AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Georges Bensoussan (20)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Les Origines du conflit israélo-arabe



Le conflit Israélo-Arabe : sujet hautement conflictuel. Discussions hautement polarisées, débat difficile.



Un rappel des origines historiques de ce conflit est indispensable pour ceux qui veulent débattre (ou découdre) - la plupart de ceux qui en parlent ignorent l'historique ou, pire, font semblant de l'ignorer ou, encore pire, le relativisent.



Je connaissais déjà une partie de l'histoire mais j'ai beaucoup appris. Pour un ouvrage "Que sais-je ?", c'est un contenu très dense : 120 pages en petites lettres. A mon avis, il manque quelques informations difficile de les ajouter dans un si petit espace, ce qui a sûrement fait que la période concernée s'arrête en 1950. D'un autre côté, celle limitation à ce qui s'est passé avant 1950, juste après la création de l'État de Israël, est intéressante puisque c'est un tournant dans le conflit.



Des avis neutres n'existent pas et l'auteur est d'origine juive. Inutile de le cacher. Malgré cela, sauf omissions que je ne connais pas, le contenu est très factuel et chiffré. difficilement contestable. Voici l'image très simplifiée que je me fais.



Donc, au début du XXème siècle la Palestine, sous la tutelle de l'Angleterre, était habitée en par des Palestiniens, majoritaires, et des Juifs. Les Juifs ont toujours été en Palestine, même avant l'avenue du Prophète Mahomet.



Une cause de conflit pour les palestiniens, au début du siècle 20, était l'immigration juive, donc le sionisme. Les palestiniens ne souhaitaient courir le risque de devenir minoritaires. Pour les juifs, au delà du souhait de reconstituer leur leur nation, il y avait le souhait de proposer une solution pour les juifs victimes d'antisémitisme et des pogroms surtout dans les pays de l'Est.



Un point qui me semble manquer ou pas assez traité est la création du mouvement Frères Musulmans en 1928 par Hassan Al-Bannah (arrière grand ongle de Tariq Ramadan). Un des buts de ce mouvement est la islamisation complète des territoires où les musulmans sont majoritaires. Ceci impliquait, en ce qui concerne la Palestine, l'expulsion de tous les juifs. L'importance de ceci est que, au moins en partie, ça a changé l'attitude des palestiniens par rapport aux Juifs.



Les années 30 et 40 ont été marqués par des attentats, des massacres et des violences. Le ex-grand mufti de la Palestine, u début des années 40, s'est réfugié en Allemagne et s'est mis d'accord avec Hitler pour que la solution de la question juive en Palestine soit la même qu'en Europe (voir citation). Les Juifs ne l'ont pas oublié et même récemment le premier ministre israélien l'a rappelé.



Ce qui m'a aussi étonné, mais pas tellement, est que quand l'Angleterre a quitté la Palestine, en 1948, l'idée était de partager la Palestine entre les palestiniens et les juifs. Les palestiniens n'ont pas accepté puisque cela reviendrait à reconnaître le droit à Israël de devenir un État. La guerre israélo-arabe de 1948 a été une conséquence de ce refus. Israël est devenu en État et les palestiniens toujours pas.



Il est aussi probablement vrai qu'il fallait trouver une solution à tous les juifs déplacés en Europe, à la fin de la guerre, et qui ne pouvaient pas retourner chez eux, soit parce qu'ils n'avaient plus rien, soit à cause de l'antisémitisme qui existait toujours malgré la fin de la guerre.



On connaît la suite, au moins partiellement. Actuellement il y a le conflit surtout entre Israël et le Hamas du côté palestinien. Le Hamas est un mouvement considéré terroriste créé en 1987 par des membres des Frères Musulmans. Il prône la destruction de l'État d'Israël et l'instauration d'un État islamique palestinien sur tout le territoire de l'ancienne Palestine mandataire, avant de demander « l’établissement d’un État palestinien entièrement souverain et indépendant dans les frontières du 4 juin 1967 (Ligne verte (Israël)), avec Jérusalem pour capitale ». (voir page du Hamas sur Wikipédia).



Personnellement, deux points attirent mon attention. Tout d'abord, si les palestiniens avaient accepté le partage en 1947 la situation aujourd'hui serait peut-être encore conflictuelle mais pas autant. Le deuxième point est que quoi que l'on puisse dire de Israël, tant que le Hamas aura l'objectif de détruire Israël, aucun accord de paix ne sera envisageable. C'est dommage, surtout pour le peuple palestinien.



L'écriture de cette critique a été assez difficile, mais elle représente plus ou moins mon point de vue. C'est un sujet très conflictuel et sensible pour beaucoup. Et, personnellement, je ne généralise pas les objectifs du Hamas à l'ensemble des palestiniens. Je suis convaincu que beaucoup, aussi bien de Palestiniens comme des Juifs, souhaitent voir une cohabitation pacifique dans la région.
Commenter  J’apprécie          2317
Un exil français

Ce livre relate la mise en cause de l'auteur pour des propos tenus dans une émission de France Culture sur l'antisémitisme culturel transmis dans beaucoup de familles maghrébines, ses accusateurs faisant semblant de prendre l'expression "téter avec le lait de sa mère" pour une insinuation de transmission génétique, donc pour l'expression d'un racisme biologique insupportable.

Cette accusation le conduira, de manière étonnante, devant la justice, pour un long procès suivi d'un appel, dont il sortira blanchi dans les deux cas.

Le livre est indispensable à ceux qui veulent se faire une idée de la manière dont, s'appuyant sur la prudence des uns, la lâcheté des autres, toute une classe médiatique et intellectuelle peut se laisser aller à de faux procès, aux conséquences potentiellement dévastatrices pour ceux qui s'y trouvent impliqués, menacés de mort sociale et professionnelle, comme pour la liberté d'expression dans notre pays.
Commenter  J’apprécie          150
Les Origines du conflit israélo-arabe

Que de frustrations chez ceux qui, devant les atrocités du 7 octobre dernier, et les tragédies qui les ont suivies, cherchent à se forger leur propres visions de ce qui a pu conduire à de tels drames humains et à développer leurs propres analyses de ce qui peut susciter de telles haines au point que des individus et des groupes puissent, à nouveau, comme le siècle dernier nous en avait hélas livré quelques exemples, se retrancher avec enthousiasme de l’humanité même !

Car il faut bien reconnaître, tristement, que les média sont d’une aide limitée dans ces efforts de compréhension d’une situation tragique et susceptible d’être peut-être porteuse de davantage encore de tragédies futures, non seulement dans des mondes éloignés, mais éventuellement plus près de nous. Car la dictature de l’immédiat, associée à la culture de l’émotion, certes légitime, conduit tellement d’observateurs, dont on attendrait pourtant davantage, à s’en tenir à des poncifs (colonialisme,..), à des généralités (respect du droit international..), sans en sonder les fondations, la part de vérité, la complexité, les limites.

C’est là où un livre comme celui de Monsieur Bensoussan, paru au début de l’année 2023, donc sans rapport avec ce que nous venons de vivre avec désespoir, apporte des lumières bienvenues, historiques, civilisationnelles, humaines, même si, au fond, les réponses aux questions qui nous taraudent, ne peuvent venir ensuite, sur la base de ces riches informations, que de nous-mêmes.

On y découvre toute la complexité de cette situation où la recherche par le peuple juif d’un foyer national dans une terre qui l’a vu naître et où il n’a cessé de se maintenir au cours des siècles, revenant inlassablement après des massacres et expulsions, dans des endroits aussi étonnants que Gaza, Hébron, ou d’autres endroits où on a parfois l’impression qu’ils ont été toujours absents, se heurte à un refus de sa présence par une partie de la population, souvent manipulée, radicalisée, voire terrorisée par ses extrémistes. On y découvre le rôle joué par des fanatiques, souvent religieux, comme le grand mufti de Jérusalem, leur politique d’anéantissement par l’assassinat des modérés conciliateurs, et de toute solution de compromis, les hésitations parfois criminelles des autorités mandataires britanniques, et la complexité de la situation militaire, mais aussi humaine, durant la guerre qui a anticipé et suivi le départ des anglais et la création de l’État d’Israël, et qui a généré le drame de ces centaines de milliers de réfugiés, maintenus ensuite dans ce statut de misère pendant des décennies par ceux là même qui prétendent soutenir leur cause.

S’appuyant sur des sources nombreuses, émanant de chercheurs de tous horizons (et notamment les premiers tomes de la somme en 6 volumes "la question de Palestine" du grand spécialiste qu’est le professeur au collège de France Henry Laurens), Georges Bensoussan nous introduit dans l’histoire et la complexité des évènements qui ont conduit, du développement de l’amorce d’un foyer national pour les juifs en Palestine, et de la réaction de refus arabe dont il démonte les ressorts, à la création de l’État d’Israël.

Un miracle de clarté, si l’on considère à la fois la complexité de cette historie, et les contraintes du format des 125 pages de la collection "Que sais-je".

Un chef d’œuvre d’honnêteté scientifique et une œuvre de salut public.
Commenter  J’apprécie          101
Les Origines du conflit israélo-arabe

Pour essayer de s’y retrouver un peu dans cette guerre qui dure finalement depuis plus d’un siècle entre Arabes et Juifs, il fallait passer par le petit opus de Georges Bensoussan qui met les événements dans la perspective historique.

Ici, il ne s’agit pas de prendre parti pour un camp ou l’autre mais bien d’essayer de comprendre ce qu’il se passe. Sous domination de l’empire ottoman lorsque l’on ne distingue pas encore la Palestine de la Jordanie, de la Syrie ou du Liban, les Juifs et Chrétiens représentent une minorité. La fin de l’empire ottoman, donc de la domination turque et le début de la Première Guerre Mondiale, après une fragile cohabitation, va favoriser l’existence d’un « foyer juif » et la naissance du sionisme au gré des vagues d’immigration juives successives. La déclaration Balfour affirme et soutient l’existence du « foyer juif » et protègent le droit des Juifs. L’Angleterre met ainsi un pied en Palestine et favorise le« Foyer National Juif » car le pays offre un point stratégique et pense-t-on peut retenir la Russie dans la guerre. C’est ensuite une lutte de territoires à partager où les Anglais font des propositions refusées par les uns ou les autres jusqu’à la création de l’état d’Israël en 1948. Rien ne se règle entre les deux peuples soumis quelque part entre des nationalismes exacerbés, une religion souvent rigoriste et le colonialisme occidental qui, loin d’apaiser les conflits, semble les attiser.

Georges Bensoussan, dates, textes de loi et cartes à l’appui présente les différents découpages proposés et jamais réellement acceptés. Les Arabes se sont sentis d’une certaine façon envahis par les vagues d’immigration et humiliés par l’occident colonial tandis que les Juifs - notamment après la Shoah – se sentaient étrangers dans un pays qui était le leur et celui de leurs ancêtres. Nos yeux d’occidents ne comprennent pas cette constante animosité, ces conflits d’intérêts dus probablement à une ignorance de l’autre dans chacun des deux camps.

Un ouvrage assez difficile à lire. Les deux guerres mondiales ont relancé les conflits internes au lieu de les apaiser. Pourtant on aimerait que ces peuples, sur cette terre où presque toutes les religions historiques sont représentées puissent vivre en bonne intelligence. Mais la solution de paix, malgré les efforts de certains dirigeants, est loin d’être trouvée.

Commenter  J’apprécie          81
Les Origines du conflit israélo-arabe

Pour essayer de comprendre comment toute cette somme de malheurs a commencé … Voici un livre court mais dense, factuel et équilibré, édité dans une collection de référence (N°4099 !), écrit par un historien spécialiste des mondes juifs, Georges Bensoussan (né en 1952) et sorti de presse en janvier 2023, donc écrit avant le 7 octobre dernier.



Pour moi, une foule de découvertes. J'en étais restée à la déclaration Balfour (1917) et aux ouvrages d'Henri Laurens. le grand intérêt de ce livre, c'est de revenir à la situation ex-ante : ce qu'était la Palestine sous l'empire Ottoman à la fin du XIXème siècle, avant l'éclosion du mouvement sioniste.



Dès le premier chapitre, l'auteur décrit la situation désolée de la Palestine à cette époque : un tiers des terres n'est pas cultivé, 3% environ de la population sait lire et écrire, sur environ 470000 habitants dont environ 25000 Juifs résidant essentiellement en ville, 800 villages. L'organisation palestinienne est dominée par des clans : une oligarchie de quelques grandes familles comme les Husseini et les Nashashibi, qui se combattent.



La méthode de culture repose sur un système collectif de rotation des terres afin que chacun puisse profiter des meilleurs parcelles. Mais en 1858 le code foncier ottoman liquide les usages collectifs et fait triompher l'exploitation individuelle. Cette nouvelle donne foncière provoque l'appauvrissement de la paysannerie, bientôt contrainte de revendre son lopin pour éponger ses dettes. Des terres qui, petit à petit, sont vendues à de grandes familles ou à des immigrants juifs.



Au départ, ces émigrants proviennent principalement d'Europe orientale. le développement du mouvement sioniste et l'appui de la diaspora américaine permet le financement de vagues successives de peuplement, malgré la réticence acharnée des Britanniques auxquels la Société des Nations a donné mandat sur la Palestine en 1919.



Le Congrès islamique tenu à Jérusalem en 1931 constitue une étape importante : celle de l'islamisation de la cause palestinienne, l'Islam étant considéré comme un facteur d'unification plus puissant que le nationalisme. L'intensification de l'immigration juive à partir de 1932, puis l'arrivée des rescapés de la Shoah radicalise la position arabe.



La suite est celle d'une guerre toujours en cours, les deux parties refusant absolument tout compromis. Assassinats des personnalités enclines à une négociation, attentats, torpillage de toute tentative de coopération entre les communautés, refus successifs de tout plan de partage … L'horreur et la cruauté ostentatoire que l'on croit découvrir aujourd'hui émaillent toute la période. le nombre des victimes, des deux côtés, est impressionnant.



Pendant la guerre qui accompagne l'établissement de l'Etat d'Israël, la population palestinienne fuit devant les combats ou est expulsée par les Israéliens qui redoutent une « 5ème colonne » à l'arrière du front. C'est pour cette raison que le retour des réfugiés est impossible, tandis que les pays arabes considèrent que les intégrer signifierait la reconnaissance de l'Etat d'Israël qu'ils souhaitent repousser à la mer. Ils sont donc regroupés dans des camps, financés par les organisations internationales.



Entre l'attitude de la puissance mandataire, les ambitions du roi Abdallah et les intentions d'expansion au Neguev de l'Egypte, toutes les parties rejettent toutes formes d'accord, tandis que les Palestiniens sont mis à l'écart des pourparlers entre les grandes puissances comme à l'ONU.



Ainsi se fige un conflit qui s'éternise : ni réinstallation, ni compensation financière des expulsés, ni frontières reconnues mais deux nationalismes se disputant une même terre, deux sociétés séparées qui s'ignorent et se haïssent, animées par des logiques également légitimes … Et les horreurs d'une guerre sans pitié, qui ne finit pas.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          70
Les Origines du conflit israélo-arabe

Sur le sujet le plus sensible et clivant du moment, pour s’informer correctement en une lecture, la question du choix se pose avec acuité. Finalement il est bon de pouvoir se tourner vers un Que sais-je ? cette collection ayant toujours garanti un haut niveau scientifique dans ses publications par des ouvrages accessibles à l’ignorant.



En matière d’Histoire ou de Sciences sociales en général, il est bien évident que chaque auteur a sa subjectivité. Georges Bensoussan étant juif pouvait être suspect de favoriser la vision israélienne, d’autant que sur ce sujet la neutralité ne semble pas possible. En l’occurrence pour un lecteur novice il est difficile de détecter une preuve de partialité pour un camp ou un autre.

L’auteur se livre à une revue des faits historiques qui ont amené à la terrible situation que nous connaissons, c’est de fait un ouvrage assez sec, parfaitement chronologique avec un minimum de commentaires non factuels. Évidemment il est toujours possible de douter en se demandant si l’auteur ne fait pas l’impasse sur des faits majeurs, ne pondère pas en bien ou en mal des évènements qui mériteraient une autre valeur, ne tronque pas des citations…etc. N’étant pas historien je me contenterai de lui faire confiance en trouvant que le livre « sonne juste ».



Sur le contenu il est d’un grand pessimisme, il est clair que la création d’un foyer puis d’un état juif n’a jamais été admise par les arabes et qu’elle ne semble pas prête de l’être. Quant aux juifs ils n’accepteront jamais de revenir sous un régime de dhimmi musulmane qui en ferait des citoyens inférieurs.

La solution à deux états dont on parle beaucoup comme étant la solution à tous les maux est, tour à tour, rejetée par les deux camps. Il semble parfois que l’Histoire repasse les plats, le déchainement de violences abjectes depuis le 7 octobre a connu bien des précédents en particulier en 48 à la création d’Israël, avec le même scénario : atrocités côté arabe et riposte aveugle côté juif. De quoi être bien pessimiste.



Ouvrage à conseiller si l’on veut avoir quelques repères sur une triste affaire qui remonte à loin. Un seul regret il me semble que le poids de la religion est peu mis en avant mais peut-être était-il moindre avant.

Commenter  J’apprécie          52
Un exil français

L'historien Georges Bensoussan, connu pour avoir coordonné Les Territoires perdus de la République, nous livre le récit désolant des épreuves judiciaires qu'il a affrontées à la suite d'une déclaration faite lors d'une émission sur France Culture.

De quoi l'accusait-on ? En 2015, Bensoussan a eu le courage de dénoncer la recrudescence d'un antisémitisme arabo-musulman dans notre pays. Lors d'un débat, il a cité Smaïn Laacher, un sociologue d'origine algérienne, lequel a déclaré : « (…) cet antisémitisme, il est déjà déposé dans l'espace domestique. (…) et il est quasi naturellement déposé sur la langue, déposé dans la langue. Une des insultes des parents à leurs enfants quand ils veulent les réprimander, il suffit de les traiter de juifs. Mais ça, toutes les familles arabes le savent. » Bensoussan reproduit de mémoire cette déclaration : « (…) dans les familles arabes en France, et tout le monde le sait mais personne ne veut le dire, l'antisémitisme on le tète avec le lait de la mère. » En réponse à son contradicteur, le politologue Patrick Weil, Bensoussan prend soin de préciser que ses propos ne visent pas « l'ensemble » des familles arabo-musulmanes, mais seulement « une partie ».

C'est le début des ennuis. Quelques jours plus tard, une certaine Laurence de Cock, professeur d'histoire engagée à gauche et notoirement proche du courant de la pensée « décoloniale », présente une pétition signée par 23 personnes dénonçant « ces paroles haineuses, juridiquement condamnables, politiquement et moralement insupportables, et surtout totalement indéfendables ». Elle demande « une condamnation ferme du CSA ». Ses accusations sont relayées par Libération et le Monde. Ismaïn Laacher, sollicité par de Cock, proteste contre l'utilisation de ses propos par Bensoussan, obtient une « mise au point » lue au micro de France Culture et porte plainte. Il retire sa plainte quelques semaines plus tard.

Cinq mois après l'émission, Le Collectif contre l'Islamophobie en France (CCIF) fait un signalement au parquet contre Georges Bensoussan. Le Parquet donne suite et poursuit l'historien pour « provocation publique à la discrimination, à la haine et à la violence à l'égard des musulmans ». La Licra, le Mrap, SOS Racisme, la Ldh notamment s'associent au CCIF de triste mémoire (il sera dissous après l'assassinat de Georges Paty). S'ensuit un marathon judiciaire de quatre ans. L'historien est relaxé en première instance, en appel et en cassation. Les associations qui l'ont attaqué sont condamnées à lui verser 2.500 € au titre des frais de procédure.

Comme l'écrit Georges Bensoussan, cette épreuve met en lumière le champ de plus en plus restreint d'une liberté d'expression qui, sous ouvert d'un antiracisme dévoyé, se voit bridée, voire étouffée. Elle met également en évidence "un processus de soumission devant l'avancée d'un islam politique dont toute critique est d'emblée bloquée par l'injonction de ne pas faire le jeu de l'adversaire". On reste pantois devant l'acharnement du Parquet à faire condamner Georges Bensoussan, surtout en regard de l'encombrement des tribunaux.

Commenter  J’apprécie          40
Les territoires perdus de la République

En 2002, G. Bensoussan réalise sous le pseudonyme d'Emmanuel Brenner, la rédaction d'un ouvrage rassemblant les témoignages de quelques enseignants et chefs d'établissement scolaire : Les territoires perdus de la République. Il y est dénoncé : antisémitisme, racisme et sexisme en milieu scolaire. Ces récits font état du constat alarmé de professeurs de l'enseignement secondaire de la région parisienne. Les auteurs de l'attaque terroriste des 7-9 janvier 2015 avaient alors treize ans : ils étaient collégiens dans des établissements assez semblables à ceux évoqués dans le livre, au sein desquels il se produisait des «incidents» à caractère antisémite, raciste et sexiste. Leurs témoignages et analyses venaient après la secousse du 11-Septembre. La violence perpétrée en milieu scolaire dénonçait la décrépitude déjà grande des valeurs qui fondent la République et assurent l'intégration des nouveaux citoyens issus de l’immigration. L'offensive islamiste se renforçait de la démission et du déni auquel le livre se heurta encore auprès de la classe politique et des élus. Douze ans après, il a bien fallu ouvrir tout à fait les yeux. Ce n'est plus seulement l'institution scolaire qui est confrontée à l'antisémitisme, à l'islamisme et au sexisme, c'est toute la société : à force de déni, le mal s'est étendu bien au-delà des banlieues et de leurs écoles. L'ouvrage a gardé, malheureusement, toute son actualité. Livre à charge bien-sûr, écrit majoritairement par des enseignants juifs. Donc, on y retrouve une critique très appuyée contre le comportement et les propos antisémites et antisionistes que les jeunes élèves musulmans (surtout maghrébins) de collège propagent. Ces départements du nord parisien sont une plaie pour la République, et malheureusement, j’ai bien peur qu’il ne soit trop tard pour récupérer, par quelles que soient les mesures, ces actes accomplis à cause de la haine des juifs, des blancs et des mécréants.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
Commenter  J’apprécie          42
Les Origines du conflit israélo-arabe



Après l’attentat du 7 octobre 2023, j’ai voulu essayer de mieux comprendre les origines du conflit.

J’ai choisi d’acquérir un « que sais-je » car lorsque j’étais étudiante, il s’agissait d’un gage de sérieux. Cette collection expose l’essentiel sur un sujet donné qu’elle vulgarise et qu’elle rend accessible à tous.

Après avoir lu celui-ci, j’ai découvert la genèse particulièrement complexe et méconnue de ce conflit qui remonte à la nuit des temps.

Cet ouvrage, très documenté, est basé sur des faits et nous permet d’avoir une perspective historique sur ce conflit interminable et brûlant.

Une fois la dernière page fermée, j’ai l’impression que je ne connaissais rien et qu’il est impossible d’avoir une opinion vraiment tranchée sur le sujet. Bon nombre de journalistes et de politiciens devraient l’avoir lu avant de prendre position pour comprendre pourquoi deux peuples, manipulés par des puissances étrangères peu soucieuse de l’humain, se battent pour une même terre.

Ce livre est très instructif. A mon humble avis, il y aurait même trop de détails (certes passionnants) qui m’ont amenée à relire plusieurs fois certains passages pour ne pas perdre le fil conducteur.

N’étant pas une spécialiste de la géopolitique, je vais même devoir relire avec un stabilo pour surligner et retenir l’essentiel.

Commenter  J’apprécie          30
Les Origines du conflit israélo-arabe

En conclusion d’un livre riche et structuré, il s’est volontairement limité à faire le constat de l’ampleur des blocages d’ordre culturel, « essentiels mais le plus souvent sous-estimés ». En ces temps de fureur et de haines, un tel livre est nécessaire afin d’en rappeler les sources.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
Commenter  J’apprécie          30
Une France soumise : Les voix du refus

Un livre intéressant car donnant des versions différentes des versions officielles en ce qui concerne l'islamisation de la France, hélas certains intervenants sont très politisés et cela se ressent dans leurs propos, ce qui discréditent un peu l'ouvrage, sans pour autant en retirer le message de fond qui reste d'actualité.
Commenter  J’apprécie          30
Dictionnaire de la Shoah

Disons le d’emblée, cet ouvrage est plutôt réussi : en plus de 600 pages (et pour moins de 30 euros), il représente en un unique volume une petite encyclopédie facilement maniable sur tout ce qui concerne la destruction systématique des Juifs européens.



Outre l’index, la précieuse bibliographie thématique, le lexique et la liste des abréviations, ce dictionnaire a l’originalité de présenter deux textes en incipit, des « Questions sur la Shoah » et une chronologie du « Processus ».



Seulement, à aucun moment dans ce dictionnaire, le terme même « Shoah » n’est discuté de façon critique. L’entrée « Shoah » décrit bien les sens du mot et les différents contextes dans lesquels le terme a été utilisé, avant de s’imposer en France, essentiellement suite au film éponyme de Claude Lanzmann. Henri Meschonnic, par exemple, a pourtant très clairement exposé (Le Monde, 20 février 2005) les raisons qui invitent à remettre en cause l’emploi dominant de ce terme hébreu signifiant « catastrophe soudaine », le plus souvent naturelle : c’est un terme d’une langue liturgique, inconnue de la plupart des victimes.



La connotation religieuse du terme suppose en outre, implicitement, la réduction du judaïsme à une religion. La « Shoah » – sacralisée en français par la majuscule –, repose sur une ontologisation de l’extermination des Juifs, insistant sur l’unicité de ce génocide, essentialisant par là-même le « peuple élu ».



Fort heureusement, il faut le reconnaître, ce dictionnaire comporte tout de même des entrées pour les « Arméniens » et « Tsiganes », même si on eût préféré pour ces derniers la dénomination « Roms et Sintis » et que l’article aurait pu mentionner qu’en France, par exemple, les Roms ont été internés jusqu’en mai 1946. D’autres catégories de victimes sont également mentionnées, comme les « homosexuels » ou les « témoins de Jéhovah », mais pas les communistes, qui n’ont d’ailleurs pas non plus l’honneur de figurer dans l’index (« Parti communiste » non plus, c'eût pourtant été l’occasion de discuter l’expression « parti des fusillés »).



Concernant la « Shoah », on pouvait espérer que ce dictionnaire aborde ces questions politico-linguistiques, et l’on ne pouvait dès lors que se réjouir d’une entrée sur les « Langues parlées par les victimes ».



Las ! Malheureusement, si l’article apporte des informations intéressantes sur l’usage de la diglossie selon les lieux et les époques (cafés aryens, ghettos, camps…), ce n’est qu’incidemment que le yiddish est mentionné, par exemple dans l’extrait d’un témoignage d’Emanuel Ringelblum, chroniqueur du ghetto de Varsovie.



source : nonfiction.com


Lien : http://mazel-livres.blogspot..
Commenter  J’apprécie          20
Les Origines du conflit israélo-arabe

Un excellent travail d’historien bien documenté et en même temps succinct.

A la lumière de ce livre, je comprends le tragique de la situation d’aujourd’hui même si ce livre s’arrête en 1950 (il y a près de 75 ans). Les acteurs ne sont plus les mêmes, l’environnement a pas mal changé et pourtant certains traits demeurent : les occasions ratées, les arrières pensées stratégiques de chacun au détriment des Israéliens - vive le pétrole- et des Palestiniens - on décide sans eux-, ...



Cette lecture fait suite à celle du livre d’H. Kissinger sur l’ordre du monde. Dans ce livre, H. Kissinger souligne les USA raisonne en pensant que l’instauration de la démocratie permet de tout résoudre. Effectivement elle a permis l’arrivée au pouvoir du Hamas à Gaza en 2005. Les Européens raisonnent en pensée « westphalienne » : un accord et des relations diplomatiques et tout ira bien. Les Arabes séparent le monde en terre d’Islam et terre de guerre. Pour eux, la Palestine est terre d’Islam et donc doit être reconquise à tout prix. H. Kissinguer explique la démocratie n’a pas de sens pour eux. Le but est l’établissement de l’Islam partout, et le pouvoir n’est qu’une lutte entre partis.



Si je pars de ce constat, rien n’a vraiment changé depuis 1950. Les Américains et Européens veulent se débarrasser de ce problème pour continuer leur business. Les Arabes veulent se débarrasser d’Israël et la solution deux états n’est qu’une phase transitoire. Et Israël ne croit plus en personne et se déchire sur la solution pour en sortir.



Pas gai tout cela.
Commenter  J’apprécie          10
Les Origines du conflit israélo-arabe

Précieux petit ouvrage historique qui nous replonge dans les débuts du projet sioniste, qui date de bien avant 1945, contrairement à ce qu'on croit souvent. En effet, des juifs ont commencé à s'installer dans la région de la Palestine dès la fin du XIXème siècle. C'est un ouvrage précis, sans parti pris apparent et qui permet de mettre en place de bonnes bases pour pouvoir commencer à parler sérieusement du sujet. Cette lecture en vaut la peine. Elle est amplement sourcée pour ceux qui souhaitent approfondir la matière.
Commenter  J’apprécie          10
Les Origines du conflit israélo-arabe

Petit mais dense, très documenté, très instructif.



Il en ressort que hysterisation des positions, manipulations de la population palestinienne, instrumentalisation par des dirigeants locaux incompétents en mal de thème mobilisateur, manipulation des opinions occidentales dans la veine tiers-mondiste (jusqu’à Greta Thunberg, c’est dire !), sanctification du combat par un mélange nationalisme-religion… font qu’il n’y a pas de solution en vue. Et ne parlons pas de l’évolution démographique ni de l’évolution du climat, qui ne vont pas arranger les choses.



Une seule remarque : le titre parle à tort des origines du conflit. Le livre présente en fait une tranche d’histoire de ce conflit. Les origines me semblent être bien antérieures.

La haine et le mépris pour les Juifs existaient dans les pays arabes depuis…. ? Ce qui rend d’autant plus facile la mobilisation des foules que l’on constate fin 2023, de Londres à Istamboul.
Commenter  J’apprécie          10
Juifs en pays arabes : Le grand déracinement ..

Je me demandais si les Juifs étaient mieux traités en terre d'islam que dans les pays chrétiens. La réponse est claire: c'est non. On apprend aussi à quel point les Juifs ont été chassés des pays musulmans, ce qui a paradoxalement accru la pression démographique juive dans le nouvel état d'Israël. Très instructif, mais parfois trop de détails redondants, le tout étant fort long à lire.
Commenter  J’apprécie          10
Une France soumise : Les voix du refus

Courageux et intelligent ....comme ce qu'Elisabeth Badinter écrit en général.

Elle a ouvert la voie à d'autres analyses qui commencent à pleuvoir en librairie dont le fabuleux Inch Allah de Deravet et L'homme
Commenter  J’apprécie          10
Atlas de la Shoah : La mise à mort des Juifs ..

Parce que l’on n’en saura jamais assez sur le sujet, quand même que l’on puisse penser que tout a été dit.



L’approche de cet ouvrage est un peu différente. Je veux dire par là, qu’il ne faut pas s’attendre à y trouver des témoignages ; il y en a d’excellents, et, en cette année de commémoration du 70ème anniversaire de la libération des camps j’aurai l’occasion de présenter au moins un.



L’auteur s’attache sur la géographie du massacre des juifs sur le continent européen. Comment, sur un terrain antisémite bien ancré, s’est étendu l’œuvre d’anéantissement. Comment d’une idéologie, s’est instaurée de manière centripète l’implacable entreprise de mise à mort planifiée dans les moindres détails, et dans un silence quasi général. Tout le monde savait, mais le monde se taisait.



L’ouvrage se veut synthétique, méthodique dans son agencement, et extrêmement bien documenté. Le propos y est rigoureux.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
Commenter  J’apprécie          10
Le livre de mémoire : Traces de l'enfer



Ce livre majestueux, c'est le genre de livre que tout passionné d'Histoire devrait avoir dans sa bibliothèque, il regorge d'informations grâce à des facs-similés passionnants et est accompagné des précieux témoignages de personnes qui ont dû faire face à la monstruosité.



Ainsi la parole est donnée à Ida Grinspan, Marceline Loridan-Ivens, Sarah Montard, Henri Borlant, Charles Palant, Victor Pérahia, tous témoignent de l'horreur qu'ils ont vécus dans les camps, les déportations, leurs vies marquées à jamais. Des témoignages bouleversants mais plus que nécessaires pour un livre qui retrace l'enfer, ces victimes du nazisme nous apportent des preuves pour que cette période tragique ne tombe pas dans l'oubli.



Le livre de mémoire retrace la Shoah du début de la guerre aux jugements des criminels à Nuremberg, c'est un bijou magnifiquement élaboré avec des documents inédits, on y trouve des lettres de dénonciation, le statut des personnes juives annoté par le maréchal Pétain, des notes de service de Drancy, les consignes données aux forces de l'ordre de police avant la rafle du Vél d'Hiv... tous ces documents réunis mettent en exergue les rouages idéologiques, administratifs, et économiques de la destruction des juifs d'Europe.



Pour conclure, je ne dirai qu'une chose, foncez, oui cet ouvrage coûte une petite somme mais en réalité, il vaut bien plus lorsque l'on découvre tout le travail réalisé et les témoignages précieux qui l'accompagne, raison de plus pour ne pas hésitez à l'acheter si vous le croisez...
Lien : http://promenonsnousdanslesl..
Commenter  J’apprécie          00
Une histoire intellectuelle et politique du..

Excellente analyse comme tous les livres de georges bensoussan

Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Georges Bensoussan (184)Voir plus

Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
832 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur cet auteur

{* *}