C'est Varian Fry, un Américain résidant à Marseille, qui organisa le passage de Cohen à l'étranger. Fry était le représentant d'une organisation basée à New York, l'Emergency Rescue Comittee, enregistrée en France sous le nom de Centre de secours américain. Cette association privée qui venait en aide aux artistes et aux intellectuels européens, dont beaucoup de juifs, permit à nombre d'entre eux de fuir la France occupée. Parmi les personnes alors secourues, on compte Marc Chagall, Max Ernst, Hannah Arendt, Jean Arp ou encore Marcel Duchamp.
Ils avaient souvent recours à des instituteurs suisses qui transportaient l'argent liquide dans leurs sacs à dos au cours d'excursions dans la montagne, près de la frontière. D'autres fonds voyageaient cachés dans des planches de voiture, dans des tubes de cadre de vélo, et même dans des soutiens-gorges.
Mais en dépit de récompenses de plus en plus fortes, les Allemands trouvèrent relativement peu de Français pour accepter de vendre des gamins. Aucun des enfants cachés par le réseau Marcel ne fut arrêté à la suite d'une dénonciation contre récompense.
Les Allemands offrirent d'abord une récompense pour toute information sur les lieux où l'on cachait des enfants juifs. Les dénonciations se faisait trop rares, il fallut augmenter la récompense.
Penitenti révéla à Moussa qu'il avait vu des soldats SS aligner des enfants contre un mur et les abattre à la mitrailleuse.
Lui terminait sa thèse, elle sortait tout juste de la faculté de médecine. Mais ce jeune couple juif dans la France occupée ne possédait rien: ni argent, ni appui, ni protection,. Pour Moussa Abadi, originaire de Syrie et Odette Rosenstock, sa compagne française, le seul moyen de transport était une bicyclette empruntée, leurs repas se résumaient souvent à un oeuf dur, et une cigarette fumée à deux relevait du produit de luxe. Pourtant, aussi improbable que cela puisse paraître, ce sont ces deux-là qui se dressèrent contre l'occupant. Au péril de leur vie, ils se consacrèrent au sauvetage d'enfants menacés d'être envoyés dans les chambres à gaz.