AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Bibliographie de Gérard HOULET   (1)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (8) Ajouter une citation
Ils s’allongèrent à même le plancher poussiéreux, juste au-dessous de la lucarne. J’entrevis alors ce qu’une jeune fille ne doit connaître qu’au soir de ses noces.
Mon cœur battait à m’étouffer, et je dus délacer mon corset de crainte de m’évanouir. Je ne parvenais pas à porter de jugement sur ce que j’avais vu. J’essayai bien de penser que « c’était dégoûtant », mais cela ne rendait nullement compte, hélas, de ce que j’éprouvais. C’était aussi quelque chose de fort, de violent, quelque chose, en tout cas, qui m’apparaissait comme absolument contraire à l’ennui. L’idée me vint que tout devait se passer de manière à peu près analogue dans le grand lit à baldaquin, à sculptures et à armoiries où la fille d’un comte prend place le soir de ses noces…
Commenter  J’apprécie          00
C’est tellement singulier, tellement différent aussi de ce que toi et moi avons connu que je n’arrive à trouver aucune image, aucune comparaison. Il faudrait que tu essayes de pénétrer dans un monde de contrainte et de silence préservé par des murailles dont l’énorme poids empêche toute fuite hors de soi. Imagine-moi suspendu à l’instant qui vient, entre un ciel tourmenté et l’abîme où grondent en ce moment des eaux en folie. À certains moments que tu pourrais goûter comme moi, la beauté est intraduisible et si l’on veut échapper à sa force d’oppression, il faudrait la conjurer par la magie des sons, des mots ou des couleurs… ce qui est une fuite évidemment.
Commenter  J’apprécie          00
Ma vie se trouvait comme multipliée et il aurait été fort déplaisant, à mon avis, que le chien lancé contre moi eût réussi à m’expédier dans l’autre monde. Il m’arrivait de penser avec délectation, au cours de ces lentes journées, au rapport que je me promettais de rédiger dès que j’aurais forcé la vérité, telle une renarde aux mille ruses, dans son gîte encore ignoré. Parfois aussi, je l’avoue, j’oubliais pour quel motif je me trouvais là, et je me laissais captiver par ces vies que j’avais surprises.
Commenter  J’apprécie          00
J’ai déniché ce cahier au grenier dans une malle pleine de livres et, comme je m’ennuie souvent, lorsqu’il fait mauvais temps, et que je ne peux monter mon cher Teüflein, je pense que je vais écrire mon journal. Peut-être cela forcera-t-il les choses à se dessiner, à prendre forme, au lieu de rester immobiles autour de moi comme des nuages que le vent oublierait de remuer.
Ce soir, je m’ennuie.
On peut en mourir.
Ma mère est morte il y a deux ans de vertu et d’ennui.
Commenter  J’apprécie          00
Le temps recommence d’exister. Jusqu’ici, il n’avait plus cours. Des images, des apparitions surgissaient, empreintes d’un imposant caractère de réalité mais c’était aussitôt la chute dans cette espèce de no man’s land où les possibles s’affrontaient – tous les possibles que maintenant j’appelle mes rêves. Le temps était disloqué, écartelé. Tandis qu’à présent, les jours et les nuits recommencent à s’emboîter comme de vieilles habitudes.
Commenter  J’apprécie          00
Je songeais que cette grande fille mate et sombre qui posait sur moi un regard de sphinx, semblait faite pour intriguer les hommes. Elle promettait sans le savoir tous les fruits défendus dissimulés par son austère robe noire, et on l’imaginait faite intimement d’écrins nacrés et d’essences capiteuses. Comme les héroïnes des drames antiques, elle semblait se trouver d’avance soumise à toute manifestation de la fatalité.
Commenter  J’apprécie          00
Les femmes de la campagne ont des corps plus beaux que le tien. Elles ont une belle chair rose, drue, qui résiste sous les doigts, c’est solide, cela tient tout seul sans corset, c’est taillé d’un bloc. Oui, des corps massifs, sans ombres, sans bavures.
Commenter  J’apprécie          00
J’aime mieux, après tout, me trouver sans dot que laide. Quelquefois, quand je le regarde dans la glace, mon visage me console de ma pauvreté.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gérard HOULET (1)Voir plus

¤¤

{* *}