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3.75/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 03/07/1934
Mort(e) à : Suresnes , le 06/08/2003
Biographie :

Gérard Gefen est musicologue, écrivain, producteur de disques classiques et grand voyageur.

Source : Wikipedia
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Bibliographie de Gérard Gefen   (14)Voir plus

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Après avoir signé le procès-verbal, le Commissaire Thiot se tourna vers l’Inspecteur Receveur et le Cavalier Tétart.

— Cette affaire sera moins simple que je ne l’espérais. Je dois maintenant m’en retourner à Paris. J’ai audience cet après-midi avec monsieur le Lieutenant de Police. Dans l’immédiat, je compte sur vous afin d’interroger séance tenante les voisins, en particulier ce Paysant et cette fille Hocquet. Vers huit heures, ce soir, vous voudrez bien m’en rendre compte à mon hôtel, Faubourg Saint-Germain...
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La musique adoucit les mœurs, c'est bien connu. C'est pourquoi Lully faillit être empoisonné par un organisateur de spectacles, nommé Guichard,
qu'il avait évincé ; que Stradella fut poignardé par un jaloux ; que Gesualdo trucida donna Maria d'Avallos son épouse ainsi que son amant, et les
laissa tout nus en travers du grand escalier de son palais pendant un jour entier; que Roland de Lassus fut enlevé parce qu'il avait une trop jolie
voix de soprano (il avait dix ans) ; que Salieri (Salieri? enfin, on le dit...); que Jean-Sébastien (vous avez dit Jean-Sébastien?) Bach, dis-je, se battit à l'épée, jetait sa perruque à la tête des mauvais organistes et traitait les bassonistes de vieille chèvre. Sans parler des hautboïstes aveugles et des vielleux peints par La Tour, qui n'ont pas l'air aimable, ni d'Apollon, notre dieu à tous, qui
pela Marsyas pour lui apprendre à comparer la flûte à la lyre. Assurément, la musique adoucit les mœurs
Tiré de la préface de Philippe Beaussant
conseiller artistique
du Centre de musique baroque de Versailles,
membre de l'Académie Charles Cros
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Par le marguillier, Antoine Deynant, qui le tenait d’un sien cousin, grossoyeur chez maître Baron, notaire en ville, mademoiselle Hocquet, dont les fenêtres donnaient sur la maison La Rivoire, sut la première le nom de l’acquéreur : un homme assez âgé, un certain Leclair (ou Le Cler), un violoniste.
Cela ne plut guère à mademoiselle Hocquet. Curatrice du comité paroissial de charité, elle abominait par-dessus tout les musiciens, comédiens et autres saltimbanques, chanteurs de couplets impies ou séditieux et complices de l’envol des bonnets par-dessus les moulins du Mont Martre. Ces métiers-là (mais s’agissait-il véritablement de métiers ?) poussaient aux perversions les plus infâmes, et jusqu’au vice antiphysique. Comment, toutefois, un serineur de bal public avait-il trouvé deux mille six cents livres, prix de la maison aux dires du tabellion indiscret ? Méfiante, mademoiselle Hocquet, pour une fois, garda la confidence par-devers soi...
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Comme de juste, les Commissaires au Châtelet réclamaient la palme du martyre. Ils payaient leur charge deux fois plus cher qu’un Conseiller au Parlement pour un revenu qui n’atteignait pas le sou du franc. On les écrasait de tâches innombrables. A deux par quartier — encore y en avait-il toujours un qui se reposait sur l’autre — , ils devaient veiller à la santé, à la tranquillité, au bonheur quotidien de cinq ou six cent mille Parisiens frondeurs, fraudeurs et susceptibles. N’étaient-ils pas astreints à se tenir, de nuit comme de jour, à la disposition de leurs administrés, qui ne se gênaient pas de les déranger pour un égout bouché ou un ménage en dispute. Chaque fois qu’un bourgeois pétait de travers, qu’un ouvrier bousillait son ouvrage, qu’un domestique buvait le vin de son maître, c’était à eux qu’on s’en prenait.
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Ce mardi 23 octobre 1764, le jour n’était pas encore levé lorsque Antonin Thiot, Commissaire du quartier Saint-Germain, entra dans son cabinet de travail.

Thiot n’aimait guère quitter son lit aussi tôt. Son réveil prématuré lui semblait d’autant plus rude qu’il avait reçu, la veille, quelques-uns de ses amis. Tous gens de robe, avocats, conseillers au Parlement ou, comme lui, officiers de police au Châtelet, ils avaient soupé, bu et causé fort avant dans la nuit. Mais aujourd’hui, à trois heures de relevée, le Commissaire devait se présenter au rapport du Lieutenant de Police, monsieur de Sartine, qui ne badinait pas sur le zèle de ses subordonnés.
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On se lamentait volontiers, aujourd’hui, sur l’insécurité de la capitale. On évoquait des temps heureux (que personne ne précisait jamais), où l’on pouvait traverser Paris avec un sac d’or sans encourir le moindre danger. Le Commissaire savait combien les mécontents se trompaient : depuis les sévères réformes du Lieutenant La Reynie, au siècle passé, Paris n’était plus un coupe-gorge et les campagnes, aux chemins peu fréquentés, battues par de trop rares gendarmes, se révélaient bien plus risquées que les rues de cette ville immense, bordées par vingt-cinq mille maisons où chacun vivait sous l’œil de chacun, sinon sous le contrôle de la police.
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Vers la fin de l’automne 1758, rue Carême-Prenant, une nouvelle suscita de nombreuses conversations : la maison des frères La Rivoire était enfin vendue.

« Pas trop tôt ! » commenta-t-on. Depuis que les Rivoire l’avaient héritée en indivision, la bâtisse restait inhabitée. Personne n’aime vivre près d’une maison vide. Dans une rue, une maison vide est une tache aveugle, muette, presque menaçante. Improductive, dérisoire, elle semble vouée au malheur. Des rôdeurs peuvent s’y abriter. Son abandon complique les mille et un problèmes du voisinage : tuiles cassées, branches importunes, soleil qui brûle, eau qui déborde, neige qui encombre.
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Jacques Paysant (le bien nommé), qui entretenait naguère le jardin clos de la maison et qui manquait en ce moment de pratiques, se réjouissait plus que quiconque. « Il faudra tout y faire, ou plutôt tout y refaire », répétait-il obstinément à sa compagne, soucieuse du pain à venir. Mais, s’inquiétait-il : « Pourvu que ce f... b... de Bourgeois ne la veuille pas pour lui, cette place ! Y dira qu’il habite à côté, lui. Comme si c’était une raison. Qui c’est-y qui s’en est toujours occupé, non ? Les arbres, je les ai tous plantés ! Il a intérêt à faire attention à lui, Bourgeois. Sinon... »
La maîtresse de Paysant calma son amant irascible
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Qu’importe ! Pour un officier de police, nulle affaire n’est plus facile et plus avantageuse qu’un crime de sang. Les assassins sont de pauvres gens. Il suffit d’interroger trois témoins et l’on connaît le coupable. Avant midi, le meurtrier de monsieur Leclair serait au Grand Châtelet et monsieur de Sartine ne manquerait pas d’apprécier, le jour même, la diligence du Commissaire. Un point, toutefois, embarrassait ce dernier.
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Les "lions" et les" dandys" soupaient au Café Riche, aujourd'hui disparu ; leurs grooms et cochers au Petit Riche, qui a subsisté.
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