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Citation de Woland


[...] ... Il se réveilla au cours de la nuit et il était sûr que quelqu'un se trouvait dans sa chambre.

Il resta immobile, n'osant pas respirer ; ses doigts de petit garçon de huit ans serraient le drap pékiné, remonté sur son nez. Il scrutait les ténèbres et tendait l'oreille, cherchant à déceler le moindre mouvement, à entendre le plus léger crissement des lames du parquet. Son coeur battait la chamade, son sang - en un steeple-chase de terreur enfantine - remontait chaque artère et redescendait chaque veine, à une vitesse éperdue.

- "Papa," dit-il, mais le mot sortit de sa bouche si doucement que personne n'aurait pu l'entendre. Ses parents dormaient dans leur chambre, à l'autre bout du couloir, et cela voulait dire que la sécurité se trouvait deux portes et dix mètres plus loin, de l'autre côté d'un palier sombre où une vieille horloge de parquet égrenait son tic-tac et où régnait, même dans la journée, une curieuse sensation de solitude et de silence oppressant.

Il était sûr d'entendre quelqu'un soupirer ... ou souffler. Des soupirs bas, contenus, comme s'ils exprimaient la tristesse, ou la souffrance. Il s'agissait peut-être seulement du bruissement des rideaux, qui se gonflaient et retombaient, au rythme de l'air qui entrait par la fenêtre entrouverte. Ou bien c'était la mer, s'échouant doucement et chuchotant sur la grève sombre, à huit-cents mètres à peine de distance.

Il attendit et attendit mais rien ne se produisit. ... [...]
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