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Critiques de Guillaume Serp (6)
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Les chérubins électriques

Qui se souvient des Modern Guy, groupe de rock new wave du début des années quatre-vingt ? Guillaume Serp en était le chanteur. Ce Morrison français décédé prématurément à 27 ans était également un écrivain génial à l'écriture pop qui a merveilleusement décrit l'ambiance déjantée et permissive de la grande époque du Palace et des rythmes funky. J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman "à trois centimètres de la surface des choses", l'attachant narrateur, fasciné par la sublime Ancilla, semble inexorablement étranger à lui-même, anesthésié par une vie de drogue, de sexe et de rock'n roll.
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Les chérubins électriques

Dans les années 80, à Paris, quelques jeunes fils et filles de famille traînent leur ennui, vont, viennent, se cherchent et ne se trouvent pas forcément. Il y a Philippe, dit Rodney ou Phoebus, qui se rêve une vie de chanteur punk et d'écrivain, ses copines et petites amies Cassandre, de son vrai nom Valérie, Ancilla, Déliciosa et ses copains Alexandre, X1 et X2, guitariste, bassiste et batteur avec lesquels il monte le groupe « Philippe et les chics types ». Les nuits de tout ce petit monde sont toujours marquées de sexe, drogues et rock n'roll. Tous les excès sont permis même la conduite alcoolisée et à tombeau ouvert d'un bolide dans les rues de la capitale.

Publié pour la première fois en 1983, « Les Chérubins électriques » trace le portrait cynique et désolé d'une jeunesse dorée se cherchant dans les chimères habituelles d'années d'apprentissage de plus en plus glauques et de moins en moins naïves. Quel intérêt de rééditer ce texte qui n'a pas très bien vieilli ? L'auteur est décédé d'un excès d'alcool et de médicaments. Nul doute que tous les protagonistes si rebelles sont devenus « flics ou fonctionnaires » et que plusieurs autres « nouvelles générations » ont renvoyés « punks et punkettes » au rayon des antiquités du Musée Grévin pas très loin des hippies, rockers et autres apaches. D'un point de vue purement littéraire, on notera une absence d'intrigue, des personnages pas vraiment attachants et un style nébuleux et très approximatif présenté, sur la quatrième de couverture, comme protéiforme ondulant « entre classicisme, psychédélisme et une sécheresse électrique annonçant un certain Bret Easton Ellis ! » Rien que cela incite fortement à lire le bouquin et à très vite rager de découvrir qu'on s'est fait rouler (une fois de plus) par de la publicité mensongère...
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Les chérubins électriques

"Mais tu n’as besoin de rien. Tu as déjà tout", je lui dis. Rip me regarde. "Non j’ai pas tout."

"Quoi ? » "Non. J’ai pas tout." Après un silence, je lui demande "Et merde, Rip, qu’est-ce que t’as pas ?" "J’ai pas quelque chose à perdre" Extrait « Moins que zéro » de Bret Easton Ellis



C’est à l’inventif Editeur Singulier que l’on doit la réédition de ce petit livre jaune narrant les loopings dépressifs de Guillaume Serp, de son vrai nom Guillaume Israël, chanteur des Modern Guy, romancier et icone d’une génération qui glissa dangereusement sur la poudreuse.

Pas grand-chose sous le soleil du rock and roll dans cette aventure classieuse et désaccordée qui gratouille une bonne vieille mélancolie sur la Stratocaster de ses aînés. Touchant, Rimbaldien, Philippe alias Phoebus, alias Rodney, le narrateur de cette odyssée neigeuse trimbale son blues sur les trottoirs d’une Paname pas encore tout à fait prête pour sa révolution punk. Défoncé quasiment en permanence à tout ce qui traîne de comestible ou d’injectable, il dérape dans ses mocassins et côtoie une petite faune aussi inspirée que bien nippée aux pseudos de robots et de Call Girls exotiques.



Intello, bibliophile, cinéphile, rien ne manque à son pedigree et pourtant le jeune homme ne sait pas quoi faire de sa peau et nous convie dans le labyrinthe de son exil où le cocasse côtoie l’éternelle rêverie adolescente. Comparée sur la 4ème de couverture à celle de Bret Easton, sa dérive - bien que fort poétique – devient répétitive à la longue tant elle se plait à faire des saltos sur elle-même et l’on est ma foi bien loin du noble vide de Monsieur Ellis dont la cicatrice demeure plus nette, plus ciselée, et qui n’a pas besoin de tant de rimes pour nous faire toucher le fond de la piscine. Le désespoir n’en est que plus grand.



Cependant, ne boudons pas notre plaisir et l’on suit avec un voyeurisme nostalgique les déambulations de ce Philippe qui s’épanche sur la fin d’un monde sans pour autant aspirer à le changer. Doué d’une plume sérieusement accro à la métaphore, Guilaume Serp nous livre avec un certain brio un désenchantement « de looser qui n’a rien perdu puisqu’il n’y a plus rien à gagner ». Quoi qu’on en dise les addictions en tous genres demeurent un matériau littéraire qui fait son petit effet à condition qu’elles soient bien dosées. Chacun son héroïne …



Dans la même veine, je recommande « Un jeune homme chic » de Alain Pacadis. La plume y est plus mordante et racée.



Astrid Manfredi, le 24/02/2014

A consulter également sur http://laisseparlerlesfilles.com/
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Les chérubins électriques

Acheté sur les conseils de mon libraire, auquel je ne sais rien refuser de peur qu'il me bannisse de son échoppe. Le bougre m'a cerné comme le vieux gars qui achète des livres sur le rock et la jeunesse des années 70.

Alors allons y.

J'ai failli lâcher l'affaire à la fin du premier tiers, vaguement irrité et ennuyé par ce que je prenais, à tort, pour de la pose de petit bourgeois rebelle. Mais bon. Le libraire. Il faut bien que je lui fasse mon compte-rendu de lecture.

Et là, surprise : le livre prend une ampleur inattendue avec des séquences franchement anthologiques (New-York, New-York). Dommage que ce vrai talent n'ait pu se développer davantage (c'est l'unique livre de Guilllaume Serp, mort à 27 ans - oui, comme tous les autres).

Finissons en musique avec Modern Guy (le groupe du-dit auteur) : http://www.youtube.com/watch?v=BANk3fG3veY
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Les chérubins électriques

Tu sais Guillaume, t'es plus trop là pour en parler mais c'est dingue que quasiment 30 ans plus tard, t'arrives à faire remonter des souvenirs qu'on a jamais partagé.



Plus j'ai lu tes lignes, celles qu'on sniffe avec les yeux, plus le froid sec de l'hiver qui vient charpenter nos perceptions s'est incrusté, rappelant la peau sale qu'on tente de cacher sous les nouveaux habits.



Tu m'as rappelé Daniel Darc dans la plume de tes chapitres (au nombre de 12, comme sur un disque qu'on écoute quand la tête dit merde au reste). Ce côté dandy punk, clochard de luxe, bien plus lettré que ces lèches culs de la culture, qui font de grandes études tout en fantasmant une décadence avec qui ils n'ont jamais osé flirter.



Tu m'as rappelé qu'on ne se sépare jamais vraiment de notre relation à Babylone. Les rues étroites, l'Olympe de petite fortune qui s'étend des Halles à Odéon, même trente ans plus tard, nous donnant le rôle de dieux immortels jusqu'à ce que les descentes nous fassent préférer l'éphémère.



Je crois que je t'aime. Que j'aurai pu t'aimer en tout cas. Comme on aime quelqu'un parce qu'on a parfois marché dans ses pas.



Mais comme t'es plus là pour en discuter et me vomir ton indifférence, je préfère t'aimer en livre.



Tu façonnes le Paris d'avant que je sois né. Que j'ai connu dans les vinyles de mes parents, dans les phrases des plus grands que moi qui allaient au lycée pendant que je prenais mon goûter diabolo menthe.



Si Bret Easton Ellis et Jacno se partageaient cette planète à la con, tu serais citoyen du monde, valsant d'un pays à l'autre aussi à l'aise que quand on parcourt les berges parisiennes, un soir d'été sur une moto qui va pas trop vite.



Guillaume je te connais pas trop mais je t'aime parce que t'es un peu un genre d'Ian Curtis, la drogue en plus, le romantisme noir aussi habile et percutant.



Pour tous les nostalgiques de l'époque des Stinky Toys et des B52's, pour les amoureux de jazz, de musiques punks saturées, de jeux de mots lyriques qui donnent envie d'écrire une chanson à chaque paragraphe. Je crois qu'il est temps de vous procurer cette petite pépite.



Juré.
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Les chérubins électriques

Vif et titubant, oeil hagard et sourire en coin, cravate dénouée, son livre a su, lui, se démoder sans dommage.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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