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Critiques de Grégoire Bonne (15)
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La demi-double femme

Nous allons suivre un affrontement digne de ce nom dans un décor assez inhabituel puisqu'il s'agit de l'immense Sibérie en 1899 sous l'époque du Tsar. Cette partie du monde ressemble au Nord de l'Amérique avec ses trappeurs. Il s'agit de vivre de la chasse.



L'animal le plus prisé est la zibeline qui vit dans les forêts de la taïga et dont la fourrure est assez prisée par son commerce. On apprendra que ce petit animal sauvage a failli totalement disparaître à la fin du XIXème siècle car lié à une chasse sans merci.



On va notamment se concentrer sur une femme cul de jatte qui semble être la patronne d'un clan situé au nord du lac Baïkal. Un américain incarnant une culture vaniteuse et destructrice va s'apposer à celle qui incarne les valeurs de la nature. Voilà pour le décor de ce western sibérien.



Je vais vous faire un petit aveu. Sans être méprisant, je n'aime généralement pas les albums de la collection Mosquito car souvent vieillots et en noir et blanc avec toutefois un charme d'antan et des scénarios d'une trop grande simplicité. Celui-ci dénote à de multiples égards ce qui constitue pour moi une excellente nouvelle. Faut-il y voir une transformation de cette collection en quelque chose de plus moderne ?



En effet, le dessin ne manque pas de densité et de profondeur. La colorisation est fort bien réussie et cela nous change un peu de l'album précédent du même auteur à savoir Grégoire Bonne (« quatre jours de descente »). Les paysages enneigés de Sibérie sont réellement magnifiques. On a un véritable plaisir à suivre ce récit.



Il y a un côté conte philosophique. Cela commence d'ailleurs par un spectacle de marionnettes. Cependant, cela va virer à autre chose mais avec un message à retenir. Sur le fond, je ne suis pas trop en accord avec les vieilles superstitions qui tiennent le peuple dans l'ignorance et qui peuvent permettre à une personne de dominer tout un groupe.



Un bon one shot qui se défend plutôt bien.

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Quatre jours de descente

Charles Mirmetz est désigné juré pour un procès d'assises. Les faits semblent, de prime abord, tout simples. Ce soir-là, Koznik rentre chez lui tard. Il a rendez-vous avec Salesky qui lui doit 5000F. Déjà caché avant l'arrivée de son ami, il surgit d'un recoin et le tabasse avec une barre de fer. Plus de 20 coups. Puis s'enfuit. Tout accuse Salesky même s'il n'y a pas de preuves tangibles. L'homme risque la peine de mort. Au cours de la première audience, Charles est pris soudainement de visions étranges et fait un malaise. Il s'imagine la scène du crime. La nuit suivante, il revoit à nouveau les mêmes images mais aussi une montre. Une montre qui sera montrée aux jurés le lendemain...



Lors d'une soirée pluvieuse, un homme roue de coups, jusqu'à la mort, son ami. Pour une sombre affaire de dettes. L'accusé reste impassible dans son box. Charles Mirmetz, l'un des 10 jurés, entreprend sa mission avec soin. Comme s'il se sentait concerné par le sort de cet homme... Grégoire Bonne nous offre un récit sombre, un brin crépusculaire et mâtiné de fantastique d'autant que les visions de Charles viennent peu à peu lever le voile sur les faits. Des visions qui le torturent, lui déjà blessé par la mort récente de son fils et pour laquelle il se sent coupable. Un récit psychologique qui traite avec justesse de la culpabilité, du racisme, de la présomption d'innocence, de la mémoire... Un thriller haletant au final inattendu. Graphiquement, Grégoire Bonne réussit parfaitement à nous plonger dans une ambiance oppressante, mystérieuse de par son dessin en noir et blanc au lavis sombre magnifiquement réalisé.

Un premier album parfaitement maîtrisé...

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Quatre jours de descente

Charles Mirmetz, une gueule à la Jean Bouise, et une responsabilité de juré d'assise qui allait lui causer bien du tracas.



Conte fantastique s'appuyant sur une photographie d'époque, ce Quatre Jours de Descente fascine de par sa construction atypique et son rendu au lavis digne des rêves les plus lumineux de notre Mimi Farmer nationale.



Rongé par sa propre culpabilité de père défaillant et par la crainte d'une condamnation qui entérinerait une parodie de jugement, l'homme n'en finit pas de s'embourber et de se perdre en moult cauchemars récidivants.



Le bonhomme attire une sympathie immédiate.

Ses causes sont nobles. Se battre contre des poncifs, des jurés de pacotille, voire des racistes de tout poil, tel est son credo atrabilaire. Un combat peu ordinaire qu'il se fera fort de mener à bien au risque de s'aliéner une machine judiciaire imparfaitement huilée.



Le récit est prenant, la fin totalement ahurissante.



Très bon moment...
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Quatre jours de descente

Connaissez-vous ce fameux film de Sydney Lumet avec Henry Fonda, “12 hommes en colère”, un quasi huis-clos qui se passe lors d’une délibération de jury. “Quatre jours de descente” reprend ce principe. Charles Mirmetz est juré dans un procès de meurtre. La victime et le prévenu sont des immigrés polonais. Tout semble accuser l’homme en jugement, mais Charles Mirmetz a l’intime conviction du contraire. Le fantastique s’immisce alors dans le récit, Charles fait des rêves étranges et angoissant où il voit des éléments de la scène de l’assassinat. Il va défendre alors la théorie non-coupable.



Le graphisme est en noir et blanc, tout en peinture, en couche épaisse, agrémenté de trait gras, beaucoup d’ombres, de contrastes, et parfois les nuances se colorisent légèrement, c’est un faux noir et blanc, imprimé en couleur. Les cadrages sont cinématographiques, plongée, contre-plongée, mise en scène des ombres, des trous de lumière, parfois, un rai de lumière venant d’une fenêtre vient participer à l’intrigue. Les choix graphique accentuent l’aspect roman noir. La tension, l’excitation de Charles, l’angoisse, tout cela est parfaitement rendu et donne une belle intensité dramatique à cette histoire. Là encore, le lien avec “12 homme en colère” est évident, bien que Quatre jours de tende plus vers le fantastique, façon “La Maison du docteur Edwards” d’Hitchcock avec la description des rêves (décors des rêves de Salvador Dali).



En plus, la fin est vraiment marquante ! Un régal.



Grégoire Bonne est un auteur bien rare puisque c’est son seul ouvrage, son style, aussi bien graphique que narratif, m’a fait penser à l’argentin Alberto Breccia, les fans de ce dernier pourront s’y retrouver.
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Quatre jours de descente

un procès pour meurtre dans les années 60 se tient au tribunal.

un des jurés, père encore effondré par le décès de son fils dont il se rend responsable, tente de résoudre l’énigme qui entouré cette affaire.

Des rêves , du fantastique et du fantasmagorique vont aider notre juré à dénouer aussi bien les fils ténus de l’affaire que comprendre ce qui a mené à la disparition de son fils.

Des planches noires comme l’atmosphère de l’histoire, d’autres floues comme l’enquête.
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Quatre jours de descente

Il n'est sans doute pas facile de faire partie d'un jury d'assise qui doit juger un homme pour des actes criminels comme un meurtre par exemple. Chaque citoyen peut être un jour désigné comme juré ce qui permet de rattacher la justice avec la société aussi raciste soit-elle (comme nous le verrons en l'occurrence dans cette France des années 60).



C'est tout le processus d'être membre d'un jury qui nous est proposé. En réalité, l'un d'eux a des visions qui renvoie au meurtre ou à une certaine réalité. Il est persuadé de l'innocence du prévenu et il souhaite le sauver pour des raisons psychologiques liée à la disparition de son fils et de la culpabilité éprouvée.



Il y a eu des imperfections dans le déroulement de ce récit mais je pardonne au vu d'une conclusion un peu déroutante digne de ce nom. Le dessin en noir et blanc colle très bien avec cette ambiance un peu poisseuse à l'image d'ailleurs de la couverture. C'est une véritable descente aux enfers pour ne pas dire aux assises. Cependant, justice et vérité sont parfois contradictoires dans un profond jeu de manipulation...
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Quatre jours de descente

Procès d’un supposé assassin. Années 60, Charles Mirmetz est désigné juré d’assises. Il est celui qui est rapporteur

Durant tout ce procès, des visions vont l’assaillir, les souvenirs de la mort de son fils dont il se sent responsable reviennent.

Ce Polonais, coupable a priori indiscutable, a-t-il bien battu à mort son comparse?

Charles en doute. Ses visions vont le mener sur un chemin bien ardu...

Album noir, non seulement pour le monochrome retenu, mais pour la souffrance du juré, torturé de se voir glisser vers une décision de culpabilité.

Pas un incontournable mais, à l’occasion, pourquoi pas! Le dessin vaut le détour
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La demi-double femme

BEN ....





Je ne sais pas trop quoi en dire. Vous avez sans doute compris. Il n'y a pas grand chose à en dire.



Les peintures, plus que dessins, sont egales à la magnificence de cette nature siberienne. Mais la dessus sont collés tous les clichés et ficelles usés, archi-usés qu'ils en enlèvent presque toute la magie.



Pourquoi donc faut il que les dessinateurs de talent prennent des scenaris qui ne le sont pas ?











.
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La demi-double femme

Grégoire Bonne active dès sa couverture magique le fabuleux ressort de son conte, comme un piège tendu dans la neige : la sagesse et la force ont rendez-vous au coeur d'une nature où l'hiver s'installe, pur, beau, sauvage et cruel.

Au nord du lac Baïkal une femme cul-de-jatte règne sur des chasseurs de fourrures par sa volonté et sa science de la nature. Un aventurier américain pointe le bout de son canon et ses grosses bottes dans la région quand une fille disparaît, qu'il faut aller chercher...

Cet album est un petit miracle, une histoire à la London située en Sibérie où une guerre froide va opposer la raison et la foi, le groupe et l'individu, dans une nature qui, bien plus qu'un rôle d'arbitre, est par la grâce du découpage, du dessin, des décors, couleurs et caractères, le personnage essentiel de ce petit et vrai bijou.

On n'est pas près de les oublier tous, avec cette demi-double femme mi-humaine, mi-déesse. Et on pense parfois à cet épisode des 7 Vies de l'Épervier où la neige et la fuite forçaient déjà le courage et la transmission. 5 étoiles
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Quatre jours de descente

Juré d’assise dans un procès annoncé comme bouclé d’avance, Charles Mirmetz a pourtant décidé de jouer son rôle jusqu’au bout, avec le plus grand sérieux, pour l’honneur de la Justice. Présentant que le coupable idéal ne l’était peut-être pas, il commence à faire des rêves… qui progressivement se mêlent à la réalité…



Comme dans toute histoire de ce genre l’album commence dans l’absolue normalité d’un homme, maniaque, qui s’est donné pour mission d’assumer son rôle avec sérieux. Contrastant avec la légèreté des autres jurés et des magistrats, il ressent au quotidien, dans sa famille, à la maison, le stress de cette tension qu’il est seul à ressentir. Il voit les accusés sur leur banc comme des créatures muettes, aux yeux vides et impénétrables que l’encre des cases de Bonne rend inquiétantes comme la nuit. Il se mets à ressentir physiquement le procès, victime de malaise lors de l’audience puis subissant des visions. Progressivement la réalité devient floue. Le jour de mue en nuit, les lumières des lampadaires en ombres et reflets. Le monde devient une tache qui comme la flaque de la couverture comporte deux faces dans lesquelles on peut se noyer…[...]



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Quatre jours de descente

Un procès.

Celui de Salesky. Un polonais un peu étrange. Un étranger.



Un procès pour juger un assassin. Un procès pour juger l’auteur d’un crime qui s’est passé en pleine nuit, sans aucun témoin alentours.



Charles Myrmetz a été désigné pour faire partie des jurés de la Court d’Assise. Pendant le procès, il se rend compte que l’accusé est innocent. Dans le même temps, Charles est pris de malaises soudains et victime de d’étranges visions.



Pendant que les témoins (voisins, commerçants…) défilent à la barre pour s’exprimer sur le regard qu’ils portent sur le mode de vie marginal du Polonais, donnant lieu à un déferlement de fantasmes haineux, Charles quant à lui suit un chemin inverse.



(...) Cela, Grégoire Bonne ne le dit pas dans son scénario mais il impulse la réflexion tout en s’attardant sur un autre aspect de cette obligation. Avec parfois peu de mots mais de généreux coups de pinceaux, il montre le cercle vicieux dans lequel est enfermé son personnage : une responsabilité à honorer, une écoute attentive à avoir pendant quatre jours, une décision finale à prendre. De cette dernière dépend la vie d’un homme…



On sent bien le poids de cette responsabilité, on sent le stress et la nervosité. Le personnage n’en dort plus. Il est mal, stressé, nerveux. On prend ses doutes en plein visage, sa crainte d’avoir à juger un homme est d’autant plus forte que cette histoire se déroule dans les années 60. L’homme assis sur le banc des accusés est passible de la peine de mort.

Lire la chronique complète : https://chezmo.wordpress.com/2018/02/19/quatre-jours-de-descente-bonne/
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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Quatre jours de descente

Je suis un peu partagé sur cette BD, mais je laisserai finalement le conseil d'achat, même si c'est plutôt un conseil de lecture.



Parce que si cette BD contient des bonnes idées et une histoire intéressante, je ne pourrais pas dire que je suis particulièrement fan. En vrai, j'étais bien dans l'histoire jusqu'à la conclusion, qui est sans doute une des plus surprenantes pour une BD du genre. Le souci, c'est que l'histoire contient quelques petits détails qui me font un peu tiquer, et globalement je n'ai pas été particulièrement marqué par tout ceci. Peut-être parce que les thèmes abordés ne sont pas très développés (notamment sur la culpabilité ou le racisme), ce qui limite un peu la portée de l'histoire.



Cela dit, je reconnais que c'est une histoire très originale et un traitement bien différent de ce à quoi nous pourrions nous attendre pour une BD du genre. Le dessin est très bon, avec son ambiance de polar noir et le trait assez gras. C'est du beau travail.



En vrai, je suis un peu coincé avec cette Bd, qui a de belles qualités mais que je n'ai pas l'impression d'apprécier à sa juste valeur. Peut-être simplement qu'il manque un petit quelque chose pour que je la considère comme vraiment bonne ? Je vous laisse vous faire votre propre avis.
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Quatre jours de descente

Un titre sympathique mais sans plus à mon goût. Le style de Bonne marche très bien avec l'histoire qu'il veut raconter et aide parfaitement l'ambiance mise en place.

Mais ce qui pêche à mes yeux est le scénario finalement trop convenu. Une fin trop prévisible et sans surprise.

J'avais l'espoir que le titre se détourne de cette fin pour aller vers du "12 hommes en colère" mais le titre tire trop en longueur et fait preuve de remplissage je trouve.
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La demi-double femme

Les dessins sont vraiment magnifiques, très vivants. Les paysages de neige somptueux.

Mais je regrette ce souffle de néant, de destruction, de nihilisme qui traverse toute l'histoire.

Pour dire quoi ? Que la civilisation occidentale est une furie ? Qu'il n'y a rien qui à sauver ?

Tout cela sur la base d'un protagoniste délirant.

J'ai fermé le livre triste et démoralisé.

Dommage la magie des images n'a pas suffit.

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La demi-double femme

Sibérie, 1899 : Aza est une cul-de-jatte excentrique qui, malgré son handicap, dirige les trappeurs du nord du Baïkal en alternant fermeté et maternalisme. L'arrivée sur ces terres de Jason, un aventurier américain, menace l'équilibre économique et la culture de la région.
Lien : https://www.actuabd.com/La-D..
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