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Citation de 2605


MARIE
Je te connais, tu sais. Moi, tu comprends, la vie, je m’y suis toujours cramponnée. Ma nature. Toi, c’est la glissade. Toute petite déjà, tu avais ça,. Pas jolie, non, mais si légère. C’était mon rêve, alors, pouvoir glisser. Je n’ai compris qu’après, que pour moi, l’amour par exemple, c’était peser, prendre, s’attarder, des mots lourds, des mots d’affaire. Ah ! Je t’ai enviée.

VALENTINE
J’ai trop glissé, tu sais, j’ai dérapé.

MARIE
Peut-être. Mais toi, à dix ans, dans le jardin, avec le chat rayé, c’était la poésie, Valentine. Que tu m’attendrissais d’ailleurs ! J’ai été mère, par toi, à quinze ans.

VALENTINE
On s’amusait bien.

MARIE
Quand tu avais dix ans, j’en avais dix-huit. La vie me touchait déjà. J’entendais déjà le souffle des hommes, j’avais déjà envie de certains, horreur des autres. Je quittais le jardin déjà. Et quand je m’en allais à un rendez-vous, je me retournais pour te voir, sur la balançoire. Ça me fendait le cœur. Tu étais l’enfance, Valentine.
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