« Un jour viendra » est un livre qui m’a fait voyager en Italie, dans la région de mes grand-parents et m’a fait découvrir la vie des petites gens des contrées des Marches à la fin du XIXe et début du XXe.
C’est un livre qui se lit comme un classique qui aurait été écrit à l’époque. La plume de l’autrice est élégante et poétique, elle nous transporte dans ce récit déchirant qui nous décrit la pauvreté et la misère des paysans avant et pendant la Grande Guerre.
On suit l’épopée de Lupo et Nicola, ces deux frères qui, bien que très différents, s’aiment d’un amour inconditionnel et tentent tant bien que mal de vivoter dans cette époque qui n’a épargné personne.
Giulia Caminito nous dépeint la fresque d’une Italie qui se révolte, avec la montée de l’anarchisme qui précèdera le fascisme de Mussolini. Je trouve que le livre est incroyablement bien écrit, que l’histoire est poignante et quelque part la description que l’autrice fait de ces pauvres gens me rappelle Zola (c’est une comparaison osée certes, mais ça m’a sauté aux yeux en lisant le livre). J’ai aimé les personnages même s’ils ont tous leur lot de défauts et j’ai aimé lire leur histoire et les suivre au fil de ces années. J’ai eu l’impression d’être avec eux l’espace de ma lecture.
La seule raison qui m’empêche de donner 5 étoiles à ce livre est que la fin du livre a été légèrement décevante dans la mesure où je m’attendais à une fin retentissante. Je trouvais que le roman allait crescendo et pensais que la fin serait beaucoup plus fracassante et marquante qu’elle l’a été. Néanmoins je trouve que c’est une lecture qui en vaut le coup car elle nous emmène dans un monde inconnu comme si nous en faisions partie. « Un jour viendra » un voyage, dans tous les sens du terme.
J’ai hâte de pouvoir lire d’autres livres de Giulia Caminito, en espérant que Gallmeister les publient !
Trêve de blabla, voici ma note finale : 4/5 !
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Me suis laissée noyer par ce beau roman qui fait mal. Très bien écrit, on ressent l indicible mal être de cette petite fille qui raconte la vie de misère de sa famille.la honte profonde de se sentir différente des autres par le manque de tout. S oblige à survivre avec un code de dureté, en vase clos. Suite aux actes de mepris et d injustices journaliers le mal être se transforme en angoisse , en rage de vivre malgré les difficultés de chaque minute, en violence , en un bouillonnement de mal qui gronde au plus profond de don être. La dureté de caractère de sa mère l a privé d amour , elle s est toujours interdit d aimer, devenant une écorchée vive.
Oui terrible roman.
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Giulia Caminito, Un jour viendra, 285 pages, Éditions Gallmeister 2021, en Totem 2022.
Giulia Caminito est une révélation pour moi, et son livre est un coup de coeur ! En même temps que l'histoire de deux frères très liés, j'ai découvert la naissance du mouvement anarchiste italien. L’intrigue se déroule à Serra de’Conti, village des Marches, en Italie centrale, de la fin du XIX° siècle à la fin de la première guerre mondiale. Avec l’un des deux frères, Lupo, révolté, engagé, on assiste à la misère des habitants, terreau des émeutes, puis aux manifestations et à leur répression. C'est sans doute là le côté "philosophe politique" de l'autrice et cela m'a passionnée ! Avec Nicola le petit frère fragile, on assiste à la grande guerre, grande par ses horreurs, puis à la grippe espagnole qui finit d’anéantir la population.
Très documentée, Giulia Caminito s'est aussi servie de son histoire familiale : le jeune Nicola, si tendre, si couvé par son grand frère, porte le prénom de son arrière grand-père, lui aussi anarchiste. Et le village de Serra de’ Conti est le sien.
L'abesse, La Moretta, du beau monastère du village de Serra de' Conti est, elle aussi, un personnage authentique. Elle incarne dans le roman la résistance, l'humanité, le dévouement. Forte, charismatique, l'autrice lui donne un rôle très important dans son roman, comme elle a eu dans la vraie vie. Elle a sa statue devant le monastère.
Le parcours des deux frères, Lupo et Nicola, est poignant, parcouru de drames familiaux et sociétaux, de secrets enfouis, au coeur d'une Italie déchirée, où les revendications sont éteintes, les manifestations écrasées, comme à Ancone en 1914, au cours de la "semaine rouge".
Un roman profond et instructif, dont le souffle historique vous emporte, et où se mêlent étroitement la grande Histoire et les vies individuelles qui tentent de survivre au chaos.
Insta : @capsules_de_lecture
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Giada, 13 ans, vit modestement avec sa tante dans l'Italie post fasciste. Elle se réfugie dans la lecture et elle rêve. Elle rêve de la Grande A, A comme Afrique, ce continent lointain où sa mère, Adi, qu'elle n'a presque pas connu, a émigré pour une vie meilleure. Giada idéalise cette mère jusqu'au jour de ces 17 ans où elle revient la chercher pour l'emmener avec elle à Assab, en Erythrée.
La Grande A a tous les ingrédients de la saga familiale réussie : des protagonistes forts, fouillés, des personnages secondaires tout aussi déterminants, des mystères, des ambiances colorées, où les sens sont exaltés. Les espoirs cèdent la place aux désillusions, du moins à la réalité.
Tout en étant romanesque, le roman n'est pour autant pas banal. On découvre notamment l'histoire de la colonisation italienne dans la corne de l'Afrique.
La forme, quant à elle, est assez originale. Giulia Caminito utilise un style direct, énumératif par moments, qui permet de visualiser rapidement les lieux, les gestes, de ressentir les atmosphères.
La Grande A est un beau portrait de famille avec la métamorphose d'une jeune adolescente naïve en jeune femme déterminée. le parallèle avec sa mère qui elle aussi évolue pour mieux se rapprocher de sa fille est très intéressant. Enfin, on ne peut évoquer ce roman sans parler de fresque historique et sans établir le lien entre l'évolution des personnages et la transformation d'un continent qui se décolonise.
Merci à Babelio.
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Une adolescence.
Le passage d'un gué long, douloureux et semé d'embûches, tout en paradoxes et mal être.
Comme les autres, Gaïa gère ses complexes (tâches de rousseur et grandes oreilles), rumine ses accès de râge, ses prises de becs familiales, tisse des amitiés de convenance ou de coeur, essuie des revers et des désillusions, s'emballe pour son 1er mec, fait quelques conneries.
Dans sa banlieue de Rome, tout lui semble plus injuste car sa famille est pauvre.
Une mère combative et flamboyante qui se démène sans compter pour tenir hors de l'eau, les têtes de 4 gosses (dont 2 jumeaux tardifs) et d'un mari impotent (vissé dans un fauteuil roulant issu des rebus de l'hôpital).
Le texte est remuant, coloré, plein de vie.
Un bon roman, un peu long sur la fin.
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UN JOUR VIENDRA de Giulia Caminito
J'ai interrompu la lecture de ce roman puis, je l'ai reprise puis, je l'ai remise de côté et, j'ai fini par l'abandonner. L'histoire stagne et je m'ennuie.
Giulia Caminito est née à Rome en 1988. Elle est diplômée en philosophie politique. Elle fait ses débuts dans l'écriture en 2016 avec le roman La Grande A qui a été récompensé de nombreux prix, notamment le prix Giuseppe Berto, le prix Bagutta (section Opera Prima) et le prix Brancati (section Jeunesse).
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Le père est handicapé, les enfants sont des miséreux mais rien de tout ça n'a le droit d'exister pour la mère, Antonia la rousse. La dignité est là et on ne la perdra pas. Mère courage, mère exigeante qui tord le destin de sa fille Gaïa. Mais quand quelqu'un veut tellement notre bonheur, notre réussite, que nous reste-il à vouloir ? Ce roman est une belle fresque familiale et sociale, douce- amère, drôle et pathétique, une Italie qui harangue et qui file sans casque ni lumière le long d'une route en été. La catastrophe pourrait arriver et si c'était ça le goût de la vie ?
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Touchée par ces deux jeunes hommes aux personnalités opposées, liés par le sang mais surtout par le cœur. Les analogies sont nombreuses et poétiques. Les allés-retours dans le récit, qui raconte aussi l'Histoire de l'Italie, sont parfois difficiles à comprendre mais le voyage en vaut le détour.
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Il n'y a pas grand chose de positif à raconter sur Gaïa, la protagoniste, ni sur beaucoup de personnages de ce roman. C'est cruel, sombre, difficile par moments, quelque chose de très réel et tangible, on y sent l'envie de faire une œuvre sociale - ici la pauvreté, mais également ce qui en découle ; la colère, l'ostracisme, la maladie, la discorde, la politique.
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L’association était prometteuse : un petit village et son couvent dans le centre de l’Italie au début du XXème siècle, des secrets de famille, des métayers anarchistes qui rêvent de justice et la place de l’église dans tout ça.
Et pourtant je n’ai pas été emporté par cette lecture. J’ai trouvé que l’écriture manquait de rythme et les personnages n’ont pas su me séduire. Ce roman est assez court mais il m’a finalement semblé long.
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Le premier chapitre du livre s'ouvre sur Antonia, une mère courage, têtue, honnête qui se bat pour sa famille et ses enfants. Ce prélude est théâtrale, une vraie scène de film à l'italienne avec la mama qui protège son nid.
Ensuite, le livre se décline à la première personne. Gaïa, petite fille née dans la pauvreté conte son quotidien entre les batailles administratives de sa mère, les combats de son frère, son père handicapé et les jumeaux dont on parle peu. Elle narre sa vie de jeune écolière sans le sous puis d'adolescente entre férocité et sens de l'honneur.
Sa mère s'emploie jour et nuit à ce que sa fille s'en sorte grâce aux études et sans aucune distraction ; c'est ce que fera Gaïa tout au long de ce roman, pour satisfaire sa mère qu'elle ne quittera pas même à l'âge adulte, une vraie résilience. Pourtant tout gronde en elle et le volcan est prêt à exploser.
Ce roman, je l'ai écouté grâce à la Masse critique littérature de Babelio et Gallmeister/Audiolib que je remercie pour l'envoi.
C'était la première fois que j'écoutais un livre audio, et ça ne m'a pas trop plu. J'ai eu du mal à rentrer dans cette histoire par le prisme de l'écoute. Peut être la voix de la comédienne ne m'a pas suffisamment séduite pour que je m'imprègne vraiment du récit.
J'ai trouvé ce roman violent. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et à leur histoire pourtant très forte. Il y a beaucoup de longueur et j'ai eu des soucis de temporalité. Je ne savais pas toujours à quel moment j'en étais dans le récit, si c'était un flash back ou l'histoire qui se répétait entre les déménagements incessants et cette lutte pour un logement décent. Avec un livre papier, je serais plus facilement revenue en arrière, moins commode avec le libre audio. C'est un roman cruel également, toutes les amitiés ou les amours de Gaïa se terminent mal, comme s'il n'y avait pas d'issue possible, une vie dans l'impossibilité d'être lumineuse car sa mère ne le permet pas. J'ai manqué de douceur à l'écoute de cette histoire, ça été poussif. J'ai de plus, été découragée par la fin ouverte.
Comme c'était de l'audio, je suis revenue en arrière pensant avoir sauté un chapitre ou ne pas avoir tout entendu . Mais non c'est un dénouement abrupte et déconcertant, à nous de nous faire notre propre fin.
Je suis malgré tout curieuse de lire Un jour viendra, autre roman de Giulia Caminto, car elle a un style particulier qu'il me plairait d'approfondir.
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Lecture en demi-teinte, une histoire qui partait bien mais trop long sur la fin, sentiment d'une tartine qui s'étire pour faire des pages. La relation entre les deux frères est touchante, aucune épreuves ne pourra réellement les séparer malgré leurs différences. Vraiment déçue de la fin qui pouvait se régler plus vite. Peut-être une volonté de l'auteur pour faire ressortir les sentiments et les émotions des personnages, mais personnellement j'ai trouvé les 50 dernières pages lourdes et ennuyeuse, un soufflé qui retombe.
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Années 2000, Rome, nous suivons l’histoire familiale d’une famille italienne à travers les yeux et les mots de Gaia, à la fois narratrice et personnage de l’histoire. Nous suivons l’héroïne depuis ses années collège jusqu’à l’âge adulte. Gaia vit dans un milieu social modeste, marqué par une extrême pauvreté. Elle vit dans un petit foyer insalubre et minuscule avec sa mère Antonia, une femme de ménage, au caractère bien trempé, dur à cuire, qui donne le meilleur d’elle-même pour joindre les deux bouts et pour élever au mieux ses enfants, espérant leur offrir un avenir prometteur, son père Massimo, handicapé suite à une chute du haut d’un échafaudage, il se retrouve dans un fauteuil roulant, à demi-mort, il délaisse sa famille, sa femme portant tout le poids du monde sur son dos, son demi-frère Mariano, engagé politiquement, suivant l’exemple de sa mère et ses deux frères jumeaux. Leur quotidien est loin d’être un long fleuve tranquille. Antonia se bat avec ferveur pour sortir de la misère. Elle mène un combat sans relâche car il faut se battre pour revendiquer ses droits surtout que la parole des pauvres n’est pas écoutée. Sa détermination sans faille leur permet de déménager et de s’installer à Anguillara, près du lac de Bracciano, peut-être est-ce pour eux l’opportunité de laisser leur passé douloureux derrière eux ? Dans cette nouvelle ville, Gaia va faire l’expérience des vicissitudes et des tourments de la vie : ses premiers amours, ses premiers chagrins, ses amitiés contrariées avec Carlotta, Agata et Iris et les phénomènes émanant de la société : les inégalités sociales et les injustices, le rejet social, le poids du regard des autres qui la frappe de plein fouet, lui rappelant qu’elle ne sera jamais à la hauteur, toujours dénigrée, sa condition sociale la rattrapant. A l’école, elle va être confrontée au harcèlement et au suicide de son amie Carlotta. Comment une petite fille, comme elle, peut-elle trouver sa place dans un monde obnubilé par l’argent, l’apparence et la réussite ? Avec elle, tout est calculé pour atteindre un ascenseur social.
Un roman d’apprentissage qui dresse l’ambiguïté des relations humaines et de la complexité de la vie sociale. Le style d’écriture abrupte et très cru de Giulia Caminito a su me happer dès les premières lignes. Ce qui m’a beaucoup ému, c’est que nous ressentons toute sa fureur de vie, sa colère contre le monde. Les expériences qu’elle a vécues et traversées l’ont complètement transcendée, devenant une autre à sa place. Elle semble parfois être dure comme fer, les épreuves qu’elle a surmontées l’ont pourtant fragilisée même si elle ne veut pas le montrer. Elle est devenue de marbre et désabusée d’elle-même. C’est un roman magistral qui va me laisser un arrière-goût amer car l’eau du lac n’est jamais douce.
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J'ai beaucoup aimé l'écriture de ce livre écrit à la 1ere personne, on se croit vraiment dans les pensées de Gaïa. Beaucoup d'adjectifs, de successions de mots pour donner l'impression de devoir tout dire, dire le fond des pensées. Livre très agréable à lire, une belle découverte
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Petite excursion littéraire en Italie avec l'auteur Giulia Caminito. J'ai lu l'année dernière Un jour viendra, que j'ai aimé, donc commencé celui-ci avec envie.
Mais ce roman est assez difficile à chroniquer, car il est certes bien écrit, mais son nouveau livre est trop direct et sans suspense. Évidemment, c'est un roman de vie, mais même là, on pourrait s'attendre à des clash ou des tensions. Pourtant, rien ! Le combat pour échapper cette condition sociale reste très lacunaire, je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions avec cette lecture.
Toutefois, tout commençait bien, le premier chapitre est une bonne mise en situation, (je m'y connais, je suis bêta lectrice à mes heures) Antonia la mère est présentée comme une femme prête à tout pour obtenir désire. C'est une protectrice de sa famille, mon personnage préféré de ce roman. Hélas, après le premier chapitre, c'est sa fille, Gaïa, que nous suivons, c'est elle qui nous raconte son histoire et qu'on voit grandir au fil des années.
Là encore, je n'ai pas ressenti d'empathie pour Gaïa, son histoire est pas mal. La relation avec son grand-frère, sa mère et son père etc. Mais cela ne n'a pas pris avec moi. Sa haine et sa rage dans son un peu trop présent et étouffent tout le reste de son caractère qui aurait pu être plus élaboré. C'est too much, elle est constamment en colère ! À l'arrivée, un livre mi-figue mi-raisins, bon début, mais se perd dans des dialogues superficiels qui n'apportent rien à l'histoire, et encore moins de la tragédie à la romaine. Un bon Benigni est plus tragico- comique et plus italien que ce livre. déception.
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