C`est sans doute un sujet qui me préoccupe... Disons que je suis souvent troublé par cette barrière qui semble parfois infranchissable entre soi et les autres. C`est dans l`essence de l`existence humaine, être en relation avec les autres, en avoir besoin, et en même temps une part importante de nous même et des autres demeure inaccessible, impartageable.
Je ne suis pas certain que la difficulté de communiquer soit propre à nos sociétés contemporaines. Parvenir à mettre en mots ce que l`on ressent, et parvenir à le faire comprendre, c`est difficile depuis toujours il me semble. Mais parfois, on y arrive, et on appelle ça une rencontre, amoureuse, ou amicale. C`est assez rare, finalement, enfin suffisamment rare pour que cela devienne un événement marquant d`une vie.
Pas vraiment, je ne pense pas avoir peur du temps qui passe. Mais par contre, c`est vrai, je suis très, peut-être trop, sensible à cette idée que le temps est compté. Nous disposons d`un nombre somme toutes assez limité d`années à vivre, et c`est tout de même préoccupant de savoir à quoi il faut consacrer ces années, pour ne pas les gaspiller, essayer d`éviter d`avoir des regrets.
C`est surtout important de les comprendre, essayer de saisir ce qui les anime, pour être le plus juste et précis possible, pour qu`ils ne sonnent pas faux. le personnage de Vincent par exemple est assez loin de moi, il est animé d`une foi qui m`est assez étrangère, mais j`essaie de le comprendre. A l`inverse je me sens très proche de Camille, de ses doutes, de ses questions. En fait, dans ce livre là, ce qui est particulier c`est que le sujet est justement là. Essayer de décrire ce qui nous relie, ce que nous avons en commun, malgré le sentiment de solitude intérieure que nous traversons parfois.
Je n`avais pas vraiment de références graphiques précises en tête. Je suis tout le temps influencé par ce que je vois, je lis, mais tout cela est en second plan, les influences se mélangent, sans que je sois vraiment toujours capable de les identifier. Par contre, j`ai beaucoup pensé à Vivian Maier, Chris Killip, et Virginia Woolf pendant le travail sur ce livre, mais je ne suis pas certain que cela ait eu une influence à proprement parlé sur le dessin.
Au départ, j`avais écris dans mes carnets une série de courts monologues, qui sont devenus les récitatifs des personnages pris en photo par Camille. Ils avaient en comment de décrire des moments de vacillement intérieurs et de solitude. Alors j`ai essayé de comprendre pourquoi j`avais écris cela, à quelles questions j`avais envie d`essayer de répondre, et de là sont nés des personnages, des vies, et un scénario. Et je n`ai commencé à dessiner que lorsque le scénario a été terminé, ce qui m`a pris beaucoup de temps.
J`aime énormément son écriture, sa capacité à saisir l`infime, les tourments et les joies fugaces, l`indicible. C`est tellement tenu, maitrisé, et en même temps extrêmement sensible, avec des élans poétiques que je trouve magnifique.
Je ne sais pas encore sous quelle forme, mais j`ai envie de continuer à travailler l`écriture c`est vrai. J`y travaille, mais je ne suis pas certain du tout d`y parvenir, d`être capable d`écrire quelque chose qui en soit pas médiocre. Je me pose beaucoup de questions à ce sujet en ce moment. Comment raconter telle ou telle histoire ? Quelle est la meilleure forme pour ce sujet, la bande dessinée ou la littérature ?
D`une certaine façon, tous les livres que j`ai aimé. Chaque livre enthousiasmant découvert est comme un nouvel élan. le fait est que je me suis mis à écrire assez tard, vers 30 ans, comme une autorisation tardive. Il n`y pas eu de déclic ou de choc après un roman particulier. Cela m`a pris beaucoup de temps pour accepter cette envie d`écrire.
Comme je vous le disais, pendant des années, je ne parvenais pas à commencer à écrire. C`était une inhibition puissante, une envie vraiment refoulée. Je pensais à tous les auteurs que j`aime, Virginia Woolf, Sylvia Plath, Proust, Franz Kafka , Flaubert, Enrique Vila-Matas, Echenoz, etc etc, et je me disais « mais à quoi bon passer du temps à écrire des choses médiocres alors que tous ces auteurs ont écris des textes magnifiques ». Et puis en plus, j`étais avant tout un dessinateur, je ne me sentais pas légitime dans l`écriture. C`est quelque chose d`assez névrosé, je sais... Mais je sais aussi que tout cela n`a aucun sens. La question n`est pas là. Ecrire est le plus grand exercice de liberté que je connaisse, celui qui procure peut-être aussi les plus grandes joies.
Le premier véritable roman marquant que j`ai lu, à l`âge de 12-13 ans, c`est le « Le pavillon des cancéreux » de Alexandre Soljenitsyne. Je ne me souviens absolument pas comment ce livre m`est tombé dans les mains, je lisais très peu de romans à cette époque là. Mais je me souviens l`avoir lu un été, et d`avoir été complètement happé.
Sans doute « Les vagues » de Virginia Woolf.
La liste est sans fin... Pendant des années, j`ai très peu lu. L`immensité de ce que j`ignore me fait honte. Mais il ne faudrait pas. Et je n`aime pas ce sentiment. Comme je n`aime pas que la culture puisse être parfois un outil de domination de « ceux qui savent » sur « ceux qui ne savent pas ». Les livres ne sont pas fait pour cela. J`ai découvert par exemple Robert Walser l`an dernier, après avoir lu Enrique Vila-Matas, et ce serait stupide d`en avoir honte, avoir que c`est une telle joie de découvrir ce qu`on ignorait. Mais, pour répondre précisément à votre question, je n`ai par exemple jamais lu « La Montagne Magique » de Thomas Mann.
Je ne suis sans doute pas un assez grand lecteur pour faire découvrir des perles méconnues. Mais par exemple, il me semble que « L`institut Benjamenta » de Robert Walser, justement, n`est pas si connu que ça, et c`est un livre magnifique.
Je ne sais pas... Il n`y pas si longtemps j`ai abandonné le « Le Comte de Monte Cristo » d` Alexandre Dumas, après avoir adoré les 200 premières pages. Je m`ennuyais un peu, et j`étais un peu malheureux de ne plus me sentir emporté.
Non, je serai incapable de citer des auteurs dans le texte.
« Les détectives sauvages » de Roberto Bolaño , et le deuxième recueil des oeuvres complètes de Franz Kafka que mon amoureuse m`a offert dans la Pléiade.
Votre gorge est serrée ? Vous ressentez des nausées, un poids sur la poitrine, une perte de sens de l'orientation, ou un goût amer dans la bouche ? Contre tous ces maux, et tous les autres, un seul remède : le Grand Soulagement. Une méthode simple, efficace et pratique. Des objectifs clairs, à atteindre par étapes, grâce à une série de petits gestes précis à accomplir au quotidien. Dès les premiers résultats obtenus, vous pourrez développer votre méthode autonome en inventant vos propres gestes apaisants. Bientôt, grâce au Grand Soulagement, vos tourments ne seront plus qu'un mauvais souvenir. Les affiches du Grand Soulagement sont apparues en avril 2021 sur les murs de différentes villes en France. Il est instigué par Quentin Faucompré et Cyril Pedrosa. Pour les élections, vos affiches et votre bulletin de vote. Dans l'enveloppe : 19 affiches imprimées au format A3 dans une enveloppe kraft A4, sérigraphiée Urgence élection'. Affichettes pliées en deux face imprimée visible, sur un papier 90 gr. 1 ton direct par affichette, offset monochrome. Donc 9 pantone. En plus des 19 affichettes, une petite enveloppe électorale bleue, et un bulletin de vote Le grand soulagement Les phrases sont écrites à deux. La conception graphique des affiches et leur construction en diptyque, typographique et photographique, sont réalisées par Quentin Faucompré. Nous suivre : Instagram : https://bit.ly/2CJJdhB Facebook : https://bit.ly/2Wprx1O Twitter : https://bit.ly/3h1yr5p
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