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Citations de Günter Nitschke (27)


Cette cosmologie d’origine indienne se retrouve dans certains jardins japonais. Symbolisant le Shumi-sen [mont Shumi : montagne cosmique située au centre du disque-monde selon la représentation hindouiste -reprise ensuite par le bouddhisme], une pierre dressée isolément, parfois entourée de pierres plus petites, y tiendra souvent une place privilégiée. Il arrive également que la composition globale d’un jardin reprenne le schéma des neuf montagnes et des huit océans issus de la cosmologie hindouiste. […]
Les jardins ont souvent aussi été conçus comme un mandala avec l’axe du monde en son centre. Cela n’a rien d’étonnant lorsqu’on songe que le mandala est une représentation des principes structurels de la conception hindouiste de l’univers, et qu’il est le principe formel d’un grand nombre d’objets d’art en Extrême-Orient.

(Archétypes du jardin japonais: la campagne - shintoïsme - cosmologie hindouiste - mythes taoïstes - bouddhisme et compositions triadiques, Cosmologie hindouiste: la montagne, axe du monde, p.22)
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L'importance de ces agencements de pierres d'influence bouddhiste n'est pas tant leur signification religieuse que leur valeur sur le plan de la composition: une grande pierre centrale, flanquée de deux pierres de plus petite taille. [...] dans la mesure où le triptyque a acquis un droit de cité dans les iconographies les plus diverses, nous sommes en droit de supposer qu'il s'agit là d'un archétype particulièrement profond de l'être humain. C'est pourquoi je pense que les formes esthétiques possèdent toujours un certain degré d'autonomie, une évidence propre, indépendante de la religion.

(Archétypes du jardin japonais: la campagne - shintoïsme - cosmologie hindouiste - mythes taoïstes - bouddhisme et compositions triadiques, Le groupe de trois pierres: recherche de l'équilibre avec des nombres impairs, p.25)
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Au Japon, le climat se divise en quatre saisons, et il est pour ainsi dire possible d'y prédire au jour près le passage de l'une à l'autre. Les délicates transformations qui parcourent la nature aux périodes de transition n'ont pas seulement inspiré la poésie et la peinture japonaises, elles ont également laissé leur empreinte sur la date des fêtes japonaises, sur les motifs des kimonos, les arrangements floraux des alcôves décoratives des maisons traditionnelles, et même sur les menus des restaurants respectueux de la tradition. Toutes ces évocations de la nature reflètent le cycle des saisons. Jusqu'à nos jours, tout courrier digne de ce nom se doit de commencer par une remarque sur telle ou telle fleur caractéristique de la saison, sur la canicule ou le froid qu'il fait.

(Archétypes du jardin japonais: la campagne - shintoïsme - cosmologie hindouiste - mythes taoïstes - bouddhisme et compositions triadiques, La campagne: îles et étangs divins, p.15)
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Je ne considère nullement ces deux modes de perception esthétique -la beauté en tant que manifestation du hasard dans la nature et la beauté en tant que forme perfectionnée par l'homme- comme opposées ou exclusives. Bien au contraire, c'est précisément le développement simultané et la superposition volontaire de ces deux modes esthétiques qui permet de caractériser le mieux le sens esthétique du Japon traditionnel.

(Le sens esthétique japonais : culte de l'inimitable dans la nature et culte de la forme perfectionnée par la main de l'homme, p.12)
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Les trois derniers archétypes de l’architecture des jardins japonais [la montagne axe du monde (hindouiste), les îles des bienheureux (taoïste) et le paradis d’Amida (bouddhiste)] […] sont tous trois l’expression de l’aspiration humaine à jouer un tour à la nature, à échapper à la mort qu’elle impose à l’homme. Paradoxalement, cela signifie que l’homme cherche à surmonter la nature au moyen d’une nature agencée de sa propre main.

(Archétypes du jardin japonais: la campagne - shintoïsme - cosmologie hindouiste - mythes taoïstes - bouddhisme et compositions triadiques, Croyances bouddhistes: le paradis d’Amida, p.24)
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A travers les cinq grandes époques historiques de l'art japonais, on reconnaît partout des variations de la symbiose figurative entre angle droit et forme naturelle. Dans un remarquable essai sur le design japonais, Walter Dodd Ramberg faisait remarquer que la perception esthétique se manifestait au Japon sous deux formes distinctes : le Japonais aperçoit et honore la beauté dans une nature aléatoire d'une part, et d'autre part à travers la perfection d'une forme créée par l'homme.

(Le sens esthétique japonais : culte de l'inimitable dans la nature et culte de la forme perfectionnée par la main de l'homme, p.10)
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Selon une antique mythologie chinoise, il existe cinq îles situées loin, loin à l’est des côtes de la Chine. Les hommes y ont atteint l’immortalité et vivent en perpétuelle harmonie. […] Sur des grues, les immortels volent autour des sommets des montagnes. Les îles se trouvent sur la carapace d’une immense tortue de mer qui a perdu deux de ses îles après une lutte contre un monstre aquatique. […]
Le mythe des îles des immortels a dû atteindre le Japon avant l’introduction du bouddhisme car il y est déjà fait allusion dans le nihon shoki, les annales du Japon (vers 720 après J.C.). Dans un article concernant l’année 478, […] un certain Urashima parvint aux îles des bienheureux […]
Jusqu’à la fin de la période Edo, [ce mythe] aura une forte influence sur l’architecture des jardins japonais. […] cependant […] le Japon a transformé les cinq îles des bienheureux en une seule île: l’île de P’eng-lai ou encore, en japonais: Horai-zan. Dans le jardin paysager japonais, un Mont Horai, une île Horai ou encore une pierre Horai, parfois même une île des grues ou des tortues, symbolisent l’île des bienheureux.

(Archétypes du jardin japonais: la campagne - shintoïsme - cosmologie hindouiste - mythes taoïstes - bouddhisme et compositions triadiques, Mythologie taoïste: les îles des bienheureux, p.23)
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Depuis toujours, la haute valeur accordée à la beauté de la pierre à l'état brut a été une des caractéristiques principales de l'architecture des jardins japonais. Depuis les temps les plus anciens, des pierres furent intégrées dans la composition des jardins pour leur effet tactile, scénique ou symbolique.

(Archétypes du jardin japonais: la campagne - shintoïsme - cosmologie hindouiste - mythes taoïstes - bouddhisme et compositions triadiques, Croyances du shintoïsme: les archétypes du sacré, L'archétype du rocher: iwakura et iwasaka, p.18)
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L’année 552 est généralement considérée comme l’année pendant laquelle le Japon commença à imiter la civilisation chinoise, alors bien plus évoluée. Comme le rapportent les deux plus anciennes chroniques du Japon, le Kojiki en 712 et le Nihon shoki en 720, le bouddhisme fut officiellement instauré en 552. Avec le bouddhisme (que les Japonais importèrent du royaume de Corée), l’écriture chinoise et divers objets d’art chinois arrivèrent au Japon. Il ne faut cependant pas en déduire que le Japon n’ait eu de contact avec la Corée et la Chine que depuis cette époque. On ne peut parler tout au plus que d’une augmentation des échanges culturels.

(Iles et étangs sacrés – Jardins d’agrément, Jardins du Japon antique, p.31)
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Lorsqu’on examine les représentations de la terre pure d’Amida telles que nous les montrent les mandalas, on y décèle des ressemblances évidentes avec les jardins des palais et des temples de l’antique Moyen-Orient. On peut donc supposer que cette conception mythologique reposait à l’origine sur des témoignages décrivant les palais du Moyen-Orient, ce qui explique également pourquoi la légendaire terre pure se trouvait à l’ouest et non à l’est.

(Archétypes du jardin japonais: la campagne - shintoïsme - cosmologie hindouiste - mythes taoïstes - bouddhisme et compositions triadiques, Croyances bouddhistes: le paradis d’Amida, p.24)
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Le riz destiné à ces offrandes est cultivé à cet effet dans des champs sacrés appelés shinden. Ces rizières constituent le dernier témoignage vivant de la géomancie japonaise ancestrale. Celle-ci est presque totalement tombée en désuétude depuis les époques de Nara et de Heian, c’est-à-dire depuis la première vague d’influence chinoise, pour être remplacée par la géomancie chinoise. […]
Dans leur rapport géomantique, les éléments constitutifs des rizières sacrées sont disposées d’une façon très simple et très claire : d’un côté, l’on a une montagne d’où coule l’eau nécessaire à la culture, sur le côté opposé, on a le torii, c’est-à-dire la très caractéristique arche du shintoïsme, qui sert à signaler au visiteur l’entrée dans le lieu sacré et la séparation avec l’environnement profane. […] Depuis le début de l’époque d’Edo, l’usage sera d’intégrer les rizières aux grands jardins du Daimyo, le grand seigneur de l’époque Edo. Ces rizières avaient souvent la forme d’un carré magique (le carré magique est composé de trois fois trois carrés).

(Archétypes du jardin japonais: la campagne - shintoïsme - cosmologie hindouiste - mythes taoïstes - bouddhisme et compositions triadiques, Croyances du shintoïsme: les archétypes du sacré, L'archétype agraire: shinden, p.19)
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Depuis les temps les plus reculés, nous connaissons les shinto, îles des dieux, et les shinchi, étangs des dieux. En eux nous reconnaissons les premières formes d'un archétype dont la fécondité sera déterminante pour l'histoire de l'architecture des jardins japonais.

(Archétypes du jardin japonais: la campagne - shintoïsme - cosmologie hindouiste - mythes taoïstes - bouddhisme et compositions triadiques, La campagne: îles et étangs divins, p.15)
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Si nous devions établir un petit glossaire visuel du paysage japonais, nous nous servirions immanquablement d'expressions comme: "petite-île-baignée-par-la-mer", "rivière-qui-se-coule-à-même-les-montagnes", "côtes-rocheuses-déchiquetées", "cascades-de-chutes-d'eau" et "galets-roulant-dans-les-torrents-de-montagnes". Et ce sera là précisément le vocabulaire formel des jardins japonais. Jusqu'à nos jours, les éléments de cette langue visuelle continuent d'être le reflet fidèle du paysage japonais.

(Archétypes du jardin japonais: la campagne - shintoïsme - cosmologie hindouiste - mythes taoïstes - bouddhisme et compositions triadiques, La campagne: îles et étangs divins, p.14)
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La culture japonaise conçoit l'artifice construit comme une sorte de jeu de construction dont on combinera les éléments selon des règles très strictes avec une fonctionnalité croissante et sous le signe de la perfection esthétique.

(Le sens esthétique japonais : culte de l'inimitable dans la nature et culte de la forme perfectionnée par la main de l'homme, p.12)
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Les techniques hautement complexes de l'émail, les taches calligraphiques sont les exemples caractéristiques du rôle important que joue le hasard dans l'art japonais. La culture japonaise découvre la beauté dans les manifestations du hasard.

(Le sens esthétique japonais : culte de l'inimitable dans la nature et culte de la forme perfectionnée par la main de l'homme, p.10)
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Il aura fallu d'effroyables catastrophes écologiques pour que l'Occident prenne à nouveau conscience que la terre est un être vivant et qu'elle est douée d'une conscience propre.

(Avant-propos, p.9)
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On admet généralement que les palais et leurs temples bouddhistes devaient être de modestes imitations des palais et des temples de la dynastie T’ang; c’est pourquoi on est en droit de supposer que les jardins de cette époque subirent eux aussi l’influence des jardins T’ang, qu’il s’agissait donc d’immenses parcs «d’agrément» ou de jardins de pierre, dans lesquels étaient reconstitués des paysages de montagnes et de vallées, ou encore de jardins destinés aux courtisans et aux ministres.

(Iles et étangs sacrés – Jardins d’agrément, Jardins du Japon antique, p.31)
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Dans la pratique religieuse du shintoïsme, les pierres regardées comme objets de culte étaient souvent "sacralisées" au moyen d'un shime-nawa destiné à les faire reconnaître comme telles. Nous trouvons un exemple de cette pratique dans le sanctuaire d'Omiwa, près de Nara. Les pierres pourvues d'un ruban sacré sont considérées comme go-shintai, c'est-à-dire comme la demeure d'une divinité.

(Archétypes du jardin japonais: la campagne - shintoïsme - cosmologie hindouiste - mythes taoïstes - bouddhisme et compositions triadiques, Croyances du shintoïsme: les archétypes du sacré, L'archétype du rocher: iwakura et iwasaka, p.18)
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[...] la manie qu'ont les japonais d'attacher, de manipuler ou d'atrophier les plantes, la fascination qu'exercent sur eux les paysages miniaturisés, plongent donc leurs racines dans une pratique culturelle qui jouit au Japon d'une familiarité millénaire.

(Archétypes du jardin japonais: la campagne - shintoïsme - cosmologie hindouiste - mythes taoïstes - bouddhisme et compositions triadiques, Croyances du shintoïsme: les archétypes du sacré, L'archétype de la territorialité: shime, p.18)
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L'art des nœuds et des attaches est probablement l'une des premières techniques de la civilisation antique d'Asie orientale. [...] Le "shime" indique la prise de possession ou la revendication d'une propriété ou d'un pouvoir particulier.

(Archétypes du jardin japonais: la campagne - shintoïsme - cosmologie hindouiste - mythes taoïstes - bouddhisme et compositions triadiques, Croyances du shintoïsme: les archétypes du sacré, L'archétype de la territorialité: shime, p.18)
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