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3.93/5 (sur 7 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 21/10/1935
Biographie :

Ancienne élève de l'ENS, agrégée de lettres classiques et docteur ès lettres, Gisèle Mathieu-Castellani a enseigné dans diverses universités en France et dans le monde. Elle est spécialiste de la littérature de la Renaissance et de l'âge baroque.

Source : http://www.editionsducerf.fr
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Bibliographie de Gisèle Mathieu-Castellani   (12)Voir plus

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
L'espoir n'est rien qu'un songe d'un qui veille.

(Jean Godard)
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Si la loi des amours saintement nous assemble,
Avec un seul esprit nous faisant respirer,
L’outrage du malheur se peut-il endurer,
Qui si cruellement nous arrache d’ensemble ?

Je ne vous vois jamais, mon cœur, que je ne tremble,
Appréhendant l’effort qui nous doit séparer :
Et n’ose bien souvent vos regards désirer,
Tant l’éclipse qui suit ténébreuse me semble !

Toutefois quand les corps n’ont moyen de se voir,
L’âme pourtant n’est serve et peut à son vouloir
Voleter invisible où la guident ses flammes.

Chassons donc notre angoisse, ô seul bien de mes yeux !
Et, vivant désormais comme l’on vit aux cieux,
Sans plus penser aux corps, faisons l’amour des âmes.

(Philippe Desportes)
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Adieu tout mon bonheur, adieu tout ce que j'aime,
Adieu mon sang mon cœur, adieu mon âme même,
Je vais pleurer tout seul sous mon astre malin.
Mais pour mieux soupirer, je veux en votre absence
Prier les Déités que changeant mon essence
Je plaigne à mon plaisir mon contraire destin .

Vous donc dieux d'ici-bas, vous saintetés féées,
Qui des amants avez les essences changées,
Si vous errez encor aux déserts ou aux bois
Muez-moi, je vous prie, en un soupir si tendre
Que le cœur des passants mon accent fasse fendre,
Me faisant pour me plaindre une éternelle voix.

(Beroalde de Verville)
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L'amoureuse Didon brûle d'un feu couvert,
Et courant à grands pas par la cité se perd,
L’esprit tout agité de fureur et de crainte.
Comme une tendre biche avec le fer atteinte,
Qu'un pasteur ignorant la chute de ses traits,
D'un arc tiré de loin sous les ombrages frais
Des hauts chênes de Crète en chassant a blessée,
Et la flèche volante en ses flancs a laissée,
Elle qui sent la mort pendue à ses côtés
Erre par l’épaisseur des taillis écartés,
Traverse maint buisson et mainte épine forte,
Et la pointe fatale à ses flancs toujours porte.

Tantôt pour divertir cet ennui trop cuisant,
Elle va son Enée en public conduisant,
Lui montre les trésors dont Sidon fut superbe,
Et sa jeune cité naguère égale à l'herbe.
Ores certains propos elle pense entamer,
Or'elle sent tout court ses lèvres refermer.
Puis comme le flambeau du Soleil qui décline,
Commence de se teindre aux flots de la marine,
De nouveau la pauvrette a recours aux festins,
Se fait de Troie encor raconter les destins,
Et durant les repas, d'amour toute éperdue,
Derechef par l'oreille à sa bouche est pendue.
Enfin lorsque chacun vient à se séparer,
Qu'on voit du Ciel la Lune à son tour s'emparer,
Et que les feux luisants qui leurs cours précipitent
Les Dieux et les mortels au doux sommeil invitent,
Dedans son palais vide aux tristesses ouvert,
Seulette elle soupire, et sur son lit désert,
Où mainte épine aigue et maint chardon s'assemble,
Absent absente l'oit et le voit tout ensemble.
Aucunefois Ascagne entre ses bras pressant,
Et l'image du père en son fils caressant,
Elle déçoit ses yeux, pour tromper par ce change,
Si rien le peut tromper, d'amour le charme étrange.

(Jacques Davy Du Perron)
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A l’éclair violent de ta face divine,
N’étant qu’homme mortel, ta céleste beauté
Me fit goûter la mort, la mort et la ruine
Pour de nouveau venir à l’immortalité.

Ton feu divin brûla mon essence mortelle,
Ton céleste m’éprit et me ravit aux Cieux,
Ton âme était divine et la mienne fut telle :
Déesse, tu me mis au rang des autres dieux.

Ma bouche osa toucher la bouche cramoisie
Pour cueillir, sans la mort, l’immortelle beauté,
J’ai vécu de nectar, j’ai sucé l’ambroisie,
Savourant le plus doux de la divinité.

Aux yeux des Dieux jaloux, remplis de frénésie,
J’ai des autels fumants comme les autres dieux,
Et pour moi, Dieu secret, rougit la jalousie
Quand mon astre inconnu a déguisé les Cieux.

Même un Dieu contrefait, refusé de la bouche,
Venge à coups de marteaux son impuissant courroux,
Tandis que j’ai cueilli le baiser et la couche
Et le cinquième fruit du nectar le plus doux.

Ces humains aveuglés envieux me font guerre,
Dressant contre le ciel l’échelle, ils ont monté,
Mais de mon paradis je méprise leur terre
Et le ciel ne m’est rien au prix de ta beauté.

(Agrippa d’Aubigné)
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C'est une folie extrême
D'être fidèle en amour.
Il faut aimer qui nous aime,
Et changer de jour en jour.
Qui un seul but se propose
Ne fait jamais grande chose.

Les dames aiment le change,
Et n'ont jamais de dessein
Qui n'ait toujours du mélange,
Et double ainsi que leur sein :
Ne blâmez telle aventure,
C'est l'effet de leur nature.

L'une aimera la richesse,
L'autre aimera les discours,
Cette-ci l'art et l'adresse,
Celle-là le jeu d'Amours ;
Jamais d'une même sorte
Ce faux sexe ne se porte.

Aimez et soyez fidèle,
Vous deviendrez odieux.
Feignez, soyez infidèle,
On vous recherche en tous lieux.
Ainsi changeant de figure,
Se déguise leur nature.

Et plus fol qui conjecture
Sans dommage et sans méchef
Bien garder une serrure,
Dont chacun porte la clef,
Il n'est de place tant forte
Où l'on n'entre de la sorte !

C'est donques folie extrême
D'être fidèle en amour,
Il faut aimer qui nous aime,
Et changer de jour en jour.
Qui divers buts se propose
Fait souvent quelque grand'chose.

(Joachim Bernier de la Brousse)
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J’ouvre mon estomac, une tombe sanglante
De maux ensevelis. Pour Dieu, tourne tes yeux,
Diane, et vois au fond mon cœur parti en deux,
Et mes poumons gravés d’une ardeur violente,

Vois mon sang écumeux tout noirci par la flamme,
Mes os secs de langueurs en pitoyable point,
Mais considère aussi ce que tu ne vois point,
Le reste des malheurs qui saccagent mon âme.

Tu me brûle[s] et au four de ma flamme meurtrière
Tu chauffes ta froideur : tes délicates mains
Attisent mon brasier et tes yeux inhumains
Pleurent, non de pitié, mais flambants de colère.

À ce feu dévorant de ton ire allumée
Ton œil enflé gémit, tu pleures à ma mort,
Mais ce n’est pas mon mal qui te déplait si fort
Rien n’attendrit tes yeux que mon aigre fumée.

Au moins après ma fin que ton âme apaisée
Brûlant le cœur, le corps, hostie à ton courroux,
Prenne sur mon esprit un supplice plus doux,
Étant d’ire en ma vie en un coup épuisée.

(Agrippa d’Aubigné)
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Espérance fuyez, car vous trompez ma vie,
Je veux sans espérer me tenir en mon mal,
Pour être bien heureux je ne veux autre envie,
Que suivre les erreurs de mon malheur fatal.

(Beroalde de Verville)
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J'aime mieux n'aimer point que d'aimer tièdement...

(Philippe Desportes)
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Le constat d'ignorance ou de méconnaissance justifie sans doute le souci de présenter un recueil où voisinent poètes connus et inconnus, et poètes moins connus ou inconnus, de tenter une fois encore d'éveiller de leur léthargie ces textes sommeillant dans les réserves des grandes bibliothèques. Mais qui ne se défierait d'une anthologie ? La sélection des auteurs, puis des textes, est une opération doublement idéologique : elle dépend en partie des options du sélectionneur qui impose son point de vue sans en avouer, souvent, la subjectivité ; en partie de l'image que fixent d'une production les normes de l'histoire littéraire, dont les aléas conditionnent la réception critique. Rien de plus artificiel que cette cueillette de fleurs, rien de plus arbitraire que ce prélèvement, construisant une cohérence superficielle, une "égalisation" sommaire. Il faut honnêtement le reconnaître et jouer carte sur table.

358 - [Le Livre de Poche n°6910, p. 13]
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