AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Jeannedut


Si le spécialiste devait nous dicter tout ce que nous devons
croire concernant son domaine, il deviendrait du fait même notre
maître, au lieu de s’en tenir à un rôle plus modeste, comme notr7
conseiller ou notre serviteur. Le médecin ne se contenterait plus
de nous donner les remèdes que nous désirons, il réglerait notre
alimentation, nos mouvements et notre vie en fonction de la santé
qu’il conçoit. Or cette santé que nous désirons, mais que nous ne
préférons pas peut-être à certaines habitudes qui la contrarient, il
faut bien que nous la définissions nous-mêmes à partir de notre
propre fonds d’idées, en relativisant la voix du médecin, si nous ne
voulons pas nous limiter à lui obéir, comme doivent bien s’y rési-
gner les grabataires dans les hôpitaux. Et l’économie de laquelle
nous attendons un certain bien-être, à laquelle nous participons,
qui organise une grande partie de nos vies, nous renoncerions à la
penser selon nous pour la confier aux économistes ! C’est, je le
crains, ce à quoi nous n’avons été, et ne sommes encore, que trop
portés. En dépit des libertés démocratiques dont nous nous glori-
fions, nous avons remis le pouvoir politique à une caste de man-
darins, qui, au nom de leur religion — quelque prétendue science
—, entreprennent de diriger toujours plus entièrement nos vies.
Or, en échange de leur pouvoir, nous avions eu l’imprudence de
leur demander un bien-être qu’ils se montrent à présent bien inca-
pables de nous assurer. Leur pauvre science économique ne par-
vient pas même à expliquer la faillite de leur système, et elle leur
interdit d’en sortir. Il est temps que nous reprenions la direction
de nos affaires et que nous remettions nos intendants à leur place.
Commenter  J’apprécie          150









{* *}