AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.5/5 (sur 2 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Cagliari , le 07/08/1909
Mort(e) à : Milan , le 06/07/1977
Biographie :

Giuseppe Dessì est un écrivain italien.

Son adolescence se déroule dans une petite ville accrochée aux pentes du mont Linas, Villacidro. Après des études dans un lycée de Cagliari, il fréquente l’Université de Pise, où il obtient sa licence de lettres en 1936. En 1939, encouragé par ses amis de l’École Normale, il publie un recueil de nouvelles et son premier roman, "San Silvano", suivi du roman "Michele Boschino" en 1942.

Sa présence sur la scène littéraire italienne sera dès lors constante mais marquée par un grand souci de mesure et de discrétion.

Après avoir publié le recueil "Racconti vecchi e nuovi "(1945), on peut citer "L'isola dell'angelo" (1949), "La frana" (1950), "I passeri" (1955) et "Pays d'ombre" (Paese d'ombre) qui lui valut en 1972 le Prix Strega.

La trame de son roman "Le déserteur" (Il disertore) se déroule durant la Première Guerre mondiale et a été jugé comme un des meilleurs récits de la production italienne de cette période, ce qui lui vaut en 1962 le Prix Bagutta.

Pour ses mérites culturels, en 1941 il est nommé par le Ministre Bottai proviseur aux études à Sassari, puis à Ravenne, Grosseto et enfin à l'Accademia dei Lincei à Rome.

Ses deux villes d’élection sont Ferrare et Rome, où il vivra pendant plus de vingt ans.

+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Giuseppe Dessi   (3)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
- Don Francesco n'était pas un pécheur; il était bon, il aidait les pauvres;
- L'as-tu jamais vu prier ?
-Non, jamais; mais il disait que pour prier il suffit de faire de bonnes actions, et il en faisait. (p. 46)
Commenter  J’apprécie          150
Cette confiance lui faisait plaisir, lui procurait une joie intime presque exaltante, mais en même temps le blessait parce qu'elle l'obligeait à se considérer du côté de ceux qui commandent, et il en avait honte au point qu'il ne pouvait soutenir le regard des vieux ouvriers qui le fixaient pensifs, le menton posé sur le manche rugueux de la pelle ou du pic. Mais le travail avançait bien.(p. 91)
Commenter  J’apprécie          120
Je ne crois pas que le monde ouvrier puisse obtenir justice en utilisant la violence. Moi, je déteste la violence.
-Je le sais, fit Sante en détachant ses yeux de ceux d'Angelo et en regardant le ciel vide, et je sais aussi que vous me comprenez et que vous êtes un peu de mon côté. Les travailleurs, vous les traitez bien, vous les payez et vous les nourrissez. Mais votre horreur de la violence ne vous empêche pas d'admettre la guerre, de payer l'armée pour qu'elle aille tuer des mineurs et conquérir des colonies.
- Mais toutes les puissances européennes...essaya de protester Angelo.
-Je connais l'argument et je me sens solidaire du Négus et de tous les peuples colonisés: eux sont colonisés, en Afrique, en Asie, ou ailleurs; moi je suis colonisé ici. Vous êtes un homme honnête, tout ce que peut espérer de mieux ce sale pays, mais vous êtes lié à votre classe et...vos biens. (p. 307)
Commenter  J’apprécie          90
Cela s'était produit (...) pour la pinède, au point que les enfants de l'école prirent l'engagement, après que les premiers pins furent plantés autour de la petite église du Carmelo, de les arroser tous les jours. A la sortie de l'école, on les voyait en file indienne, un petit broc de terre à la main, monter vers l'église pour arroser les pins. Chaque enfant avait son arbre et l'aidait à pousser en l'arrosant. Même Angelo n'en avait pas espéré autant. Lui, Angelo, n'avait jamais tenu de meeting, mais il avait toujours su choisir les mots justes, le ton juste, et il avait eu l'idée du jeu des petits brocs d'eau, idée que le directeur de l'école primaire avait trouvée géniale.
- Une idée, avait-il dit, que seul un pédagogue professionnel aurait pu avoir. (p. 317)
Commenter  J’apprécie          90
Qu'est-ce que l'amour, se demandait-elle, si quand on souffre on ne trouve même pas les mots qu'il faut pour se consoler l'un l'autre ?
Elle conclut que l'amour est muet, et que c'est pour cela quel'on peut aimer les bêtes qui ne parlent pas. Angelo et elle ne s'étaient jamais beaucoup parlé. Ils s'étaient aimés, ils s'aimaient en silence. (p. 182)
Commenter  J’apprécie          90
J'apprenais tant de choses au sujet de mon père et de ma mère, cette part de leur vie qu'Elisa seule, notre aînée, avait connue (...) elle ressentait le besoin de me confier ces ombres fragiles, pour leur donner une consistance qui n'appartient qu'aux choses que nous ne sommes pas seuls à connaître. (p. 19)
Commenter  J’apprécie          90
[ sur le site des éditions Verdier ]-----Le Monde, 7 octobre 1988, par Patrick Kéchichian
L'impossible amour de la Sardaigne
Le retour de Giuseppe Dessì dans son île. Un très beau livre né de cette terre sans douceur.

Peu d'échos littéraires nous sont jusqu'à présent parvenus d'une terre pourtant proche, mais souvent oubliée : la Sardaigne. le très beau roman de Giuseppe Dessì, San Silvano, que la remarquable collection italienne « Terra d'altri », chez Verdier, donne aujourd'hui à découvrir aux lecteurs français a, entre beaucoup d'autres, le mérite de nous rappeler, ou de nous apprendre, qu'une littérature sarde existe.

Publié en 1939 – Dessì avait trente ans et c'était son premier roman –, San Silvano n'a pourtant rien d'une oeuvre « régionaliste ». « Mon coeur était partagé entre d'une part l'Italie, avec ses villes, son temps que scandait l'histoire, son ciel tempéré, ses jeunes filles couleur de miel, et de l'autre la Sardaigne, la dure, âpre et difficile Sardaigne avec ses longues sécheresses, la malaria, les deuils interminables, les lamentations pour les défunts, la vengeance et la haine exaltées comme des vertus, un dialecte incompréhensible, l'isolement et la solitude, la méfiance », expliquait cet écrivain né à Cagliari, mais qui vécut sur le continent où il exerça, dans plusieurs villes, la profession d'inspecteur d'académie.

Mort à Rome en juillet 1977, il avait obtenu cinq ans plus tôt le prix Strega pour son septième roman, Paese d'ombre. Un dernier roman posthume, La Scelta paraissait en 1978 chez Mondadori 1.

Mort par « asphyxie »
San Silvano est né de cette « âpre et difficile » réalité humaine, géographique. Sur une trame très simple, l'écrivain sarde raconte l'impossible retour au lieu d'enfance et d'origine. le village de San Silvano rassemble et cristallise le désir du narrateur. Lieu que la vie a éloigné, dans le temps et l'espace, et qui demeure, tel un centre introuvable, l'objet d'une aspiration de l'âme.

Mais la nostalgie n'est pas ici, comme souvent, un vague sentiment, l'expression d'une langueur, d'une paresse de l'esprit. Ce qui est cherché, c'est l'« essence » de San Silvano, et, à travers elle, la possibilité de recomposer l'existence, de la rétablir dans une continuité.

Elisa, la soeur aînée du narrateur et de Giulio, le studieux, celui pour qui la culture – continentale et, plus loin, européenne – constitue un « organe de perception », est le coeur vivant de San Silvano. « Nous cherchions en elle la compagne fidèle de nos premières années, l'origine même de notre intelligence, la gardienne de cet ordre et de cette paix d'où nous tirions, comme de l'air du pays natal, notre force. » Admirable figure de femme, d'une richesse nourrie de silence, de douleur muette, qui sont comme l'écho secret de « l'atmosphère immobile et lumineuse » du paysage !

L'amour et la sollicitude du narrateur et, sous une autre forme, de Giulio enferment Elisa dans un passé que, pour eux, elle représente et prolonge imaginairement. En quittant le « côté » de San Silvano, en se mariant du « côté » de Pontario – un village distant de seulement quelques kilomètres –, elle a involontairement dispersé la mémoire familiale. En elle, c'est toute la trame du temps qui se défait. La mort d'Elisa et la naissance de son enfant, dans la troisième – et bouleversante – partie du livre, ne sont pas de simples contingences : « Ces événements ne nous avaient pas frappés du dehors, elle et moi, mais avaient mûri au-dedans de nous et ne s'étaient manifestés aux autres que d'une manière indirecte et partielle. » Anna Dolfi, dans une postface remarquable de finesse et de pénétration critique, a raison, évoquant Rilke, de parler de mort par « asphyxie ».

Roman de l'attente et de la mémoire, San Silvano s'inscrit dans une « étendue de temps presque incommensurable ». Les personnages, y compris les secondaires ou bien ceux qui se situent dans le passé du récit, ne sont pas enserrés dans un étroit destin individuel. Ils tentent de « susciter le temps, de s'entourer d'une auréole de temps, de recréer enfin tout un ciel profond de temps ».

À la Sortie de San Silvano, un critique italien a parlé, à propos de Dessì, d'un « Proust sarde ». À l'époque, la comparaison n'était peut-être pas aussi galvaudée qu'elle l'est ensuite devenue… En tout état de cause, et toutes proportions bien sûr gardées, la référence ne nous semble pas dénuée de pertinence.

1. Un autre roman de G. Dessì, le Déserteur, a été traduit en français en 1964, chez Julliard.


**** retrouvé ce 25 juillet 2019, mon exemplaire que je vais pouvoir relire et chroniquer de façon plus personnelle. Je transfère cette appréciation des éditions Verdier , en citation !...
Commenter  J’apprécie          50
(...) et on entendait le bruit sourd et continu des petites meules en pierre dont sont équipées les deux mille cinq cents maisons de Norbio. Ces meules très anciennes, qui n'ont pas changé de forme depuis l'époque des -***nuragbi- et sont presque un symbole de l'immuabilité des formes, en Parte d'Ispi, sont actionnées par les petites ânes aux yeux bandés qui tournent éternellement en rond, transformant le blé en farine, grain après grain. (p. 142)

[*** en Sardaigne, tours de forme conique, vestiges de l'âge du bronze ]
Commenter  J’apprécie          70
Encore du combustible, encore des arbres coupés, brûlés. Angelo eut un coup au coeur, comme s'il se fut agi de brûler des hommes. Il aimait trop les arbres pour se résigner (...) (p. 83)
Commenter  J’apprécie          80
Il était content que le cheval et l'enfant fussent amis : cela faisait partie de sa conception idéale du monde, qui correspondait peu à la réalité. (p. p. 13)
Commenter  J’apprécie          70

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Giuseppe Dessi (5)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz des Diables

Asmodée, créée en 1937 est le titre de la première pièce de théâtre de: (Indice: Bordeaux)

André Gide
François Mauriac
Sacha Guitry

8 questions
1 lecteurs ont répondu
Thèmes : diable , diabolique , satan , malédiction , démons , littérature , culture générale , adapté au cinéma , adaptation , cinema , musiqueCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..