Dans quel univers sommes-nous donc ? Un univers de science-fiction où les machines parlent et où les hommes communiquent par prothèses artificiellement branchées sur des circuits anonymes ? Où la dévotion envers la technique prend allure de religion, sacralise des idoles, idola, images ? Religion qui s’assortit de toutes les orthodoxies, paradoxies, hétérodoxies, sectes, chapelles, voire du phénomènes d’"ex-communication" ?
On ne parle jamais autant de communication que dans une société qui ne sait plus communiquer avec elle-même, dont la cohésion est contestée, dont les valeurs se délitent, dont les régulations s'effacent, que des symboles trop usés ne parviennent plus à unifier. Société centrifuge, sans régulateur.
L’idolâtrie consiste, selon les Anciens Textes, à confondre le Créateur et la créature. Conséquence inévitable : les choses apparaissent comme créées par la créature. Le monde d’identifie à elle. Confusion et entreprise diabolique. Et folie individuelle et sociale.
Nous sommes à un moment de notre civilisation où Dieu est porté disparu, la société éclatée, les principes mis en doute.