Petit livre d'actualité, présentant un intérêt précisément par son actualité même.
L'auteur (professeur de médecine gériatrique et auteur de "Les papys qui font boum"), commence par préciser ce qu'il entend par "dignité" et par "autonomie" en faisant référence aux philosophes et en dénonçant la confusion entre "perte d'autonomie" et "perte de dignité". Il s'attaque ensuite aux déterminants de l'âgisme en expliquant que "l'a priori de la non pertinence de la parole des personnes âgées [interfère] fortement avec la notion d'autonomie". Le vieux n'est plus au courant, il ne sait plus ce qu'il dit...
Réaliste, il considère "qu'aucune politique publique ne peut faire le travail que le voisinage et la responsabilité personnelle peuvent accomplir pour rompre l'isolement des personnes âgées".
Il constate amèrement que le secteur de l'aide à domicile comprend de nombreuses structures au bord du dépôt de bilan, que le nombre de bénévoles diminue et que celui des démissions des professionnels augmente.
Sans faire explicitement le parallèle avec la lutte contre l'insécurité routière (qui n'est devenue un succès qu'à partir de l'engagement politique au plus haut sommet de l’État avec Jacques CHIRAC), il souhaite qu'une véritable politique de la transition domiciliaire soit définie dans une "loi claire applicable à tous".
Il explique la dérive et la crise du modèle des EHPAD et pourquoi la dignité des personnes âgées, "évidence morale", ne peut être garantie dans leur cadre actuel.
Ce livre dénonce une hypocrisie collective vis-à-vis du vieillissement de la population. Espérons qu'il pourra être suivi par un autre, plus positif et contenant des propositions argumentées susceptibles d'inspirer ceux qui nous gouvernent.
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