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Critiques de Françoise Collin (5)
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Maurice Blanchot et la question de l'écriture

Ouvrage très intéressant et dense sur ce philosophe différent qu'était Maurice Blanchot.
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Un héritage sans testament

Une philosophe belge qui pense le féminisme. Deux grands axes ici : la continuité des luttes féministes et les femmes dans l'histoire.



Que devons nous garder des aspirations et combats de nos prédécesseuses ? Faut-il nous baser sur leurs revendications et leurs acquis ou faire table rase et mener notre propre barque ? Existe-t-il un conflit générationnel au sein du mouvement féministes ?



Une premier salve d'interrogations qui pose la question de l'héritage.



Deuxième partie : quelle est la place de la femme dans l'histoire ? Comment se fait-il qu'elle soit si peu présente ? Faut-il imposer des figures féminines dans cette grande histoire ? A quel prix ?



Françoise Collin interroge nos certitudes et amène ses arguments avec intelligences. J'aurais tendance à dire qu'elle a du influencer Federici mais il s'agit peut être juste de constatations communes ?
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Parcours féministes

J’avais été frappé, en lisant la précédente édition de ce livre, de l’ouverture, du champ des questions toujours reformulées par Françoise Collin. L’auteure fait indéniablement partie de celles et ceux qui « vous donnent la mesure du possible » comme l’écrit Rosi Braidotti. Celle-ci indique aussi que Françoise Collin « visait l’essentiel : saisir la polyvalence, la complexité des mots et des choses et de ce qui passe entre eux, c’est-à-dire la possibilité infinie du sens ».



Le titre du texte de Mara Montanaro est non seulement un beau femmage (je reprends le terme utilisé par Sylvia Duverger sur son blog http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/) mais me semble adéquat aux textes qui suivent, « Agir/écrire sans que le mot fin soit jamais prononcé : le féminisme insurrectionnel de Françoise Collin ». Mara Montanaro insiste sur la place des Cahiers du Grif créés par l’auteure et son intention première « de mettre méthodiquement en doute le savoir auquel s’adosse la domination masculine en faisant place aux témoignages de femmes de toutes conditions et de toutes origines… ». Il s’agissait aussi de « dessiner le paysage de la liberté, préparer les conditions de l’insurrection, préférer la déconstruction à l’institution »…



Dans un premier texte, « Ceci n’est pas une thèse », Françoise Collin revient sur le féminisme, le bien nommé « mouvement des femmes ». Elle parle aussi de « parcours à deux voix et à deux regards », de ce parcours « il commence et il s’interrompt sans s’achever, laissant derrière lui des terrains en friche », ouvert au recommencement des lectrices et des lecteurs.



Le livre est en effet à deux voix, pas un simple entretien. Deux voix et des questions. « Mais penser, est-ce répondre à des questions ? Ne serait-ce pas plutôt toujours reformuler les questions elles-mêmes, en déplacer les termes et les enchaîner autrement ? ».



Ce parcours féministe ne saurait ni être résumé. Donc, une « lecture » partielle et partiale.



Envol. Le féminisme, une « nouvelle socialité inventive des femmes », la pluralité et le conflit, « un espace de pensée et d’action centré sur la transformation des rapports entre les sexes », la contestation de ce qui est présenté comme « invariant », la remise en cause d’une construction hiérarchique, « Nous allons non vers ce qui est déjà mais vers ce qui n’est pas encore »…



« Le privé est politique ». Le privé et le public, avoir une chambre à soi, circuler « sous les regards et les interpellations intempestives des hommes », être auteure, les violences, « c’est l’espace public tout entier qui est balisé par la menace des violences à l’encontre des femmes, plaçant ainsi leur liberté sous condition », les violences internes aux couples et « la difficulté des femmes à s’arracher à un lien menaçant », la politisation libératrice non réductible à la judiciarisation, prendre en compte la complexité et les contradictions, « la loi vient corriger la force, mais elle vient aussi la ratifier », visibiliser l’importance du travail domestique par des chiffres, la vie domestique aussi comme « organisation du sensible », ne pas reconditionner les catégories, redéfinir un monde commun…



« Mon corps est à moi ». Avortement, contraception. Derrière une revendication, « c’est toute une structure des rapports sociaux qui était visée », La parenté, l’adoption, le statut de la compagne de celle qui met l’enfant au monde, des gays et « la mise au travail d’un corps de femme », la reprise en main de la génération « par le pouvoir scientifique, c’est-à-dire, en un sens, par la domination masculine », le corps-machine, les réactions défensives camouflées « sous les formes de la scientificité ou de la morale », la performance comme norme d’évaluation sexuelle, la prostitution et l’absence d’interrogation des hommes sur eux-mêmes, la domination réassurée, « je pense que la prostitution, et son développement actuel, est pour les hommes, qu’ils y recourent ou pas, un phénomène compensatoire de réassurance de soi qui fait obstacle au processus de reconnaissances des femmes que le mouvement féministe a réalisé et qu’il ont dû accepter par ailleurs », l’hétérosexualité, « Le problème spécifique de l’hétérosexualité est qu’elle se greffe sur la division sociale hiérarchique entre hommes et femmes, qu’elle s’inscrit dans son pli, dans une structure qui est l’objet de notre réflexion et de notre action politique transformatrice. Mais une révolution n’est pas une éradication du désir », le respect du corps, le narcissisme, la libération qui ne peut se faire sous contrainte…



« A travail égal, salaire égal ». Une culture séculaire, « Il s’agit en effet de revendiquer l’égalité tout en appelant un autre monde que seule l’égalité peut cependant permettre d’espérer », investissement personnel et part de plaisir, la persistance des discriminations, des structures sédimentées par une longue histoire, le leurre du temps partiel, égalité et mêmeté, la construction de la notion de chômage…



Un peu de théorie. « Dans le langage courant, en effet, « le sexe » ce sont les femmes », la tradition rationaliste pensant « l’égalité non comme l’égalité des différents, mais comme l’égalité des mêmes », l’économie de la matérialité corporelle, « contester que le modèle masculin soit le seul modèle humain », la politique, « une action affrontée à la contingence du présent », l’égalité et la pluralité, « L’égalité repose sur la pluralité et non pas sur l’identité », le différentialisme, Luce Irigaray, « Comment sortir de la position de dominée sans s’aligner sur la position « unaire » du dominant ? », ne pas laisser in-interrogées les dissymétrie « dans l’ordre du pouvoir », Hannah Arendt, Jacques Derrida, l’expérience contrainte d’une moitié de l’humanité « identifiée comme « les femmes » et marginalisée », sous l’égalité formelle acquise, la recomposition des « modalités sournoises d’inégalité »…



L’empire des signes. « L’espace symbolique, le façonnement des formes et des représentations qui structurent notre imaginaire, est presque exclusivement le fait des hommes », l’art comme exercice de la liberté, s’autoriser soi-même, « l’étrange complexité de la libération des femmes : il faut la libération pour être libre mais il faut être libre pour se libérer », l’effacement dans l’histoire, l’esthétisation des corps juvéniles, Jeanne Dielman, l’usage sexué de la langue, le personnage médiatique « toujours blanc-blanc »…



Le vent de la pensée. Hannah Arendt, ouvrir des champs insoupçonnés, les rapports entre les sexes, le féminisme, « une politique de l’acte aventureux, de la prise de risques, de l’avancée sans modèle préalable et sans garanties »…



Nos ami.es, nos allié.es. Un mouvement polymorphe, mouvement gay et féminisme, la reconnaissance des femmes comme « sujets sociaux et politiques », le commun ne peut « faire l’économie des différences et des divergences, ni même des conflits »…



Post-scriptum. La terre promise. L’instrumentalisation du féminisme au service de l’occidentalocentrisme, les acquis, la réinscription des problématiques dans de nouveaux contextes, « les femmes fournissent les deux tiers des heures totales travaillées et ne reçoivent que 10% du revenu mondial »…



J’ai volontairement laissé de coté les points de désaccord. Une invitation à penser, à reprendre toujours et encore, à ne pas se satisfaire de l’inégalité mouvante et toujours réellement existante. « Mon rôle, dans la deuxième partie de ma vie, est de contribuer à penser, de provoquer des éclaircies, de formuler des mises en garde, d’interroger des évidences, d’éviter des impasses, d’indiquer des risques, plutôt que de définir les solutions, même si je prends parti dans les débats qui polarisent la réflexion et l’action tels qu’ils se formulent sur la scène qui est aujourd’hui la mienne. Il m’importe surtout de relancer le dialogue ».
Lien : https://entreleslignesentrel..
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On dirait une ville ; Suivi de Chronique d'..

Françoise Collin est philosophe, et navigue entre écriture et engagement féministe.

Elle vit aujourd'hui à Paris, ville qui l'a inspirée pour cet ouvrage poétique...





Par petites touches impressionistes, elle nous guide ici à sa suite dans une vie qui se cherche et parfois se trouve, au hasard des jours, des rencontres et des instants volés à la lumière de l'été (voir "chronique d'un été").



Dès les premières phrases de On dirait une ville, j'ai entendu une voix, j'ai imaginé les mots de l'auteur exprimés sur une scène... Est-ce la preuve d'une grande qualité d'écriture ? Je n'en sais réellement rien. C'est il me semble pour le moins la preuve d'une lecture très agréable.



Dans la prose de Françoise Collin, il y a donc de la poésie mais aussi de la matière orale, théâtrale, et cela est très doux à imaginer, et à lire.

Des personnages de toutes sortes entrent et sortent sur la scène de ses écrits et nous les regardons naviguer, nous donner quelques leçons de vie, furtives, puis disparaître en fin de page...



Il faut bien le dire, on a envie d'attraper son crayon et de noter quelques passages, pour le souvenir, pour les partager plus tard...et on se dit que c'est bête, autant garder le livre sous la main.



Des extraits, brefs, pour en attraper un peu le son, vous aussi...



"route à suivre dit un panneau fléché au bout de la piste sur le vide

.

on dirait une ville, c'est un cimetière. On dirait un chant et c'est la dernière note d'un soupir. On dirait une montagne, c'est un mirage

.

celui qui faisait tinter les clés du monde s'en est allé, l'oreille sourde. Les laboureurs de sables ont pris la fuite abandonnant leur moisson de gris"



"c'est sur l'autre façade que tape le soleil, sur l'autre rive que quelqu'un se lève, en d'autres temps que se noue le récit, en d'autres cieux que courent les nuages"



"femme assise à son miroir

femme assise à son écran



une vie de queue de cerise"



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On dirait une ville ; Suivi de Chronique d'..

Dans son recueil de poèmes “On dirait une ville“, Françoise Collin nous emmène dans un univers tout en contraste, où les villes sont des cimetières, où l’ange, comme l’oiseau, sont des charognards, où sous chaque vivant, il y a un mort, et où le grand curateur, celui qui fait tinter les clés du monde, comme elle l’appelle, ne remplit pas toujours ses fonctions d’ordonner le chaos, parfois, souvent, s’en va.



Lire la suite : c'est sur mon blog :

http://naturewriting.wordpress.com/2008/07/20/on-dirait-une-ville-cest-un-cimetiere/
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