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3.32/5 (sur 17 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 16/08/1644
Mort(e) à : Paris , le 02/10/1724
Biographie :

Petit-fils d’un receveur général des finances de Caen originaire de Balleroy en Normandie, fils d’un conseiller d’État, intendant du Languedoc, chancelier de Gaston d'Orléans et d’une intime de Marie de Gonzague, reine de Pologne qui l’habille en fille jusqu’à l’âge de dix-huit ans pour satisfaire aux caprices de Monsieur, frère de Louis XIV.

C'est ainsi qu'il est poussé, tout jeune, à la fois à se détourner de la vie militaire et à faire sa cour au futur cardinal de Bouillon, son contemporain, dont il restera l'ami.

Après être apparu, durant une courte période, habillé en homme, il reprend le costume féminin et réside, avec les encouragements de son curé et l’approbation de son évêque, dans une demeure du quartier Saint-Médard, sous le nom de « Mme de Sancy » jusqu’à ce que le duc de Montausier lui en fasse publiquement le reproche à l’Opéra.

Il se retire alors en province à Bourges où il se fait passer pour une riche veuve sous le nom de « comtesse des Barres » et séduit sous ce costume filles de bonne famille et comédiennes – y compris les actrices Montfleury et Mondory – dont une qu’il fait tomber enceinte avant de la marier au comédien du Rosan, toutes aventures qu’il a rapportées dans ses Mémoires de l’abbé de Choisy habillé en femme.

En 1685, il accompagne, comme "coadjuteur", le chevalier de Chaumont dans une mission au Siam. Il y est ordonné prêtre. Il raconte son périple dans un très vivant Journal de voyage au Siam. Il reçoit, à son retour en France, le bénéfice du prieuré de Saint-Benoît-du-Sault en 1689 et du doyenné de la cathédrale de Bayeux en 1697. Reçu à l’Académie française en 1687, il collabore avec Charles Perrault à la rédaction des Opuscules sur la langue française.
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Source : www.biographie.net
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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Elle vivait dans une innocence merveilleuse et ne soupçonnait pas seulement qu'elle pût être autre qu'une fille. On l'appelait dans la province la belle Mariane. Tous les petits gentilshommes voisins, qui la regardaient comme une grande héritière, lui venaient faire la cour. Elle les écoutait tous et répondait à leurs galanteries avec beaucoup de liberté d'esprit. "Mon cœur", disait-elle un soir à sa mère, "n'est pas fait pour des provinciaux ; et si je les reçois bien, c'est que je veux plaire à tout le monde. - Prenez garde, mon enfant, lui dit la marquise, que vous parlez comme une coquette. - Ah ! Maman, laissez-les faire, reprenait-elle. Qu'ils m'aiment tant qu'ils voudront, que vous importe, pourvu que je ne les aime pas ?"
La marquise se réjouissait extrêmement de l'entendre parler et lui donnait toute liberté avec ces jeunes gens qui, d'ailleurs, ne sortaient jamais du respect. Elle savait le fond des choses et ne craignait point de suite.
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Gardez-vous-en bien, lui dis-je, je veux bien être belle parmi vous, mais je ne vais dans la ville, parée comme je suis, que le moins qu'il m'est possible ; le monde est si méchant, et c'est une chose si rare de voir un homme souhaiter d'être femme, qu'on est exposé souvent à de mauvaises plaisanteries.
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J'allais au Palais-Royal toutes les fois que Monsieur était à Paris ; il me faisait mille amitiés parce que nos inclinations étaient pareilles ; il eût bien souhaité pouvoir s'habiller aussi en femme ; mais il n'osait, à cause de sa dignité (Les princes sont emprisonnés dans leur grandeur) ; il mettait le soir des cornettes, des pendants d'oreilles et des mouches, et se contemplait dans les miroirs.
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[...] ... [Ma mère] m'avait eu à quarante ans passés ; et comme elle voulait absolument encore être belle, un enfant de huit à neuf ans qu'elle menait partout la faisait paraître encore plus jeune. On m'habillait en fille toutes les fois que le petit Monsieur [Philippe, frère cadet de Louis XIV] venait au logis, et il y venait au moins deux à trois fois la semaine. J'avais les oreilles percées, des diamants, des mouches, et toutes les autres petites afféteries auxquelles on s'accoutume fort aisément, et dont on se défait fort difficilement. Monsieur, qui aimait aussi tout cela, me faisait toujours cent amitiés. Dès qu'il arrivait, suivi des nièces du cardinal Mazarin et de quelques filles de la Reine, on le mettait à sa toilette, on le coiffait. Il avait un corps [= corset] pour conserver sa taille (ce corps était en broderie) : on lui ôtait son justaucorps, pour lui mettre des manteaux de femmes et des jupes ; et tout cela se faisait, dit-on, par l'ordre du cardinal, de peur qu'il ne fît de la peine au Roi, comme Gaston [Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII] avait fait à Louis XIII. Mais la nature a été la plus forte en lui : quand il a fallu se battre, il s'est montré du sang de France, et a gagné des batailles ; je l'ai vu, pendant des campagnes entières, quinze heures à cheval, en suivant les ordres du Roi, exposant toute sa beauté à un soleil qui ne l'épargnait pas. (4) Quand Monsieur était habillé et paré, on jouait à la petite prime (c'était le jeu à la mode), et sur les sept heures, on apportait la collation, mais il ne paraissait point de valets ; j'allais à la porte de la chambre quérir les plats, et les mettais sur des guéridons autour de la table ; je donnais à boire, dont j'étais assez payé par quelques baisers au front, dont ces dames m'honoraient. ... [...]
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[...] ... Cependant, le cardinal se sentait défaillir à vue d'oeil. Ses douleurs, qui étaient souvent fort aiguës, en minant son corps n'attaquaient pas son esprit ; il l'eut toujours gai, et tourné vers la plaisanterie : et sur ce que Brayer, qui avait la conversation fort agréable, lui dit, en causant et sans songer à rien, qu'il paraissait une comète (1), il se l'appliqua aussitôt et, en s'humiliant en en acceptant l'augure : "La comète me fait trop d'honnour." (2) Il mourut enfin, moins chrétien que philosophe, avec une constance admirable, et avec une tranquillité qui lui venait, à ce qu'il disait lui-même, de l'innocence de sa vie passée. Il mourut dans la vision de se faire pape ; et c'était peut-être dans cette pensée qu'il ne s'était jamais voulu naturaliser français. (3)

(1) : la tradition astrologique veut que l'apparition de comètes dans le ciel soit la marque de la mort ou de la naissance d'une personnalité, ou encore de l'arrivée d'un fléau (comme les épidémies mortelles, par exemple, ou les guerres). Il est normal que Mazarin ait interprété celle-ci comme annonçant son proche décès.

(2) : Mme de Sévigné rapporte elle aussi le bon mot du cardinal.

(3) : depuis que la papauté avait regagné Rome, les candidats français au trône de Pierre étaient plutôt mal vus : les Italiens se rappelaient trop bien comment le roi de France Philippe le Bel avait transporté la papauté en Avignon, où elle devait résider plusieurs siècles ...
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C’est une étrange chose qu’une habitude d’enfance, il est impossible de s’en défaire : ma mère, presque en naissant, m’a accoutumé aux habillements des femmes ; j’ai continué à m’en servir dans ma jeunesse ; j’ai joué la comédie cinq mois durant sur le théâtre d’une grande ville, comme une fille ; tout le monde y était trompé.J"avais des amants à qui j'accordais de petites faveurs ,fort réservé sur les grandes:on parlait de ma sagesse.Je jouissais du plus grand plaisir qu’on puisse goûter en cette vie.
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Choisy mourut octogénaire, le 2 octobre 1724. Le légataire de ses papiers, son ami le marquis d'Argenson, nous a laissé de lui ce portrait sans flatterie :
"Il faut que je convienne que ce n'était pas un homme fort estimable : son âme était faible, et il avait bien plus l'esprit de société que celui de conduite. Mais il parvint à être de l'Académie, et à se faire une sorte de réputation, dans cette compagnie, parce qu'il parlait et écrivait bien. D'ailleurs il n'a paru ni digne d'être évêque, ni d'être employé dans aucune affaire importante.
Il se sentait toujours de l'éducation efféminée qu'il avait reçue ; et n'étant plus d'âge à s'habiller en femme, il ne s'est jamais trouvé capable de penser en homme."
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Pour moi j'avais une fort belle robe, bien coiffée, une collier de perle, des pendants d'oreilles de rubis : ils étaient faux, mais on les croyait fins : le moyen de croire que madame la comtesse qui avait tant de pierreries, en voulût porter de fausses ? 
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(...) La mort du cardinal fit plaisir au petit peuple, qui croit toujours gagner au changement. Il avait fait la paix, et avait promis des merveilles ; mais ce n'était que des paroles d'un ministre italien. Les impôts n'étaient point diminués et, sous le prétexte spécieux de rétablir les finances, les choses allaient leur train ordinaire. On ne voyait que spectacles publics, ballets mêlés de musique, carrousels, feux d'artifice. La cour était dans la magnificence extérieure ; toute la misère était au-dedans. On voyait bien les fleurs de la paix, mais on n'en avait point encore goûté les fruits. ... [...]
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J'étais coiffée avec mes cheveux noirs à grosses boucles, mes grands pendants d'oreilles de diamants, une douzaine de mouches, un collier de perles fausses plus belles que les fines, et d'ailleurs, en me voyant tant de pierreries, on n'eût jamais cru que j'eusse voulu porter rien de faux.
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