Ca va vite. Lisbonne brûle. Le Français suit la progression de l'incendie depuis ce matin. Il dormait dans sa pension, Rua do Ouro. Un ronflement dehors, il a tiré les rideaux. Il aurait dû faire jour, déjà, en plein été, pas ce brouillard gris, presque bleu, le 25 août 1988. A travers le gris bleuté, de l'autre côté de la rue, il a deviné du rouge, du jaune, l'arrière des grands magasins Grandella. Les couleurs grimpaient les étages, à toute allure, un vieux magasin, des boiseries, des réserves de tissu, de lingerie, ça va vite.