Les vannes se sont rouvertes à nouveau, ce doit être la nostalgie, ou alors c’est parce que je vieillis, mais les gens que j’ai connus, jeune, me semblent les meilleurs que j’aie jamais rencontrés. Je ne sais pas comment t’expliquer… Pour moi, ces souvenirs sont des souvenirs parfaits.
J’ai le sentiment qu’il n’y a aucune différence entre le fait de ne plus jamais revoir quelqu’un et d’apprendre sa mort, que dans la mémoire il n’existe qu’un seul amour parfait : celui qui, bon gré mal gré, ne fait plus partie de notre vie.
Pourquoi je ne suis pas devenue avocate,? Parce que le jour où j'aurais dû présenter ma thèse, j'étais avec mon père dans un magasin de pompes funèbres en train de choisir un cercueil.
Avec leur art pauvre de l’exagération, des journalistes de province, assez snobs, romancent une affaire de meurtre. Et elle, elle est là, n’ayant plus que sa photo d’identité en noir et blanc, désarmée comme un cintre dans une armoire, sans plus aucune chance d’offrir une version de sa vie digne de foi : morte deux fois, histoire de réussir un scoop.
Certaines vies sont vides, dit-on, et c’est sûrement le cas, mais le véritable vide, le vide total, on ne le ressent qu’en observant un cadavre, car cette personne qui était d’abord vivante est devenue pareille au tambour d’une machine à laver qui s’arrête en fin de programme. Une chose, rien de plus qu’une chose.
Je l’admets, il n’est pas facile de résister à la tentation de l’asticoter, pour l’aider à évacuer, à se libérer. Mais Lucio fait partie de ces gens qui se foutent méchamment en rogne en affirmant que les mots sont incapables de traduire fidèlement leur pensée.
C’est un monde où personne ne pardonne les erreurs. Personne ne lit entre les lignes…
Si à cinquante ans, votre héros est encore Don Quichotte, vous n’irez pas loin.
La spontanéité est un prétexte pour ceux qui n’ont aucune conscience morale.
Il suffit de quelques euros et d’une quincaillerie pour acheter un couteau. Il y en a de toutes sortes. Ce ne sont pas des armes véritables, mais naturellement tout dépend de la manière dont on s’en sert.
La fin d'une histoire n'est jamais une promenade et l'amour est comme ces parcours de montagne où il est plus difficile de descendre que de monter. Quelqu'un qui ne veut pas de toi ne veut pas de toi. Et ses raisons ne comptent pas, même quand elles ne sont pas exprimées. Inutile d'insister.