J'avais dépensé, en ce début de soirée, les derniers vingt-cinq centimes qui me restaient, pour boire un café, sans que ce breuvage trop habituel parvienne à me donner l'inspiration que je cherchais et dont j'avais un besoin urgent. En ce temps-là, j'avais accoutumé de mourir de faim, faim de pain et de gloire, et nul père, nul frère, dans le monde entier, pour m'aider. Le directeur d'une publication - un gros bonhomme pâle et taciturne - agréait mes contes lorsqu'il n'avait rien de mieux à imprimer et, chaque fois, il m'alignait cinquante lires, jamais plus, jamais moins, quelles que fussent la valeur et la dimension de ce que je lui apportais.