C'est fantastique, la propension de notre époque à ratiociner . Ça en devient beau, comme un robinet qui coule.
J'admire ces gens-là. Comme j'admire les culturistes, ces masses de muscles qui se donnent des airs antiques sur les podiums. Il y a un culturisme des cordes vocales et de la parole. Chaque matin, j'écoute un de ces champions, sans prêter la poindre attention à ses propos. J'écoute seulement la musique. Un débit formidable. Il fonce en tête de course, prononce plus de mots en une minute que je n'en prononce en un mois. Je l'écoute depuis dix ans au moins et, tous les ans, il fait des progrès, il augmente sa vitesse, il améliore sa diction qui était déjà excellente au début. Jusqu'à où veut-il aller ?