En pleine tête …
En pleine tête soudain, le coup claque raide. Sec
et cinglant. Une douleur aigüe s’insinue
jusqu’au profond de l’antre où tu te réfugies
dans ton obscurité et vous force à sortir, ton
attirail de pacotille et toi.
Ébahi tu chancelles mais tu ne tom pas. Et
même tu te défends tant la surprise est grande.
Pied à pied pour commencer. Une nouveau coup
moins franc, plus méchant. Il te tord et t’abaisse.
Tu ploies. Courbé à toucher terre tu ne veux rien
céder, rien entendre et, cramponné à tes sécurités
dans le désert des apparences, tu organises ta défense.
Le coup suivant s’abat et te terrasse. L’ombre de
ta disparition passe sur toi. Révolte. On ne
disparaît pas ainsi sans raison. Tu te mets à
ramper au hasard des pistes, reniflant le sol.
Avec ton mal qui s’active, des jours et des jours
souffrant, désemparé, tu te traînes tel un vieux
crabe en dérive sur les chemins de nulle part.
La griffe pointue du temps…
La griffe pointue du temps
nous gratte à la tête.
Temps vorace
grignoteur de cervelle
il ronge, creuse, déracine,
emporte
où l’on ne veut aller
et broie.
Sournoise lutte…
Sournoise lutte
entre l’homme et le temps
surprenant attelage
fuyant
comme en déroute
vers une éternité
éparpillée dans la distance.
Chacun tirant de son côté.