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Citation de enkidu_


On croit souvent que le « péché » est une invention judéo-chrétienne ; que c’est la révélation biblique qui a lié la notion d’impureté à l’acte sexuel. Assurément, opposer la liberté des mœurs de la société païenne à la morale répressive du christianisme est une tentation ; mais au risque de chagriner ceux qui se forment une image idyllique du paganisme gréco-latin, je dois préciser que la vérité est plus complexe.

Ce n’est pas Saint Paul, c’est Plutarque qui, commentant deux vers d’Hésiode, parle de « l’impureté qui est attachée au coït » ; dans son Caton l’Ancien, Cicéron explique qu’un des principaux mérites de la vieillesse est de nous délivrer des plaisirs vénériens, qui sont la part la plus condamnable de l’adolescence, quod est in adulescentia vitiosissimum ; Sénèque condamne le libertinage en des termes que ne désavoueraient pas les Pères de l’Église ; les historiens latins sont farcis d’exemples d’un moralisme sexuel qui laisse loin derrière lui les exigences de la vertu chrétienne. C’est ainsi que dans ses Faits et paroles mémorables, Valère Maxime, après une invocation à la chasteté, raconte, en l’approuvant, comment P. Maenius fit mettre à mort un garçon qu’il avait surpris en train d’embrasser sa fille, afin que celle-ci comprît qu’elle devait conserver pour son époux « non seulement la fleur de sa virginité, mais les prémices mêmes de ses baisers » ; Valère Maxime fait également l’éloge de Cernius et de Vibenius qui châtrèrent les amants de leurs femmes ; et l’on peut voir chez Tite-Live que la découverte du scandale des Bacchanales, cet ancêtre de nos ballets roses et bleus, entraîna la mort de plusieurs milliers de personnes, ce qui prouve d’abondance que ce n’était point être en repos que d’être libertin en 186 avant Jésus-Christ. (II)
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