Ce que je pensais de la solitude, hier soir, est absurde. La solitude est partout. Quand je marche dans la rue, s’il arrive, par hasard, que le rythme de mon pas s’accorde au rythme d’une autre personne qui va dans le même sens que moi, l’un de nous, tout aussitôt, fait en sorte que cet accord sois rompu, en pressant ou en ralentissant l’allure. C’est comme une amère politesse. Mille pardons ! Chacun chez soi, chacun dans son trou.
Le mot « nous » me dégoûte : il sert à tout. Il me prostitue à n’importe quelle société. Cerbelot et moi, c’est encore « nous ». Je rêve d’un mot plus chaste, qui ne me servirait que pour ceux que j’aime et pour moi.