AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.36/5 (sur 178 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Giulia Foïs est une journaliste française (France Inter, i-télé, "Arrêt sur image" et quotidien Libération).
Elle est la sœur de la comédienne Marina Foïs.

Ajouter des informations
Bibliographie de Giulia Foïs   (3)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de
Giulia Fois vous présente son ouvrage "Ce que le féminisme m'a fait" aux éditions Flammarion. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/3033111/giulia-fois-ce-que-le-feminisme-m-a-fait-recit Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite

Citations et extraits (74) Voir plus Ajouter une citation
Giulia Foïs
(...)
Attention QCM : on a dit que l’écriture inclusive était comme une "lacération de la Joconde", "une lapidation de la Vénus de Milo", ou une "émasculation de l’Apollon du Belvédère" ?
Très exactement, c’est Raphaël Enthoven qui a dit : "l’écriture inclusive est une agression de la syntaxe par l'égalitarisme, un peu comme une lacération de la Joconde, mais avec un couteau issu du commerce équitable".
C’est beau, presque trop, pour un combat dont le même Enthoven disait qu’il était inutile. Tellement insignifiant d’ailleurs que, depuis trois ans, on aura quand même dépensé une énergie folle pour le qualifier. On a dit charabia, aberration, péril mortel et négationnisme vertueux – si si, l’écriture inclusive a provoqué un Point Godwin. Remarquez, on a eu plus doux, on a eu plus simple, plus basique, comme dirait Orelsan, sauf que c’est à Eric Orsenna qu’on le doit. L’académicien, oui, on ne se refait pas, nous dit que, non, écrivaine, c’est pas possible, parce que dans écrivaine il y a vaine. Ouais. Sauf que… Essayez avec écrivain, ça marche aussi. C’est pénible, ces académiciens qui savent pas lire…
(...)

>> https://www.franceinter.fr/emissions/pas-son-genre/pas-son-genre-29-octobre-2020
Commenter  J’apprécie          245
Giulia Foïs
(...) Face au mouvement de révolte des lycéennes, qui demandaient lundi à pouvoir venir en classe habillées comme elles l’entendaient, témoignant lui aussi d’un sens aigu de l’époque et de ses enjeux, notre ministre de l’Education nationale a déclaré qu’il fallait, je cite encore : « adopter une position d’équilibre et de bon sens. Il suffit de s’habiller normalement et tout ira bien ». Ah ben ça va pas du tout, ça. Du coup je lui ai écrit une lettre.

« Cher Jean-Mimi,

Depuis le temps que je t’écoute, depuis le temps que je te suis, je suis forcée de me demander si tu n’irais pas à contre sens, en cumulant tout les non sens, avec cette phrase qui n’a pas de sens, quand tu en appelles au bon sens, qui va toujours dans le même sens.
Exemple : si je disais aux policiers qui se plaignent d’être attaqués pour leur uniforme quand ils portent un uniforme, de ne plus porter d’uniforme. Tu me dirais que j’ai tort, et t’aurais raison. De la même façon, Jean-Mimi, posons nous la question : si, dans un collège, ou un lycée, une fille se fait siffler parce qu’elle est en débardeur, il est où le problème : dans le débardeur ou dans le siffleur ?

Alors je sais ce que tu vas me dire : le règlement, c’est le règlement. C’est pas hyper développé comme argument, mais c’est touchant. Oui, j’aime bien ce petit côté légaliste, chez toi. C’est naïf, c’est émouvant, mais c’est un peu à côté de la plaque, en fait. Parce que le règlement, en l’occurrence, il est pas très clair. Je sais pas si tu as eu le temps de le lire, mais en gros, il dit qu’on attend des élèves une tenue correcte. Point. A partir de là, on fait ce qu’on veut. Or bizarrement, on veut toujours un peu la même chose : que les garçons montrent leurs genoux, le bas de leurs cuisses, le haut de leurs fesses, ça, c’est correct. Les filles, ça l’est tellement pas que, régulièrement, on les renvoie chez elles, quand on ne les met pas sous le coup d’une procédure disciplinaire. Si si, je te jure, ça arrive assez souvent. D’où la colère des lycéennes, qui se fait régulièrement entendre depuis le début de MeToo. Depuis trois ans, donc. Mais tu pouvais pas savoir, à l’époque t’étais pas… Ah ben si, t’étais déjà là.

• Mais je sais ce que tu vas me dire : si ça se passe comme ça, c’est qu’il y a une bonne raison.

Oui. Une raison, en tous cas. Toujours la même, invoquée par les chefs d’établissements : les filles doivent faire attention à ne pas distraire, voire à ne pas provoquer les garçons, parce que c’est connu, une fille, ça tente, et qu’un garçon, ça saute dessus. C’est pas neuf neuf, comme idée, c’est pas hyper valorisant pour vous, et pas ultra pratique pour nous vu que c’est même un petit peu pour ça qu’on nous visse, qu’on nous voile, qu’on nous vilipende ou qu’on nous viole depuis la nuit des temps.

• A chaque fois, je dis bien à chaque fois qu’une fille, qu’une femme, est harcelée, suivie, insultée dans la rue ou virée de son lycée, on lui demande comment elle était habillée.

Un Français sur trois pense d’ailleurs qu’elle est responsable de ce qui lui arrive si elle porte une mini jupe au moment où elle est violée. Un sur trois… Mais toi, Jean-Mimi, t’es pas ce Français là, hein. Toi, tu peux pas penser comme ça. Pas à ton poste, non, ça se peut pas. Allez je t’embrasse, allez, j’y crois. »

------

• lettre à Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale (article du 17/09/2020)
>> tout l'article : https://www.franceinter.fr/emissions/pas-son-genre
A écouter là : https://www.franceinter.fr/emissions/pas-son-genre/pas-son-genre-10-septembre-2020
Commenter  J’apprécie          215
Giulia Foïs
On nous parle de faire le distingo entre l'homme et l'œuvre. Mais vous croyez vraiment que quand on est violée, on se demande quel métier exerce l'homme qui nous viole et puis s'il le fait bien ? Non. Non, non. L'homme qui nous viole est un homme qui nous viole, point.

Sur le plateau de l'émission "C à vous" le 2 mars 2020
Commenter  J’apprécie          234
page 190

"Le monstrueux, c'est le grain de sable dans les rouages, celui qui fait bugger le système. Le monstrueux, c'est "l'anormal". La norme cadre, serré, serré. Serré jusqu'à nous étouffer. La norme oblige, la norme corrige, la norme te fait rouler tout droit - en pilotage automatique, et yallah! l'autoroute cinq voies... Je préfère les chemins de traverse. Qu'on les emprunte, ou non, par choix, ils te bousculent, ils te malmènent : c'est par où la sortie, déjà? Et là tu cherches, et la tu fouilles, et quand tu trouves, tu te trouves, toi. Avec tes bosses, avec tes creux, avec tes bleus, crevasses peut-être - ces routes-là sont cahoteuse. Ni balisées, ni même fléchées, il n'y a que toi pour t'y repérer, alors elles te foutent un peu la trouille, comme le monstre, "animal terrible": il t'a collé le nord au sud, ce que tu croyais vrai est faux, c'est l'aube ou c'est le crépuscule, tu sais plus bien, tu voudrais bien ton GPS, il vient tout juste de grilller... Ca y est. IL n'y a plus que toi, sur cette route-là: tu vas pouvoir respirer, et tu n'as plus qu'à inventer - oui, vraiment, j'aime bien l'idée. "
Commenter  J’apprécie          10
Visiblement, les féministes aussi, elles étaient mieux avant. OK, mais avant quand ? Pas quand De Beauvoir publie Le Deuxième Sexe : scandale. Pas quand Halimi défend l'IVG, à Bobigny : cris de poulets qu'on égorge. Pas quand elles font, mais quand elles faisaient : une bonne féministe, c'est une féministe morte.
Commenter  J’apprécie          40
Heureusement pour mon inconscient, je suis tombée sur une psy légèrement plus subtile quelques mois plus tard. Avec elle, avec les miens, avec mes proches, et avec les années, j’ai pu me remettre à la verticale et coucher les flouteurs à l’horizontale. Aujourd’hui, mes « pourquoi ? » sont pour eux. Comme dans : « Mais pourquoi vous est-il si compliqué de recevoir la parole d’une victime ? Pourquoi votre cerveau se met-il à bugger à l’instant même où vous entendez le mot “viol” ? Êtes-vous donc si fragiles que quatre toutes petites lettres peuvent à elles seules vous ôter toute possibilité d’empathie ? Qu’est-ce qui vous passe par la tête pour qu’au plus basique des “comment tu te sens”, on préférera toujours un “comment tu t’es démerdée” ? Honnêtement, cette satanée question, la poseriez-vous à quelqu’un qui vient d’être cambriolé ? » Non. La réponse est non. Jamais on ne demanderait à la victime d’un cambriolage si, franchement, elle n’est pas un tout petit peu responsable de ce qui lui est arrivé. Si au fond, son cambriolage, elle ne l’a pas un tout petit peu cherché – voire désiré. Et si, d’ailleurs, il s’agit réellement d’un cambriolage, parce que peut-être qu’elle exagère un tout petit peu, après tout… Non. Bien sûr que non. On ne lui dirait pas, on n’y penserait même pas. On la plaindrait et on réprouverait le cambrioleur. L’intrusion dans une propriété privée, c’est clair pour tout le monde : ça ne se fait pas. Mais le corps des femmes n’est pas une propriété privée. Dans les faits, dans le fond, il ne leur appartient toujours pas.
Commenter  J’apprécie          202
Giulia Foïs
Une lettre à un membre du gouvernement.
« Mon petit Gégé,
Si tu savais comme j’étais heureuse, hier soir, en t’écrivant. Si tu savais comme je le suis, ce matin, en espérant que tu entendes ces mots, ces mots en moi retenus trop longtemps… Je sais, tu les attendais pas vraiment. Moi si, je guettais juste le moment. Comme quoi tu vois, la vie, mon petit Gégé, c’est toujours une question de moment…
Par exemple en Juillet, quand t’a été nommé, je t’ai raté. J’étais en vacances, j’étais en Provence. Je les ai vues te tomber dessus, mais toi, toi, t’as tenu. Et tu t’es bien défendu. Innocent jusqu’à preuve du contraire, accusé de viol oui mais, pas jugé coupable et paf dans leur face, et même pas peur, et même pas mal, enfin, si, mal, à l’intérieur. De toi, je veux dire.
Et toi, t’as dit :
"Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières. Mais il faut quand même mesurer ce que c’est que d’être accusé à tort, de devoir expliquer à ses parents ce qu’il s’est passé parce que, c’est vrai, j’ai eu une vie de jeune homme."
T’es tellement chou quand tu t’y mets, toi…Tu parlais, et moi, je le voyais, le jeune homme que tu étais...Un peu foufou, un peu coquin, patin, couffin, je fais semblant de te faire la bise et hop, je dérape, et ouh, une bouche, et là je dérape encore et encore plus loin... Pardon.
Je veux pas faire pleurer dans les chaumières, mon petit Gégé, mais parfois y a des mots qui sortent de moi, avec ma voix, et je sais pas vraiment comment ça se fait. Mais ça se fait, et après, je regrette, parce que bon, la boulette, oui mais bon, blagounette… Tu comprends ça, toi, l’humour… T’es même un sacré déconneur, quand tu t’y mets.
Ta dernière, c’est presque la meilleure… Je resitue le contexte, tu m’en veux pas ? C’est pour ceux qui étaient pas là… Alors voilà, on est au Sénat, en pleine commission d’enquête sur la gestion du COVID, et Marie-Pierre de la Gontrie te pose cette question, tu sais, sur les repas que tu as interdit pour les migrants de Calais… Si, si tu sais.
Eh ben là, toi, comme t’es foufou, que t’es coquin, que tu peux pas t’empêcher, on sait jamais, des fois que ça marcherait, t’as répondu :
"Je me ferais un plaisir de passer une soirée, une nuit, une journée avec madame la sénatrice, à Calais."
T’en ris encore, hein, quand tu l’entends ? Là, t’as goûté ton effet. Et puis après… T’as pas compris. Et pourquoi la vidéo elle a tourné, et pourquoi ça a gueulé, et encore, c’est sur toi que c’est tombé…
Alors mon petit Gégé, t’es plus vraiment un jeune homme, mais je vais t’expliquer…
Tu les vois, ces gamins qui, comment tu dis « s’ensauvagent », dans les cités ? Tu les entends leur « Wesh, t’es bonne », leurs sifflets, et leurs « salopes », dans la rue ? Tu les connais, leur main au cul ? Eh ben c’est pareil, en fait : ça n’a jamais marché. Ça fait encore moins rigoler.
Outrage sexiste, ça s’appelle – ou agression, quand c’est poussé. Y a même une loi contre ça, c’est celle de Marlène Schiappa – tu sais, celle qui bosse avec toi. Ce qui fait que c’est un délit, tu vois. Comme je sais pas, monnayer un service contre des faveurs sexuelles. Ça s’appelle « abus de faiblesse », ou « trafic d’influence » et c’est passible de… Ah non, c’est vrai, t’es au courant.
Je t’apprends rien, je te prends pour qui ? T’es ministre de l’Intérieur ou pas ? Alors tu les connais, les lois, et les chiffres sur le bout des doigts : 1% des viols qui débouchent sur une condamnation, tu le sais ça… Comme toutes ces plaintes, les trois quarts, classées sans suite, à la poubelle, impunité, toute puissance...
Ahhh ton petit sourire, au Sénat. Et avec toi, tout ces rires gras, là, derrière toi… Ahhh ce petit sourire... Alors le coup de la chasse à l’homme, tu me le refais pas, hein ? Tut tut tut… Tu la ressors à chaque fois, et chaque fois je me dis « Ouch, il devrait pas ».
Ben oui, parce que c’est ce qu’ils font tous. Comme un réflexe, hein : et la victime, c’est moi, et la coupable, c’est elle, acharnement sur l’innocent, tout ça tout ça…

---------

>> https://www.franceinter.fr/emissions/pas-son-genre/pas-son-genre-24-septembre-2020
Commenter  J’apprécie          192
Giulia Foïs
Pourquoi, alors que des dizaines de milliers d’enfants iraniens s’apprêtent à retrouver le chemin de l’école, pourquoi, donc, les filles ont disparu des manuels de mathématiques ?
A/ Parce qu’elles ne savent pas compter, ces cruches
B/ Parce qu’elles ne savent par lire, ces gourdes
C/ Parce que la raison invoquée par le gouvernement est encore plus absurde que ça.

Je vous resitue un peu le contexte, vous allez comprendre. En fait, il s’agit du livre officiel de maths destiné à la 3ème année de primaire. Jusque là, sur la couverture, autour d’un arbre étaient représentés un garçon et une fille. Et là, à quelques semaines de la rentrée, la graphiste, auteur du dessin de couverture, se rend compte que la fillette a disparu.

Elle poste la photo de cette nouvelle édition sur les réseaux sociaux provoquant la colère de bon nombre de parents d’élèves. On est quand même dans un pays où 60% des étudiants sont des étudiantes. Et où l’on trouve la seule lauréate du Prix Fields, équivalent du Nobel de Mathématiques, Maryam Mirzakhani.

Autant dire qu’on est un peu chatouilleux sur le sujet des maths, de l’école et des filles. A tel point que le gouvernement a fini par devoir se justifier… La semaine dernière, le ministère de l’éducation nationale expliquait que « cette modification était intervenue après une décision rendue par des experts en esthétique – si si - et en psychologie : pour eux, la couverture était tout simplement trop chargée ». Ben donc on dégage la fille et on garde le garçon. Logique.

-----

>> https://www.franceinter.fr/emissions/pas-son-genre/pas-son-genre-15-septembre-2020
Commenter  J’apprécie          182
Giulia Foïs
■ En Belgique, la transidentité de la nouvelle vice-première ministre n'est même pas un sujet.
-- Petra de Sutter, "première femme trans à entrer dans un gouvernement européen" en devenant vice première-ministre de Belgique, montre l'avance de ce pays dans un monde où l'ONU s'engage fébrilement dans l'égalité femme-homme tandis que Chadwick Boseman donnait l'exemple sans s'en vanter. --
Elle s’appelle Petra de Sutter. Elle est flamande, elle a 57 ans, elle est gynécologue, spécialiste de la fertilité, internationalement reconnue… Une notoriété qu’elle met au service des causes qu’elle défend - écolo, principalement… Comme telle, elle est également devenue sénatrice, puis eurodéputée, et vient d’entrer au gouvernement. Vice première ministre elle prêtait serment dimanche [01/10/2020].
Un peu émue, Petra de Sutter… Peut-être parce que ces images vont être largement commentées, bien au delà des frontières belges, et qu’elle le sait… Oui car Petra De Sutter est aussi, voire avant tout, si l’on en croit la presse : « la première femme trans à entrer dans un gouvernement européen ». Elle trouve la formule un brin réductrice, elle aimerait qu’on parle d’elle plus pour ce qu’elle fait que ce qu’elle est… Mais elle n’ignore pas que dans 13 pays au monde aujourd’hui, comme le disent les tous derniers rapports sur le sujet, la transidentité est toujours considérée comme un crime.
« Si mon parcours peut aider à combattre les discriminations anti-LGBT, je veux bien jouer le rôle d’exemple. Mais je suis aussi contente de voir que dans mon pays, mon parcours personnel n’est même pas un sujet ». Et de fait, pas un mot, ou presque, dans les journaux nationaux sur sa transidentité. On est en Belgique, pays doté d’un gouvernement où les femmes sont aussi nombreuses que les hommes, parité stricte et strictement normale, et où en 2011 déjà, Elio Di Rupo était le tout premier chef de gouvernement européen ouvertement homosexuel.
Face à quoi, nous… Ah ben si, on a la toute première femme trans élue maire de France… Marie Cau, en juin dernier… A Tilloy-lez-Marchiennes, très exactement… Petit village du nord, de 518 habitants… On dit quoi : bon début ? (...)

---------------

>> https://www.franceinter.fr/emissions/pas-son-genre/pas-son-genre-06-octobre-2020
Commenter  J’apprécie          150
Giulia Foïs
Vous vous êtes déjà demandé
comment tout ça a commencé
quand est-ce que ça s'est vraiment joué
et qui est-ce qui a décidé
que pour l'humanité entière
d'un bout à l'autre de la terre
y en aurait qu'un qu'aurait les clefs
du moteur
un seul qui saurait
et où aller, quand y aller
et qui aimer
comment baiser
qui aurait le droit de travailler
et qui aurait celui de la fermer ?
Il décide
toi, tu obéis
t'es pas comme lui
un homme un vrai.
Courbe la tête
espèce de tapette
et sèche moi donc cette vilaine larme
c'est affreux, on dirait une femme
allez, montre moi que t'es un mec
fais voir tes poils
fais voir tes pec'
crachat par terre
main sur le coeur
génuflexion et dévotion
c'est lui notre maître étalon...
Enfin pardon, parce que c'était
oui c'était comme ça jusqu'ici
je sais pas, vous
mais moi je me dis :
quelque chose est en train de se passer
le colosse de se fissurer
ça bouge, ça tangue et ça secoue
c'est ça aussi l'effet #MeToo
là ça explose, là ça tempête
au fond ça devait arriver
les rois finissent décapités
- eh oh du calme c'est une image !
c'est juste pour dire que la marge
en a eu marre d'être écrasée
que l'autre moitié de l'humanité
a demandé à exister.
Il va falloir faire de la place
va falloir fondre la cuirasse
et puis apprendre à partager
et peut-être à réinventer le sexe et la sexualité.
C'est réjouissant,
c'est excitant
la bonne nouvelle, c'est que c'est maintenant !

-------

'Pas son genre', France inter, 11/09/2020
>> https://www.franceinter.fr/emissions/pas-son-genre/pas-son-genre-11-septembre-2020
Commenter  J’apprécie          118

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Giulia Foïs (271)Voir plus

Quiz Voir plus

La Bibliothécaire

Comment s'appelle la bibliothécaire ?

Aîda
Inaya
Ida
Naîma

10 questions
312 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..