de ses alentours : l'activité de régates, par des hommes, souvent des industriels, fortunés et amateurs de beaux voiliers. Certains d'entre eux pouvaient être aussi semble-t-il des propriétaires de chantiers navals. François Puget est un spécialiste - sinon LE spécialiste - de l'histoire de la voile, de la plaisance, en Bretagne. Il a eu plusieurs livres publiés sur le sujet.

L'aspect de l'ouvrage est agréable, la typographie est claire voire élégante (1 seule erreur de typo relevée, pas 34 - 2 mots attachés..), les illustrations sont abondantes et relativement intéressantes (surtout les photos je trouve, les fusains, omniprésents, de Mr Leduc étant, selon moi, pas si esthétiques, mais l'auteur a mis ce qu'il avait sous la main et son travail de recherches a duré une trentaine d'années ! années). Le format du livre, relativement modeste, est suffisant au regard de la qualité des illustrations (pas nécessaire de faire plus grand). Dommage néanmoins que quelques photos soient coupées - non-visibles entièrement - par le milieu du livre (je préfèrerais tourner le livre et regarder une grande photo sur une seule plage, mais ça n'engage que moi. Une carte de la région concernée - en gros, de Sucé à l'estuaire de la Loire - aurait été un plus).

L'organisation du livre me semble plutôt pas mal, même s'il y a quelques répétitions, redites.. et que le véritable début du traitement du sujet ne semble commencer qu'à la page 58 (une sorte de faux départ, avant, qui brosse un portrait plutôt général du sujet).

En résumé, un ouvrage pour les amateurs spécialistes des beaux voiliers en fer de régates du temps passé, ouvrage plutôt bien fait et agréable à lire.
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Yachting : Histoire des yachts en fer (Nant..

Merci à Babelio et à Locus Solus pour l’envoi de l’ouvrage dans le cadre de l’opération “ Masse Critique “ .



Le format choisi est bien adapté pour une prise en main agréable et une bonne appréciation du texte et de l’iconographie .

La police de caractères utilisée ( Fleischmann ) est un régal pour les yeux et l’ interligne proposé donne une vision aérée de l’ensemble des pages .

Ces précisions , parce que c’est rare d’avoir une édition si soignée de nos jours .

Le fond compte mais la forme a une importance notable quand on aime les livres.



Cet album traite d’abord de l’ histoire des yachts en fer de 1850 à 1902, mais il va bien au-delà, car on y découvre les différentes compétitions et activités nautiques de l’époque dans la ville de Nantes et ses environs.



Tout lecteur qui s’intéresse à la voile de plaisance ou à l’ histoire de cette cité liée à la mer, trouvera dans cet ouvrage de quoi satisfaire sa curiosité .Dates et détails des courses, montant des prix aux vainqueurs, noms des gagnants, histoire des constructeurs, tout ou presque est recensé dans cette véritable encyclopédie .



Les documents présentés ( Photos, Gravures, Peintures, Plan, Affiches … ) agrémentent par leur qualité le travail exhaustif fourni par François Puget .



C’est un livre sur le patrimoine : celui de la plaisance à voile mais aussi celui de Nantes avec son activité portuaire fournie et ses chantiers de construction navale .



Même le Belem, célèbre Trois-mâts connu de tous les français, fierté de nombreux rassemblements nautiques internationaux est présenté dans ce livre. Il a une coque en fer et a été construit à Saint Nazaire , à quelques kilomètres de Nantes .



Ouvrage de qualité à tous points de vue !

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Yachting : Histoire des yachts en fer (Nant..

Ecrite par François Puget, éditée par Locus Solus, cette monographie érudite sur un moment particulier des débuts de la plaisance en France nous raconte une double histoire.

Celle de voiliers de plaisance en fer à Nantes, au moment où s’y construisaient et armaient par douzaines les derniers grands voiliers français de charge au long cours ; un vrai point d’orgue avant la disparition de la voile marchande, tuée par la guerre, la vapeur, et les coûts salariaux.

Armateurs, architectes, ingénieurs, compagnons des chantiers se passionnaient pour les innovations permises par le progrès des techniques de construction métallique. Ils les ont mises au service d’une pratique sportive nouvelle, régater à la voile, née dans les clubs d’aviron, alimentée par l’influence britannique et la pratique des régates en Seine, de Meulan au Havre.

L’auteur marque l’influence de l’innovation apportée d’Amérique dans le dessin des yachts, après l’événement de la venue de la goélette America. Ont suivi les dériveurs à fond plat, les catboats, les lignes opposées à la tradition anglaise « tête de morue et queue de maquereau », avec le maitre bau reporté très en arrière, les avants pincés, les tableaux larges et les formes très porteuses. L’histoire de la plaisance est alors marquée par la lutte de la tradition anglaise et ses dictats de jauge pour contrer les ruptures de performance nées de l’innovation.

On en revivra un épisode à partir de la victoire de Pen Duick II dans l’Ostar, quand déplacement léger, contreplaqué et bouchain vif ont montré qu’ils n’étaient pas réservés aux sharpies et qu’ils pouvaient l’emporter en traversée sur le classique bordé bois lesté en formes.

Une innovation de l’époque s’est marquée trop précoce : la construction en aluminium, quand les ravages de la corrosion galvanique étaient encore mal mesurés, qui ont détruit des coques en deux ou trois ans.

En parallèle à l’histoire de la technique, conception, matériaux, construction, l’auteur nous raconte et illustre celle des compétitions, à partir d’articles de presse de l’époque et diverses archives, de clubs ou de familles. Le détail des palmarès a peu d’intérêt, sinon celui d’informer sur les loisirs d’une classe d’entrepreneurs locaux.

Les images sont splendides, des bonheurs de photographes, des lignes de tonture, des courbes de voilure, des mouvements, des ciels, des lumières dont on comprend combien Caillebotte, Boudin, Monet ont pu s’en éprendre.

Un regret, celui de ne rien lire, dans ce beau travail de recherche, d’écriture et d’édition, sur les hommes qui manœuvraient ces bateaux ; le plus souvent marins professionnels de père en fils au service d’un patron, issus de familles de la côte bretonne, ils auraient mérité un éclairage sur leur histoire et la pratique de leur métier.

Trois bateaux ont échappé à la destruction, dont Viviane, devenue objet muséographique à Douarnenez. Quand on la voit, on ne peut s’empêcher de rêver la voir reprendre vie et courir sous voiles en Baie.



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