Si le monde de l’exception culturelle existe, alors vous le trouverez dans ce roman. Les principaux personnages du livre apparaissent comme de véritables losers et forment un attelage disparate, un peu baroque, composé d’Anita, une réalisatrice italienne de films mal dans sa peau, présentée comme la nièce de Fellini, en visite à Paris à la recherche d’un producteur pour trouver un scénario de film improbable ; son chauffeur Andreas, d’origine grecque, écrivain en mal d’inspiration, qu’elle voudrait embaucher comme scénariste, Frantz un pianiste, compositeur sans envergure, ainsi que sa sœur Beatrix, fêtarde et très superficielle, qui dilapide son argent dans le jeu et la débauche. Tout ce petit monde évolue dans le milieu très restreint et privilégié de la jet set parisienne, côtoyant des artistes plus ou moins célèbres au cours de soirées et d’expositions mondaines, noyant leur infortune dans l’alcool, la fumette et le sexe…
Ancien critique de films, aujourd’hui scénariste et auteur, Gilles Verdiani a judicieusement associé ses multiples talents et ses vastes connaissances artistiques et culturelles, en matière de filmographie et de musique, pour nous concocter un récit original, savamment construit, à la faveur d’une plume sobre et élégante. Bousculant tous les préjugés, il nous fait pénétrer dans le cénacle de la production cinématographique et nous fait découvrir l’envers du décor, les coulisses d’un entre-soi dont les acteurs, loin de la splendeur éphémère des lumières et des paillettes, sont soumis à la terrible vindicte médiatique qui, tel un Ponce Pilate, décide de leur destinée : reconnaissances pour certains et déshonneurs pour d’autres. Alea jacta est… le monde du spectacle est impitoyable !
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