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4/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Toulouse , le 25/06/1866
Mort(e) à : Paris , le 5/05/1890
Biographie :

Poète symboliste

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Bibliographie de Georges Ephraïm Mikhaël   (3)Voir plus

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Clair de lune mystique

Ce soir, au fond d'un ciel uniforme d'automne,
La lune est toute seule ainsi qu'un bâtiment
Perdu sur les déserts marins, et lentement
Vogue dans l'infini de la nuit monotone.
Ce n'est pas la clarté des monotones nuits
Brillantes d'or fluide et de brume opaline ;
Mais le ciel gris est plein de tristesse câline
Ineffablement douce aux cœurs chargés d'ennuis.
Chère, mon âme obscure est comme un ciel mystique,
Un ciel d'automne, où nul astre ne resplendit,
Et ton seul souvenir, ce soir, monte et grandit
En moi, comme une lune immense et fantastique.
Chère, nous n'avons pas été de vrais amants :
C'est par caprice et par ennui que nous nous prîmes,
Et pourtant, j'ai voulu te façonner des rimes,
Bijoux sacrés, ayant d'étranges chatoiements.
C'est qu'au fond de mon cœur mystérieux d'artiste,
Le souvenir de ton amour pâle et banal
Verse comme le ciel en un bois automnal
Un reflet alangui de clair de lune triste.
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Lueurs

C'est un soir calme, un soir de fête.
En bas, dans le noir, vers Paris
A peine encore quelque faîte
D'église perce le soir gris.

Puis les ombres amoncelées
Submergent les derniers clochers,
Et je pense aux mers contemplées
Autrefois du haut des rochers.

Les clartés de Paris, tremblantes,
Fourmillent sous le ciel d'hiver,
Falots lointains de barques lentes,
Eparses, la nuit, sur la mer.

Ma pensée, avec les églises,
Meurt dans le soir silencieux ;
Mais des visions indécises
Resplendissent devant mes yeux

Tandis qu'en la brume du songe
Je regarde, au loin, sur les flots
De cet océan de mensonge,
Fuir les immobiles falots.


.
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L’ÎLE HEUREUSE

DANS le golfe aux jardins ombreux,
Des couples blonds d’amants heureux
Ont fleuri les mâts langoureux
De ta galère,
Et, caressé du doux été,
Notre beau navire enchanté
Vers les pays de volupté
Fend l’onde claire !

Viens, nous sommes les souverains
Des lumineux déserts marins,
Sur les flots ravis et sereins
Berçons nos rêves !
Tes pâles mains ont le pouvoir
D’embaumer au loin l’air du soir,
Et dans tes yeux je crois revoir
Le ciel des grèves !

Mais là-bas, là-bas, au soleil,
Surgit le cher pays vermeil
D’où s’élève un chant de réveil
Et d’allégresse ;
C’est l’île heureuse aux cieux légers
Où, parmi les lys étrangers,
Je dormirai dans les vergers,
Sous ta caresse.

p.101-102
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Georges Ephraïm Mikhaël
TRISTESSE DE SEPTEMBRE
(À madame Élisabeth Dayre)

Quand le vent automnal sonne le deuil des chênes,
Je sens en moi, non le regret du clair été,
Mais l’ineffable horreur des floraisons prochaines.

C’est par l’avril futur que je suis attristé ;
Et je plains les forêts puissantes, condamnées
À verdir tous les ans pendant l’éternité.

Car, depuis des milliers innombrables d’années,
Ce sont des blés pareils et de pareilles fleurs,
Invariablement écloses et fanées ;


Ce sont les mêmes vents susurrants ou hurleurs,
La même odeur parmi les herbes reverdies,
Et les mêmes baisers et les mêmes douleurs.

Maintenant les forêts vont s’endormir, raidies
Par les givres, pour leur sommeil de peu d’instants.
Puis, sur l’immensité des plaines engourdies,

Sur la rigidité blanche des grands étangs,
Je verrai reparaître à l’heure convenue ―
Comme un fantôme impitoyable ― le printemps ;

Ô les soleils nouveaux ! la saison inconnue !

(1890)
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Je disais : « Quand viendra la reine que j’attends,
La grande fiancée aux mains victorieuses,
Je trouverai des paroles mystérieuses,
Des mots couleur de ciel, d’aurore et de printemps.

« Et, comme réveillé d’un sommeil de cent ans
Par le baiser de ses lèvres impérieuses,
Pour dire nos amours pâles et merveilleuses
Je chanterai d’antiques hymnes éclatants. »

Et te voici ! Je tiens tes deux mains adorées,
Sans pouvoir proclamer en des chansons sacrées
La gloire de ton corps et de ton cœur charmant.

Mais près de toi, muet de voluptés étranges,
Je garde dans mon cœur silencieusement
Mon amour trop profond pour s’épandre en louanges.
Juin 1889.

p.93-94
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