Germaine Krull

Biographie :

Germaine Krull est une photographe allemande.
Elle naît de parents allemands, et passe son enfance dans diverses villes d’Europe et à Paris, avant que sa famille s’installe à Munich en 1912.
Elle y étudie la photographie, puis ouvre un atelier où, de son propre aveu, elle fait plus de politique que de photographie. Elle se lie aux mouvements d’avant-garde, aux côtés d’agitateurs révolutionnaires qui, au lendemain de la défaite, occupent le devant de la scène. L'assassinat de Kurt Eisner, secrétaire du Parti social-démocrate indépendant d'Allemagne, engendre une féroce répression. Arrêtée et condamnée à mort, Germaine Krull échappe in extremis à son exécution. Elle s'enfuit à Berlin
En 1926, elle s'installe à Paris. Elle travaille avec Berenice Abbott, André Malraux, André Gide, Colette, Jean Cocteau, Sonia et Robert Delaunay et Louis Jouvet. Elle aborde des domaines aussi différents que la mode, le portrait, le monde industriel, la publicité (pour Peugeot, Citroën ou les disques Columbia, entre autres). Elle publie de nombreux ouvrages en collaboration avec des écrivains et expose dans l'Europe entière.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, en 1940, elle fuit la métropole et gagne l'AEF, Brazzaville, en passant par les États-Unis. En Afrique, elle dirige le service de propagande de la France libre. Elle rejoint la France lors du débarquement en Provence en 1944 et couvre photographiquement toute la fin de la guerre.
En 1946 elle part pour l'Indochine, toujours comme correspondante de guerre. La découverte de l'Orient la marque intensément, elle parcourt l'Asie du Sud Est et revient rarement en Europe. Convertie au bouddhisme, elle réside en Inde jusqu'en 1983. Elle retourne alors s'installer en Allemagne en 1955 jusqu'à sa mort.
Collaboratrice du Bauhaus, dans la mouvance surréaliste, communiste, anti-colonialiste, féministe, sa photographie sera à l'image de ses engagements et de sa volonté de changer le monde et d'explorer des formes esthétiques nouvelles. Son travail marquera profondément et durablement l'art photographique.